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Critique du film 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville

10EME FESTIVAL DU FILM ASIATIQUE DE DEAUVILLE

Année : 2008
Pays : Deauville, France
Note du rédacteur : 10 / 10

LA CRITIQUE

Du 12 mars au 16 mars 2008

Dix ans déjà ! Et pour cette occasion spéciale, nous nous attendions forcément à un millésime à la hauteur de l'évènement... Espoirs déçus, ce ne fût malheureusement pas le cas, et pire encore, la programmation alambiquée de cette année nous aurait presque fait regretter le voyage si quelques très bonnes surprises n'étaient venues pimenter ces quelques jours de visionnage intense!
Des surprises donc, comme les touchants "FLOWER IN THE POCKET", "KABEI OUR MOTHER" et "WONDERFUL TOWN", comme le dérangeant "BEAUTIFUL" ou le survolté "CROWS ZERO"... mais aussi quelques déceptions, en particulier au sein de la section Action Asia, une fois de plus...

Pour cette dixième édition, Deauville Asia a choisi de présenter un maximum de premiers films, beaucoup d'entre eux d'auteurs, réduisant par la même occasion le nombre de prétendants au prix Action Asia à cinq contre sept l'année passée (peut être pas une mauvaise chose vu leur qualité...) et augmentant de manière significative les hommages et rétrospectives qui cette année se pencheront sur les carrières de l'excellent acteur/réalisateur Jiang Wen (qui signa en 2000 l'inoubliable "LES DEMONS A MA PORTE"), du prolifique Kôji Yakusho (récompensé à maintes reprises et acteur fétiche de Kiyoshi Kurosawa), du réalisateur vétéran Im Kwon-taek, du cinéaste chinois très en vogue à Deauville Jia Zhang-ke et du compositeur Joe Hisaichi (qui signe la plupart des films de Miyazaki et Kitano...).

Déception également du côté du Village Asia, moins intéressant et moins fourni que l'année passée, qui présageait pourtant un nouveau cru prometteur...

Quoiqu'il en soit, voici donc les résumés des films présentés cette année, ainsi qu'une courte critique pour la trentaine que nous avons eu le temps et la chance de voir.


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Film d'ouverture

"BEYOND THE YEARS" de IM Kwon-taek (Corée du Sud)
avec OH Jung-hae, JO Jae-hyun
Un maître du chant traditionnel coréen enseigne son art à sa fille et le tambour à son beau-fils. Ce dernier, ne supportant plus ses exigences, décide de s'enfuir...

>> Critique : Pour son centième long métrage, le réalisateur coréen reprend l'histoire et les personnages de "LA CHANTEUSE DE PANSORI", l'un de ses succès sorti en 1993, en en remaniant le scénario. Passionné d'arts traditionnels, comme en témoigne sa généreuse filmographie, il nous livre une version qui met en avant les relations sentimentales entre Dong-ho et Song-hwa, frère et sœur dans l'apprentissage de l'art du tambour et du chant. La rigueur et la sévérité de leur maître les sépareront, mais ils se retrouveront à plusieurs reprises, bien qu'ayant emprunté des chemins très différents.... Et c'est lors de son retour au village que Dong-ho, devenu mari et père, partagera ses souvenirs de cette époque et de Song-hwa avec l'un de ses anciens amis...
Le film évoque une histoire d'amour inavouée sous forme de flashbacks, mais également la dévotion d'une femme pour l'art du Pansori, dévotion transmise par un père à la carrière ratée, obsédé par la perfection du chant de sa fille, à tel point qu'il la rendra aveugle pour qu'elle s'y consacre exclusivement...
Malgré toute la poésie dont il fait preuve, "BEYOND THE YEARS" est un film dans lequel on entre assez péniblement. Avis aux amateurs...


Film de clôture

"LOVE NOW" de CHONG Yun-su (Corée du Sud)
avec UHM Jung-hwa, PARK Yong-woo, LEE Dong-gun, HAN Chae-young
Le jeune prodige Wu quitte sa Chine natale pour le Japon afin de devenir le meilleur joueur de Go au monde. Il va bouleverser les traditions et les stratégies de ce jeu ancestral, suscitant l'admiration de ses nombreux fans et la haine de ses ennemis.



Compétition officielle :


"BEAUTIFUL" de JUHN Jaihong (Corée du Sud)
avec CHA Soo-yeon, CHOI Myung-soo, LEE Chun-hee, KIM Min-soo, LEE Min, KIM Bum-joon
Eun-young est une femme d'une beauté sans commune mesure. Quand elle marche dans la rue, tous les hommes se retournent sur elle et les femmes pâlissent d'envie. Un jour, elle se fait violer par un homme qui la suivait depuis longtemps. Elle pense que sa beauté est responsable du méfait et se met à haïr son apparence...

>> Critique : Premier long métrage de Juhn Jaihong, "BEAUTIFUL" est écrit et produit par l'une des références en matière de cinéma d'auteur coréen, Kim Ki-duk ("THE ISLE", "SAMARITAN GIRL", "LOCATAIRES"...), aux côtés duquel le jeune réalisateur fit ses armes en tant qu'assistant.
Original et inquiétant, le film décrit la détresse d'une jeune femme victime de sa beauté. Une beauté telle qu'elle fait tourner la tête des hommes jusqu'à les rendre complètement fous et obsédés par le seul désir de la posséder...
Après avoir été violée par l'un de ses admirateurs secrets, Eun-young sombre dans une profonde dépression, passant de l'anorexie à la boulimie dans l'unique but de transformer son corps trop attirant, sans succès... Une descente aux enfers dans les méandres de la folie, du désespoir et de la paranoïa, interprétée par une actrice époustouflante dans un contexte poussé à l'extrême, à la fois concevable et proche de l'irrationnel.
Et c'est très certainement cet acharnement à la destruction et au tragique qui confère à "BEAUTIFUL" son aspect si malsain et dérangeant.
Une vraie réussite, qui n'a pourtant pas fait l'unanimité...


"EXODUS" de PANG Ho-Cheung (Hong Kong)
avec Simon YAM, Annie LIU, Irene WAN, Nick CHEUNG, Maggie SHIU, Candice YU, SIN Lap Man
Un jour, lors de l'interrogatoire d'un voyeur surpris dans des toilettes publiques, un policier consciencieux apprend l'existence d'un complot fomenté par des femmes visant à exterminer tous les hommes. À la différence d'autres collègues négligents, il décide de mener une enquête.

>> Critique : Et si les femmes conspiraient pour éradiquer le genre masculin de la planète ?
Une fois de plus, Edmond Pang Ho-Cheung ("A.V", "BEYOND OUR KEN"...) ne manque pas d'imagination avec un scénario complètement barré qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui de "MEN SUDDENLY IN BLACK", l'un de ses prédécesseurs, dans lequel quatre hommes complotaient pour tromper leur femme. Un scénario tellement dingue (à l'instar d'une scène d'intro qui marquera à coup sûr les esprits !) qu'il lui valu une interdiction en Chine, par peur paranoïaque que le complot ne devienne réalité... !
Doté d'indéniables qualités esthétiques, "EXODUS" est une comédie noire, originale et décalée, avec l'humour raffiné qui caractérise si bien le réalisateur hongkongais. L'on en retiendra surtout la chute absolument jouissive, ainsi que l'inquiétante atmosphère de suspicion qui y règne tout du long, le tout desservi par une Annie Liu plutôt convaincante et un Simon Yam bien loin de ses rôles habituels !


"FLOWER IN THE POCKET" de LIEW Seng Tat (Malaisie)
avec James LEE, Zi Jiang WONG, Ming Wei LIM, Amira Nasusha Binti SHAHIRAN, Mislina MUSTAPHA, Azman HASSAN
Li Ahn et Li Ohm n'ont plus de mère pour s'occuper d'eux et leur père passe son temps à réparer des mannequins cassés. Les deux jeunes frères sont ainsi livrés à eux mêmes, jusqu'au jour où leur père se rend compte qu'il est encore capable d'aimer...

>> Critique : Alors que leur père se noie dans le travail pour échapper à la solitude du célibat, deux enfants chinois errent dans la ville, livrés à eux-mêmes. Une vie faite d'insouciance et de rencontres touchantes, notamment celles d'un chiot abandonné et d'Ayu, une petite fille musulmane chez qui Li Ahn et Li Ohm redécouvrent les joies de la famille auprès d'une maman attentionnée.
Malgré la détresse affective des personnages, le ton du film se veut joyeux et emprunt d'un optimisme communicatif. A travers les aventures et les jeux innocents de ces trois enfants que tout oppose, (mais également à travers ce que vivent leurs parents) le réalisateur met en exergue les différences ethniques, religieuses et culturelles qui règnent en Malaisie avec une certaine simplicité et beaucoup de tendresse.
Avec "FLOWER IN THE POCKET", Liew Seng Tat signe un premier long métrage frais et plein d'humour grâce à un casting particulièrement convaincant et attachant, dont le réalisateur/acteur James Lee (auquel Deauville rendait hommage l'année passée) mais aussi et surtout des acteurs en herbe à la spontanéité déconcertante !


"FUJIAN BLUE" de Robin WENG (Chine)
avec LUO Jin, ZHU Xiaopeng, ZHUANG Jian Jie, WANG Yinan, GAO Qing
Une bande organisée de petits criminels sort chaque soir en discothèque et prend en photo des couples adultères afin de les faire chanter. Découvrant que sa mère entretient une liaison illégitime, l'un des jeunes délinquants lui soutire alors une importante somme d'argent...



"FUNUKE SHOW SOME LOVE, YOU LOSERS !" de YOSHIDA Daihachi (Japon)
avec SATO Eriko, SATSUKAWA Aimi, NAGASAKU Hiromi, NAGASE Masatochi
Sumika, qui veut devenir actrice à Tokyo, rentre dans sa ville natale pour l'enterrement de ses parents. A son retour, sa jeune soeur Kiyomi semble avoir peur d'elle. Leur demi-frère aîné, Shinji, se retrouve au beau milieu des deux. Il a un secret qu'il ne peut dévoiler à sa nouvelle femme Machiko, témoin perplexe de la relation de ces trois personnages, mais heureuse d'avoir sa belle-soeur à la maison.

>> Critique : C'est avec une comédie noire et décalée que Yoshida Daihachi entame sa carrière de réalisateur puisque "FUNUKE SHOW SOME LOVE, YOU LOSERS !" n'est autre que son premier long métrage.
Oscillant constamment entre humour et tragédie avec une certaine morbidité, le film dresse le portrait d'une famille japonaise peu ordinaire qui cache un lourd secret entre ses murs... Les rapports qu'entretiennent les personnages sont à la fois complexes et ambigus, qu'il s'agisse des relations tendues entre les deux sœurs Sumika et Kiyomi, ou de celles qu'entretient cette même Sumika avec son frère Shinji. Toute la famille se retrouve sous l'emprise de cette jeune fille, comédienne ratée, qui dissimule derrière son joli minois, une garce vicieuse et manipulatrice prête à tout pour réussir. On est vite surpris par le degré de violence des tortures aussi bien physiques que morales qu'elle inflige à sa jeune sœur mangaka en herbe, qui caricature les aventures pathétiques de son aînée dans ses dessins.
Rappelant le côté burlesque de "HAPPINESS OF THE KATAKURIS" de Takashi Miike, "FUNUKE..." n'en possède pourtant pas le charme, bien que marqué par un talent certain, qui ne parvient malheureusement pas à marquer les esprits comme il se doit.


"KEEPING WATCH" de Fen Fen CHENG (Taïwan)
avec Joseph CHANG, Haden KUO
L'arrivée de Han bouleverse la vie monotone de Ching qui gère dorénavant la boutique de montres familiale. Elle tombe rapidement amoureuse du jeune homme qui prétend être un ancien camarade de lycée. Après plusieurs jours passés sans nouvelles de Han, Ching s'inquiète et décide de contacter ses parents. Ces derniers lui annoncent que leur fils est décédé depuis de nombreuses années...

>> Critique : Keeping Watch. Un titre bien mystérieux qui évoque aussi bien le magasin de montres de Ching, que l'attention qui lui est portée par Han, son ancien camarade de classe réapparu comme par enchantement... Le jeune homme au comportement étrange, lui apporte chaque jour la même montre à réparer. Depuis la mort de son meilleur ami, il présente des symptômes de schizophrénie déclenchée quotidiennement à heure fixe, jusqu'au jour où Ching découvre enfin sa véritable identité...
Avec "KEEPING WATCH", Fen Fen Cheng signe une aventure intemporelle emprunte d'une douce nostalgie, dont le temps semble justement être le fil conducteur. Malgré quelques longueurs, on se perd facilement dans le monde presque irréel de ces deux personnages sensibles et si singuliers, qui vivent un amour platonique. Des débuts cinématographiques encourageants pour la réalisatrice taiwanaise, qui allie avec esthétisme et légèreté romance, mystère et drame.


"PLOY" de Pen-ek RATANARUANG (Thaïlande)
avec Lalita PANYOPAS, Pornwut SARASIN, Ananda EVERINGHAM, Apinya SAKULJAROENSUK, Phorntip PAPANAI, Thaksakorn PRADABPONGSA
Un hôtel à Bangkok. Un couple marié depuis sept ans et vivant aux Etats-Unis est rentré en Thaïlande pour assister à des funérailles. Au bar de l'hôtel, le mari fait la rencontre d'une jeune femme qui attend sa mère qu'elle n'a pas vue depuis longtemps. Intrigué et charmé, il l'invite à se reposer dans sa chambre.

>> Critique : Déjà remarqué pour "MONRAK TRANSISTOR" et "VAGUES INVISIBLES", le réalisateur thaïlandais Pen-ek Ratanaruang signe avec "PLOY" un film sur la durée de vie du couple. D'un côté Wit et Dang, ancrés dans une relation routinière, s'installent à l'hôtel pour quelques jours. De l'autre Nut et Tum, jeunes et fougueux, se retrouvent secrètement dans une chambre voisine pour des rendez-vous charnels...
Contraste réaliste entre la passion d'un amour naissant et les causes et conséquences destructrices de la jalousie sur un ménage affaibli par les années, le film flirte aussi avec le rêve à travers le personnage mystérieux de Ploy, une jeune fille sortie de nulle part, sorte d'ombre à la fois spectatrice et origine du trouble... Dans cet hôtel, antichambre d'une rupture annoncée, le temps semble s'être arrêté comme pour souligner le caractère transitoire du drame qui se joue. Avec "PLOY", le réalisateur s'interroge sur la date de péremption de l'amour, dans une ambiance intimiste et apathique qui refroidira, à n'en pas douter, les plus allergiques aux films d'auteurs.


"SOLOS" de KAN Lume, LOO Zihan (Singapour)
avec LIM Yu-Beng, LOO Zihan, GOH Guat Kian
Un étudiant vivant avec son professeur depuis un certain temps souhaite mettre un terme à leur relation. La mère du jeune homme, qui ne s'est jamais remise d'avoir été abandonnée pour un homme, cherche quant à elle à se rapprocher de son fils.

>> Critique : Filmé la plupart du temps en noir et blanc et sans dialogues, "SOLOS" est un film difficile d'accès, qui montre l'homosexualité masculine sans détour dans un pays où celle-ci reste malheureusement un sujet très sensible. Laborieux et franchement expérimental, ce long métrage inspiré d'une histoire vraie explore la relation à la frontière des bonnes mœurs entre un professeur et son élève, que la jeunesse pousse inexorablement vers de nouvelles expériences...
L'on ressort de la salle avec la sensation d'avoir assisté à un enchaînement de scènes érotiques gays plutôt crues, qui bien qu'empruntes d'une certaine sensualité, finissent par lasser par leur omniprésence et leur caractère trop personnel. Le spectateur risque de se sentir un peu hermétique à cette histoire d'amour sur le déclin, qui renvoie l'image d'une société où la communication a disparu, où chacun se retrouve seul face à ses sentiments inexprimés. A noter que "SOLOS" a été menacé de censure lors du festival international du film de Singapour, durant lequel il n'aura finalement pas été projeté malgré plusieurs coupes... Espérons que ce regrettable évènement permettra, au delà d'une probable médiatisation, de faire passer le message d'ouverture d'esprit et d'évolution des mentalités que les réalisateurs adressent à leur pays.


"THE RED AWN" de CAI Shangjun (Chine)
avec YAO Anlian, LU Yulai, HUANG Lu
Un homme vivant à la campagne avec sa femme et son fils de douze ans doit partir à la ville afin de gagner plus d'argent. Sa femme meurt pendant son absence, laissant son fils grandir sans personne pour veiller sur lui. Le père revient cinq ans plus tard et décide d'emmener son fils avec lui pour faire les moissons...

>> Critique : Si "THE RED AWN" est son premier long métrage en tant que réalisateur, Cai Shangjun n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'il signait déjà les scénarios de "SUNFLOWER", "SHOWER" et "SPICY LOVE SOUP" de Zhang Yang, qui ont tous les trois gagné un certain nombre de prix internationaux.
Celui qu'il nous livre aujourd'hui raconte les retrouvailles laborieuses d'un père et de son fils après plusieurs années de séparation. Une certaine rancœur s'est installée entre les deux hommes, qui tentent de renouer le contact pendant la période des moissons, qu'ils passent ensemble à travailler dans les champs...
"THE RED AWN" est une réflexion sur le pardon et la responsabilité selon les propres dires du réalisateur, qui, à travers cette relation père-fils à reconstruire, évoque également la situation des campagnes chinoises, désertées au profit d'une vie citadine déshumanisée où l'argent semble facile. Malgré la beauté de ses paysages ruraux et toute la sincérité qui s'en dégage, le film tire en longueur et ne provoque pas les émotions escomptées. Dommage !


"WITH A GIRL OF BLACK SOIL" de JEON Soo-il (Corée du Sud)
avec YU Yun-mi, JO Yung-jin, PARK Hyun-woo
Young-lim, âgée de neuf ans, vit avec son père et son frère handicapé mental dans un petit village de mineurs qui va bientôt être démoli. Suite à la découverte d'une maladie respiratoire, son père perd son travail ...



"WONDERFUL TOWN" de Aditya ASSARAT (Thaïlande)
avec Anchalee SAISOONTORN, Supphasit KANSEN, Dul YAAMBUNYING
Takua Pa est une petite ville du sud de la Thaïlande. Depuis le passage du tsunami, elle a totalement changé de visage. Un jour, un architecte prénommé ton arrive en ville. Il loge dans un petit hôtel tenu par Na, jeune femme au doux sourire. Leur histoire d'amour naissante n'est pas du goût de tous. La ville s‘est trouvé un ennemi...

>> Critique : "WONDERFUL TOWN" commence comme un rêve merveilleux..., alors que Tôn, architecte de passage, tombe sous le charme de Na, propriétaire d'un petit hôtel. Très vite, cette belle histoire d'amour tendre et sincère redonne de l'espoir à la jeune femme, qui vit une existence monotone dans une ville aux décors paradisiaques se remettant tout juste des ravages causés par le tsunami.
Le film bascule pourtant dans le drame lorsque l'on s'y attend le moins, alors que tout semble si idyllique pour nos deux tourtereaux... Car le bonheur du couple fait jaser et dérange même certains habitants, notamment le propre frère de Na, jaloux de l'attention que sa sœur porte à cet étranger pourtant sans histoire...
Après quelques courts et documentaires, Aditya Assarat passe au long métrage avec ce film qui décrit un paradis où le bonheur semble interdit, une ville comme endormie qui s'emploie à détruire la seule lueur d'espoir après la terrible épreuve du tsunami. Le plus frappant reste l'atmosphère incroyable qui y règne, douce aux vertus apaisantes, qui recèle pourtant quelque chose d'inquiétant...
Une belle réussite pour un premier essai, qui atteint visiblement tous les objectifs du réalisateur !



Compétation Action Asia


"BLACK BELT" de NAGASAKI Shunichi (Japon)
avec YAGI Akihito, NAKA Tatsuya, SUZUKI Yuji
1932. Trois hommes suivent une formation intensive de karaté au dojo Eiken Shibara. Leur maître meurt prématurément avant que la "Kuro-Obi", la ceinture noire désignant son successeur, n'ait été transmise...

>> Critique : La bande annonce de "BLACK BELT" laissait déjà craindre le pire... On n'en est pas loin !
Animé par l'ardent désir de rendre ses lettres de noblesse aux arts martiaux japonais dans un cinéma inondé de kung fu et autre boxe thaïe, Shunichi Nagasaki a choisi le karaté comme thème pour son treizième film. Si à priori l'idée n'a rien de rebutant, "BLACK BELT" possède en revanche tous les ingrédients du gros nanar !
D'abord, un scénario d'une platitude sans nom : trois experts qui se disputent l'héritage de la Kuro-Obi, l'un met son savoir au service de l'armée, trahissant ainsi l'esprit pacifiste et strictement défensif de cet art ancestral, l'autre profondément naïf se terre à la campagne jusqu'à ce que son heure de gloire arrive (le troisième faisant quasiment office de figurant tant son rôle est dénué d'intérêt)... Ensuite des acteurs qui jouent comme des pieds (normal, ils sont "simplement" ceintures noires de karaté dans la vie...), incarnant les pires stéréotypes, du héro au grand cœur au général sadique (complètement ridicule au demeurant) en passant par l'ambitieux à moustaches mono expressif digne d'un Chuck Norris version nipponne...!
Kitsch du début à la fin, "BLACK BELT" semble cependant n'avoir aucune prétention. Pas forcément évident à la lecture des accroches du film : "Authentic Karate Movie for Real Karate Masters" ou encore "Real Fight, Real Karate, Real Japan"... tout un programme !


"COQ DE COMBAT" de Soi CHEANG (Hong Kong)
avec Shawn YUE, Masato, Francis NG,
Après avoir assassiné sauvagement ses parents, Ryo, seize ans, est envoyé en prison. Il y devient le souffre-douleur des autres détenus mais fait la rencontre d'un maître de karaté qui va changer sa vision de la vie et lui donner le goût de la vengeance...

>> Critique : Boosté par le succès obtenu pour son précédent "DOG BITE DOG" récompensé l'année passée à Deauville, Soi Cheang se lance dans l'adaptation live du célèbre manga japonais "SHAMO". Et comme souvent dans cet exercice périlleux, le résultat s'avère peu concluant...
Dans le sillage du "DRAGON TIGER GATE" de Wilson Yip, "COQ DE COMBAT" se complait dans une surenchère de scènes d'action redondantes, pimentées par des combats d'une violence acerbe digne de son prédécesseur. On y retrouve le beau gosse Shawn Yue ("INFERNAL AFFAIRS", "INITIAL D"), qui comme Edison Cheng dans "DOG BITE DOG", manifeste des penchants bestiaux, conséquences d'un passé particulièrement chaotique. Et l'acteur n'a résolument pas peur d'entacher son image de playboy (même constat dans "INVISIBLE TARGET"), dans ce film où il est tour à tour victime d'un viol sauvage en prison et gigolo pour femmes d'âge mûr ... A ses côtés, Francis Ng ("THE BRIDE WITH WHITE HAIR", "THE MISSION") en maître karatéka et Annie Liu ("MOB SISTER") en petite amie délurée, qui ne campent définitivement pas leur meilleur rôle...
Malheureusement surjoué et trop ambitieux, "COQ DE COMBAT" manque d'un soupçon d'humanité, empêchant le spectateur d'éprouver une réelle compassion pour ce héro torturé, devenu une véritable machine à tuer.


"CROWS ZERO" de Takashi MIIKE (Japon)
avec OGURI Shun, YABE Kyosuke, YAMADA Takayuki, KISHITANI Goro
Takiya, un nouveau venu au sein du lycée Suzuran où des bandes très violentes s'affrontent quotidiennement, veut tenter d'en prendre le contrôle. Pour ce faire, il est entraîné par Katagiri, un ancien Yakuza, et doit lutter contre son rival Serizawa.

>> Critique : Tout juste après le décevant – et néanmoins imaginatif – "SUKIYAKI WESTERN DJANGO", l'enfant terrible du cinéma japonais est de retour avec "CROWS ZERO", adaptation live ou plutôt prequel au très populaire manga de Takahashi Hiroshi. Et contrairement au "COQ DE COMBAT" de Soi Cheang, le film de Takashi Miike remplit honorablement son contrat, retranscrivant l'univers sans concession d'un lycée en proie aux guerres de bandes rivales qui se disputent son contrôle. Version cinéma déjantée du shônen lycéen, où baston rime avec dérision, "CROWS ZERO" s'amuse à caricaturer ces gangs de yakusas en herbe féroces mais tellement attachants... Fort d'un humour corrosif, mais également de scènes d'actions survoltées desservies par une horde de jeunes acteurs montants que le ridicule ne tue pas, le film, malgré quelques longueurs, parvient sans mal à se faire apprécier.
Une belle réussite pour le réalisateur aux lunettes noires dont la filmographie, aussi éclectique qu'inégale en terme de qualité, ne s'était pas montrée si convaincante depuis des années !


"HEROS DE GUERRE" de FENG Xiaogang (Chine)
avec ZHANG Hanyu, DENG Chao, LIAO Fan, FU Heng, HU Jun, WANG Baoqiang
1948. La campagne de Huaihai, durant la guerre civile chinoise, s'interrompt pour l'hiver. Le capitaine Guzidi, commandant la neuvième compagnie de l'armée populaire, mène une unité d'infanterie composée de seulement quarante six hommes lors d'une mission de tirs pour défendre la rive sud de la rivière Wen. Ses ordres sont clairs : combattre jusqu'à ce que sonne le ralliement...

>> Critique : "HEROS DE GUERRE" (ou "ASSEMBLY") a beau se targuer d'être le film de guerre le plus cher de l'histoire du cinéma chinois et l'un des grands succès de 2007 au box office local, son prix remporté à la compétition Action Asia reste un véritable mystère...
Sur les traces d'un "SOLDAT RYAN" ou d'un "FRERES DE SANG", le dernier long métrage du réalisateur de "THE BANQUET" et "A WORLD WITHOUT THIEVES" dégouline d'un patriotisme dont seuls les américains ont le secret, allant de pair avec une bande son grandiloquente à souhait. Après une première partie consacrée à des scènes de batailles sanglantes plutôt réussies visuellement bien que bourrées de clichés, la suite du film – un peu plus digeste et assurément plus inspirée – se penche sur la quête de reconnaissance du héro, non pas pour lui, mais pour l'honneur et la mémoire de ses compatriotes morts avec bravoure au combat.
Voici là une grosse production made in China tirée d'une histoire vraie, qui n'a de spectaculaire que ses effets spéciaux et son goût prononcé pour l'emphase. Moyen...


"OPAPATIKA" de Thanakorn PONGSUWAN (Thaïlande)
avec Somchai KEMGLAD, Shahkrit YAMNARM, Leo PUTT, Ray MACDONALD, Nirut SIRICHANYA, Pongpat WACHIRABUNJONG
Suite à un événement tragique survenu dans sa vie d'alors, le jeune Jirat est devenu un Opapatika. Désormais immortel, il va tout faire pour mettre fin à cette errance éternelle trop lourde à porter.

>> Critique : Sous ses atours prometteurs, le seul film fantastique de la compétition nous vient de Thaïlande, pays dont le cinéma trouve enfin grâce aux yeux du monde occidental. Et de tous les prétendants au titre Action Asia de ce festival de Deauville 2008, "OPAPATIKA" reste sans nul doute le plus stupéfiant... !
Dès les premières minutes, le spectateur est littéralement assommé par une introduction aussi barbante qu'incompréhensible, monologue interminable sur l'histoire des Opapatikas, ces êtres immortels dont le pouvoir surnaturel se déclenche par leur suicide en tant que mortels.
La suite du film se révèlera aussi confuse et ennuyeuse que ses débuts, malgré tous les efforts déployés pour développer une esthétique séduisante...
Entre un "X-MEN" de mauvais goût et un "HIGHLANDER" à la sauce thaï... Lire la suite






Panorama


"BLOOD BROTHERS" de Alexi TAN (Taïwan, Chine, Hong Kong)
avec Daniel WU, Chang CHEN, Shu QI, Liu YE, Sun HONGLEI, Tony YANG
Shanghai, années 30. Trois jeunes hommes encore innocents arrivent dans cette ville rêvée où un avenir radieux semble les attendre. Mais avec le temps, emportés dans la spirale du crime, leurs chemins se séparent. Les amis d'hier deviennent les ennemis d'aujourd'hui...

>> Critique : C'est co-produit par John Woo et entouré d'un casting de choix qu'Alexi Tan fait ses débuts en tant que réalisateur, avec un premier film pourtant bien décevant...
Fort d'une atmosphère sombre et d'un esthétisme classieux (notamment grâce à des décors soignés et une reconstitution de Shanghai plutôt réussie), le scénario, très classique et trop prévisible, ne décolle jamais vraiment. Avec son titre qui en dit déjà long, "BLOOD BROTHERS" semble s'inspirer de grandes références HK ("BULLET IN THE HEAD", "SHANGHAI GRAND"...) mais aussi US ("SCARFACE", "LE PARRAIN"...) pour construire une histoire d'amitié virile dans l'univers impitoyable de la mafia chinoise des années 30. Tous les ingrédients y sont : passion, ambition, trahison ... et bien sûr gunfights (ici chorégraphiés par Philip Kwok) !
Alors que certains y verront une adaptation du "BULLET IN THE HEAD" de John Woo, Alexi Tan lui souhaitait plutôt rendre hommage aux westerns spaghettis de sa jeunesse ! Quoiqu'il en soit, et malgré certaines qualités visuelles, "BLOOD BROTHERS" n'est pas le genre de film à laisser un souvenir impérissable...


"ENDLESS NIGHT" de PAN Jianlin (Chine)
avec GUAN Na, BAO Tong, YE Lang, YAO Hui, HAN Jie, ZHANG Dun, TANG Na, WU Shiyou
Une femme confie face caméra ses souffrances sexuelles vécues à l'âge de quinze ans. Différentes personnes expriment leur opinion sur son terrible cauchemar.



"FOUR WOMEN" de Adoor GOPALAKRISHNAN (Inde)
avec Nandita DAS, Geethu MOHANDAS, PADMAPRIYA, Manju PILLAI
Quatre portraits de femmes d'un village situé en inde du sud et provenant de milieux sociaux très différents : "la prostituée", "la vierge", "la ménagère" et "la célibataire". Chacune d'entre elles doit se soumettre au rôle imposé par la société.



"KABEI OUR MOTHER" de Yoji YAMADA (Japon)
avec ASANO Tadanobu, BANDO Mitsugoro, DAN Re, SHOFUKUTEI Tsurube, YOSHINAGA Sayuri
Tokyo, 1940. Kayo Nogami mène une vie de famille très heureuse avec son mari Shigeru et leurs deux filles. Leur existence emplie de joie s'arrête subitement lorsque Shigeru est arrêté et emprisonné pour des motifs politiques. Kayo doit désormais se débrouiller toute seule.

>> Critique : Pour son 80ème long métrage, Yoji Yamada ("LE SAMOURAI DU CREPUSCULE", "LA SERVANTE ET LE SAMOURAI", "LOVE AND HONOR") adapte le livre autobiographique "REQUIEM FOR A FATHER" de Teruyo Nogami, une proche collaboratrice d'Akira Kurosawa qui participa notamment à "RASHOMON" et "VIVRE". Dans "KABEI OUR MOTHER", le réalisateur décrit avec sobriété et émotion la vie quotidienne d'une famille japonaise ordinaire, dont le père se retrouve un jour emprisonné pour ses écrits pacifistes, à une époque où la guerre du Pacifique est sur le point d'éclater.
A travers le portrait de Kayo, une mère d'un courage incroyable, de ses deux petites filles, d'une jeune tante discrète, d'un oncle excentrique et d'un étudiant dévoué greffé à la famille en l'absence du père, c'est tout un hommage aux victimes indirectes de la guerre qui est ainsi rendu. Evoquant leurs joies et leurs peines dans un contexte particulièrement difficile, Yoji Yamada adresse au public un message humaniste, véritable hymne à la paix touchant et sans lourdeurs, grâce notamment à l'interprétation sans faille d'un casting composé de l'actrice engagée pour la paix Sayuri Yoshinaga et du - comme toujours - formidable Tadanobu Asano ("THE TASTE OF TEA", "ICHI THE KILLER", "TABOU"...) !


"PORCO ROSSO" de Hayao MIYAZAKI (Japon)
Italie, 1929. Marco, pilote d'avion et aventurier solitaire, vit dans son repaire situé sur une île déserte au milieu de l'adriatique. A bord de son magnifique hydravion rouge, il vient en aide aux personnes en difficulté.

>> Critique : Hayao Miyazaki, maître incontesté de l'animation japonaise, livre avec "PORCO ROSSO" son œuvre sans doute la plus sérieuse (quelques années avant "MONONOKE HIME" et bien après "NAUSICAA") mais également la moins magique. Car en effet, tout y est assez réaliste, des magnifiques décors méditerranéens au contexte politique de l'époque, hormis bien sûr l'apparence du héros, transformé en cochon pour des raisons qui resteront mystérieuses...
Dans une Europe entre-deux guerres témoin de la montée du fascisme en Italie, "PORCO ROSSO" sonne comme un hommage sincère au père du réalisateur japonais, constructeur d'avions pendant la seconde guerre mondiale. C'est avec une certaine nostalgie et comme toujours beaucoup de poésie, que Miyazaki imagine les aventures d'un cochon hydraviateur bourru au grand cœur, dont les talents de pilote et la popularité auprès des femmes ne cessent de faire des envieux ! Autrefois guidé par ses idéaux, Porco (ou Marco) poursuit à présent une existence solitaire de chasseur de prime jalonnée de rencontres avec des personnages drôles et attachants, qu'ils soient pirates de le mer Adriatique, chanteuse de cabaret ou jeune mécanicienne... Un très beau film d'animation, à la fois engagé et personnel, dans lequel Miyazaki a insufflé toute sa passion pour l'hydraviation et l'Italie.


"SHADOWS IN THE PALACE" de KIM Mee-jeung (Corée du Sud)
avec PARK Jin-hee, SEO Young-hee, LIM Jung-eun, JUN Hae-jin, YUN Sae-ah
Dans un palais, une dame de la cour est retrouvée pendue. L'infirmière Chun-ryung pratique une autopsie et soupçonne qu'il ne s'agisse d'un meurtre déguisé en suicide. Elle commence à mener l'enquête en secret...

>> Critique : Sans doute inspirée par sa participation au magnifique drame historique "KING AND THE KLOWN", Kim Mee-jeung se lance à son tour dans la réalisation avec "SHADOWS IN THE PALACE", sorte de thriller fantastique au sein du palais royal pendant l'ère Chosun.
Une incursion dans un univers clos, véritable prison dorée dans laquelle fourmille une armée de servantes et de concubines au service de la famille impériale, qui malgré un rôle prépondérant dans l'histoire et la culture coréenne, n'avaient visiblement jamais fait l'objet d'un tel intérêt...
"SHADOWS IN THE PALACE" est donc dédié à toutes ces femmes de la court, victimes et parfois bourreaux, levant ainsi le voile sur leurs conditions de vie dans ce lieu de secrets, de complots, et de meurtres inexpliqués... Lire la suite


"SLINGSHOT" de Brillante MENDOZA (Philippines)
avec Jiro MANIO, Kristofer KING, Coco Martin, Nathan LOPEZ, Jaclyn JOSE
En pleine semaine sainte commence la campagne pour les élections nationales. Dans cette ambiance particulière, un groupe hétéroclite de voleurs à la petite semaine qui sévit dans le quartier des affaires très fréquenté de Quiapo à Manille essaye de survivre tant bien que mal.

>> Critique : Plutôt singulier, le film du réalisateur philippin Brillante Mendoza nous plonge dans la réalité sordide d'un quartier de Manille, là où les plus démunis se livrent à toutes sortes de trafics pour pouvoir survivre. Les conditions de vie déplorables dans lesquelles évoluent les personnages font froid dans le dos (en particulier cette scène effrayante d'un bébé rampant à terre et mangeant ses propres déjections tant il est tiraillé par la faim...), tout autant que les manipulations politiques visant à s'octroyer les voies tant convoitées de ces laissés pour compte, à coup de distribution massive d'argent et de promesses d'un avenir meilleur...
Filmé à la manière d'un documentaire, "SLINGSHOT" (ou "TIRADOR") dresse le triste constat d'une société gangrenée par la pauvreté et corrompue par les partis politiques. Une production indépendante d'un réalisme tellement saisissant que l'on en oublie parfois sa nature fictionnelle, montrant une misère et une violence à l'état brut qui ne peuvent pas laisser indifférent...


"THE FLOWER GIRL" de CHOE Ik-kyu & PAK Hak (Corée du Nord)
avec HONG Yong-hui, HAN Chon-sob, KIM Ren-rin, KO So-am, RU Hu-nam
Le pays est occupé par les impérialistes venus du japon. La jeune Koppun vend des fleurs sur le marché afin d'acheter des médicaments pour sa mère malade. Koppun décide de rejoindre son frère qui s'est engagé dans la résistance dirigée par le grand leader, le camarade Kim Ii-sung...



"THE SUN ALSO RISES" de Jiang WEN (Chine)
avec Jaycee CHAN, ZHOU Yun, Jiang WEN, Anthony WONG, Joan CHEN, Wei KONG
Printemps 1976. Une jeune veuve et son fils coulent des jours heureux dans un petit village. La mère, devenue folle après avoir perdu une paire de chaussures rouges, décide de l'emmener sur une île où elle a construit un palais à la blancheur éclatante dédié à la mémoire de son père...

>> Critique : Adapté d'une nouvelle de Ye Mi intitulée "VELVET", le dernier long métrage de l'acteur-réalisateur Jiang Wen ("IN THE HEART OF THE SUN", "LES DEMONS A MA PORTE") dépeint plusieurs destins qui entrent en connexion à différentes périodes de l'histoire de la Chine contemporaine. Quatre parties pour un seul film, qui s'articulent chacune autour d'une thématique (folie, amour, violence, rêve) à travers plusieurs personnages récurrents campés par un casting de choix. D'un côté Jaycee Chan (le fils de Jackie) et Zhou Yun (la femme du réalisateur) interprètent un fils et sa mère veuve, perdue dans une folie douceâtre après qu'un oiseau lui ait volé sa paire de chaussons rouges ; de l'autre deux professeurs, Liang (Anthony Wong) accusé de pelotage de fesses intensif lors d'une projection de plein air et Tang (Jiang Wen lui-même) qui entretient une liaison avec une infirmière nymphomane.
Dans les troisième et quatrième chapitres du film, ces personnages s'entrecroisent, que ce soit dans le village du début, au sein duquel Tang s'installe avec sa femme et y devient chasseur pour la communauté, ou bien dans le désert de Gobi, théâtre de ses propres noces 18 huit ans plus tôt ainsi que de l'accouchement d'une jeune veuve sur des rails de chemin de fer couverts de fleurs...
Puzzle fantasmagorique, chargé d'onirisme et parsemé de symboliques qui semblent impénétrables, "THE SUN ALSO RISES" est volontairement décousu, livrant ainsi le spectateur à sa propre interprétation. Un voyage magique et déconcertant qui n'est pas sans rappeler le cinéma excentrique de Kusturica....


"STILL LIFE" de Jia Zhang-Ke (Chine)
avec Sanming Han, Zhao Tao
Un mineur se rend à Fengjie, un village qui va disparaître sous les flots suite à la construction du barrage des Trois-Gorges. Il veut retrouver son ex-femme qu'il n'a pas vue depuis seize ans. Une infirmière recherche également son mari qui est parti depuis deux ans.




Hommage à IM Kwon-taek

Né le 2 mai 1936 à Jangseong, dans la province de Jeollanam-do située au sud de la Corée, Im Kwon-taek grandit dans la ville de Gwangju où il fait ses études secondaires. Pendant la guerre de Corée, il subit de terribles épreuves et voit disparaître de nombreux membres de sa famille. Il déménage alors pour trouver du travail, d'abord à Pusan puis à Séoul en 1955. Il y fait la rencontre du réalisateur Jeong Chang-hwa et, en 1956, commence à travailler comme assistant de production sur son film "THE STORY OF JANGHWA & HONGRYUN". Avec l'aide de ce dernier, il réalise en 1962 son premier long métrage "ADIEU FLEUVE DUMAN".
Im Kwon-taek devient un réalisateur prolifique en signant des films appartenant à des genres populaires jusqu'à l'effondrement du cinéma coréen à la fin des années 70. Pendant cette période, qui suivait deux décennies de croissance rapide, Im Kwon-taek s'épanouit en tant que cinéaste avec le succès de ses premiers films dramatiques, sociaux, poignants et humanistes qui le feront remarquer en dehors de son pays. Parmi eux, "L'ARBRE GENEALOGIQUE" (1978), "LE HEROS CACHE" (1979), "LA POURSUITE DE LA MORT" (1980) et "MANDALA" (1981) qui seront encensés par la critique tant en Corée qu'à l'étranger. Mais la renommée internationale viendra vraiment avec "LA MERE PORTEUSE" (1986), "VIENS, VIENS PLUS HAUT" (1989) et "LA CHANTEUSE DE PANSORI" (1993), des films qui valent à Im Kwon-taek d'être le réalisateur coréen le plus connu et respecté au monde. Son film "LE CHANT DE LA FIDELE CHUNHYANG" (2000) sera le premier film coréen sélectionné en compétition au Festival de Cannes.
Im Kwon-taek remporte tout au long de sa carrière de nombreuses récompenses internationales, dont le prix du meilleur réalisateur au Festival de Cannes en 2002 pour "IVRE DE FEMMES ET DE PEINTURE". En 2004, son film "LA PEGRE" est sélectionné en compétition au Festival de Venise et, un an plus tard, il reçoit un Ours d'Or d'honneur au Festival de Berlin. Son dernier film - et 100ème film - "BEYOND THE YEARS" est présenté au Festival de Venise.


"LA FILLE DU FEU" - 1983
avec BANG Hie, KIM Hui-ra, PARK Geun-hyeong
Hanté chaque nuit par le même cauchemar, un homme retourne dans son pays natal afin de recueillir des informations sur sa mère, disparue sans laisser de traces.



"GILSODOM" - 1985
avec KIM Ji-mi, SHIN Sung-il
Une femme mariée voit sa vie bouleversée par une émission de télévision sur les familles séparées durant la guerre. Elle décide de partir à la recherche de son fils disparu.



"LA MERE PORTEUSE" - 1986
avec KANG Soo-yeon, LEE Gu-sun, YUN Yang-ha
Un couple ne pouvant pas avoir d'enfant décide d'engager une mère porteuse pour assurer la descendance de leur noble famille.



"CHRONIQUE DU ROI YONSAN" - 1987
avec KIM Jin-a, KWON Jae-hie, YU In-chon
Au début du 16ème siècle, le règne tragique de Yonsan-gun, hanté par le souvenir de sa mère assassinée.



"LE CHANT DE LA FIDELE CHUNHYANG" - 2000
avec CHO Seung-woo, KIM Sung-nyu, LEE Hyo-jeong
A la fin du 18ème siècle, le fils d'un gouverneur tombe amoureux de la fille d'une ancienne courtisane.



"IVRE DE FEMMES ET DE PEINTURE" - 2002
avec AHN Sung-kee, CHOI Min-sik, YU Ho-jeong
Au 19ème siècle, "Ohwon" Jang Seung-up est un artiste peintre coréen connu non seulement pour son art mais également pour son mode de vie libertin et son amour immodéré de l'alcool.



"LA PEGRE" - 2004
avec CHO Seung-woo, KIM Min-sun, KIM Hak-jun
Pour survivre dans la société violente qui l'entoure, Tae-woong est devenu un criminel. Avec l'arrivée d'un nouveau régime, il tente de rentrer dans le droit chemin.



"BEYOND THE YEARS" - 2007
avec OH Jung-hae, JO Jae-hyun
Un maître du chant traditionnel coréen enseigne son art à sa fille et le tambour à son beau-fils. Ce dernier, ne supportant plus ses exigences, décide de s'enfuir...

>> Critique : Voir plus haut la critique complète du film dans la section Film d'ouverture




Hommage à Joe HISAICHI

Né le 6 décembre 1950 à Tokyo au Japon, Joe Hisaishi fait des études musicales à la faculté de Kunitachi. Il commence à s'intéresser à la musique minimale et débute une carrière de compositeur en écrivant, jouant et produisant des œuvres contemporaines lors de plusieurs concerts. En 1982, il livre "INFORMATION", son premier album solo. Depuis sont sortis "PIANO STORIES", "MY LOST CITY", "CHIJO NO RAKUEN", "WORKS I", "SHOOT THE VIOLIST" et de nombreux autres albums dans lesquels il affirme un style unique, affranchi des barrières séparant les genres musicaux.
Après la sortie du film d'animation "NAUSICAA DE LA VALLEE DU VENT" de Hayao Miyazaki (1984), Joe Hisaishi compose la musique de plus d'une quarantaine de longs métrages, dont "MON VOISIN TOTORO" (1988) et "PRINCESSE MONONOKE" (1997) de Hayao Miyazaki, "HANA-BI" (1997), "L'ETE DE KIKUJIRO" (1999) et d'autres films de Takeshi Kitano. Il remporte de nombreuses récompenses, dont cinq fois le prix de la meilleure musique de film au Japon.
En plus de ses récentes collaborations avec Takeshi Kitano sur "ANIKI, MON FRERE" (2000) et Hayao Miyazaki sur "LE VOYAGE DE CHIHIRO" (2001) et "LE CHATEAU AMBULANT" (2004), Joe Hisaishi poursuit une carrière internationale, composant la musique du film français "LE PETIT POUCET" de Olivier Dahan (2001), du film coréen "WELCOME TO DONGMAKGOL" de Park Kwang-hyun (2005), du film hongkongais "A CHINESE TALL STORY" de Jeffrey Lau (2006) et du film chinois "THE POST-MODERN LIFE OF MY AUNT" de Ann Hui (2006).
En 2001, il fait également ses débuts derrière la caméra, en écrivant, réalisant et produisant le long métrage "QUARTET".
En 2006, il reçoit le prix de la meilleure musique décerné par la Los Angeles Film Critic Association pour "LE CHATEAU AMBULANT" de Hayao Miyazaki. En tant que chef d'orchestre, Joe Hisaishi est devenu le premier directeur musical du New Japan Phil World Dream Orchestra, organisé par le New Japan Philharmonic. Il a composé récemment la musique des derniers longs métrages de Jiang Wen ("LE SOLEIL SE LEVE AUSSI") et Hayao Miyazaki ("PONYO ON THE CLIFF").


"PORCO ROSSO" de Hayao MIYAZAKI (Japon) - 1992
Italie, 1929. Marco, pilote d'avion et aventurier solitaire, vit dans son repaire situé sur une île déserte au milieu de l'adriatique. A bord de son magnifique hydravion rouge, il vient en aide aux personnes en difficulté.

>> Critique : Voir plus haut la critique complète du film dans la section Panorama



"SONATINE" de Takeshi KITANO (Japon) - 1993
avec KITANO Takeshi, KOKUMAI Aya, WATANABE Tetsu
Un vieux yakuza un peu las accepte de partir avec ses hommes dans l'île d'Okinawa pour venir en aide à un autre clan. Trahi par sa hiérarchie, il prend les armes une dernière fois pour venger son honneur.

>> Critique : Pour son quatrième long métrage - et le premier à faire décoller sa carrière en Europe - le brillant réalisateur japonais s'immerge de nouveau dans l'univers des Yakusas, avec un film qui porte incontestablement sa griffe, entre violence et dérision.
Alors qu'une bande de gangsters part à Okinawa avec leur chef pour régler une affaire, tous sont finalement contraints de rester à l'écart, le temps que les choses se calment. Isolés dans une maison au bord de la mer, les Yakusas troquent bientôt leurs costards contre des shorts et chemises hawaïennes pour s'abandonner à d'inoubliables moments d'insouciance, retombant en enfance sur une plage qui sera leur terrain de jeux avant que les règlements de comptes ne reprennent de plus belle...
Comme dans la plupart des films de Kitano, on retrouve la mer, mais aussi un climat enfantin en total contraste avec le monde sans pitié auquel "SONATINE" fait référence. L'espace d'un instant, ces truands redécouvrent les joies d'une vie simple et sans brutalité. Une parenthèse intemporelle remplie de scènes drôles et volontairement absurdes, qui sonne comme les derniers jours d'un homme qui se sait condamné à mort...


"HANA-BI" de Takeshi KITANO (Japon) - 1997
avec KISHIMOTO Kayoko, KITANO Takeshi, OSUGI Ren
Désireux de soulager la misère de ceux qui l'entourent, un détective décide de quitter la police et de commettre un hold-up.

>> Critique : Profondément touché par la paralysie de son ex-coéquipier blessé lors d'une fusillade ainsi que par la mort prochaine de sa femme atteinte d'une maladie, l'ex-inspecteur Nishi décide de prendre les choses en main. œuvrant désormais pour faire le bonheur de ses proches, il est prêt à tout pour y parvenir... quitte à braquer une banque déguisé en policier !
Après avoir envoyé un kit de peintre à son ami en fauteuil roulant afin qu'il réalise l'un de ses rêves, Nishi emmène sa femme en voyage pour vivre avec elle ses derniers instants et faire en sorte qu'ils soient inoubliables...
Après la reconnaissance avec "SONATINE", c'est la consécration avec "HANA-BI", qui valu à Takeshi Kitano un certain nombre de récompenses, notamment le Lion d'Or à Venise. Récompenses largement méritées pour cette œuvre paradoxale, entre la vie et la mort, entre tendresse et violence, qui comporte peu de dialogues mais une incroyable palette d'émotions grâce à l'interprétation d'un Beat Takeshi au summum de son talent. Le réalisateur au génie inébranlable dresse ici le portrait d'un homme qui n'a plus rien à perdre, traqué par les Yakusas et recherché par ses anciens collègues. Un homme sensible, qui aime avec pudeur.
Dans "HANA-BI" plane une douce mélancolie, une certaine innocence et beaucoup de poésie, tout cela magnifiquement illustré par les propres tableaux du cinéaste, peints après son accident de moto, comme une sorte de clin d'œil autobiographique pour un film magnifique.


"LE PETIT POUCET" de Oliver DAHAN (France) - 2001
avec FUCHS Raphaël, HUGON Nils, TOUIL William
Poucet est le dernier né d'une famille nombreuse. Comme les temps sont durs, les parents de poucet décident d'abandonner leurs enfants dans la forêt...



"LE MECANO DE LA GENERAL" de Buster KEATON & Clyde BUCKMAN (USA) – 1929 / 2004
avec CAVENDER Glen, FARLEY Jim, MACK Marion
1862. en pleine guerre de sécession, un cheminot se lance seul à la poursuite d'espions nordistes qui se sont emparés de sa fiancée et de sa locomotive, la Général.



"THE SUN ALSO RISES" de Jiang WEN (Chine) - 2007
avec Jaycee CHAN, ZHOU Yun, Jiang WEN, Anthony WONG, Joan CHEN, Wei KONG
Printemps 1976. Une jeune veuve et son fils coulent des jours heureux dans un petit village. La mère, devenue folle après avoir perdu une paire de chaussures rouges, décide de l'emmener sur une île où elle a construit un palais à la blancheur éclatante dédié à la mémoire de son père...

>> Critique : Voir plus haut la critique complète du film dans la section Panorama




Hommage à Kôji YAKUSHO

Né le 1er janvier 1956 à Nagasaki au Japon, Kôji Yakusho débute sa carrière de comédien en 1983 en interprétant un seigneur de guerre féodal dans "TOKUGAWA IEYASU", une série télévisée diffusée sur NHK. en 1988, il obtient son premier rôle principal au cinéma dans le long métrage "ANOTHER WAY" de Kosaku Yamashita. L'année suivante, il reçoit pour la première fois l'équivalent du "césar" japonais du meilleur acteur avec le film "UNDER AURORA" de Petras Abukiavicus, Toshio Goto et Sergei Vronsky. en 1996, il est sacré quatorze fois meilleur comédien grâce à son interprétation dans les longs métrages "SHALL WE DANCE?" de Masayuki Suo, "NEMURU OTOKO" de Kohei Oguri et "SHABU GOKUDO" de Tatsuoki Osono. L'année suivante, Kôji Yakusho est récompensé pour son interprétation dans "PARADISE LOST" de Yoshimitsu Morita, "BOUNCE KOGALS" de Masato Harada, "CURE" de Kiyoshi Kurosawa et "L'ANGUILLE" de Shohei Imamura, qui obtient la palme d'or au festival de cannes en 1997.
Au cours des années suivantes, de nombreux films dans lesquels joue Kôji Yakusho sont sélectionnés dans des festivals internationaux. Ainsi, "CHARISMA" de Kiyoshi Kurosawa est présenté à la quinzaine des réalisateurs en 1999. "EUREKA" de Shinji Aoyama (2000) et "DE L'EAU TIEDE SOUS UN PONT ROUGE" de Shohei Imamura (2001) sont sélectionnés en compétition officielle au Festival de Cannes. En 2000, "DORA-HEITA" de Kon Ichikawa est présenté au Festival de Berlin. En 2003, Kôji Yakusho est à l'affiche de "DOPPELGANGER" de Kiyoshi Kurosawa et "LAKESIDE MURDER CASE" de Shinji Aoyama. Deux ans plus tard, il tourne dans la production américaine "MEMOIRES D'UNE GEISHA" de Rob Marshall qui sera nommée aux oscar. En 2006, il est dirigé par Alejandro González Iñárritu dans "BABEL" qui remporte le prix du meilleur réalisateur au Festival de Cannes et le Golden Globe du meilleur film. La même année, Kôji Yakusho est l'interprète principal du film "THE UCHOTEN HOTEL" de Koki Mitani, un énorme succès au Japon, et tourne à nouveau sous la direction de Kiyoshi Kurosawa dans "RETRIBUTION". En 2007, Kôji Yakusho est à l'affiche du drame "WALKING MY LIFE" de Satoshi Isaka. Il sera prochainement sur les écrans dans "SILK" de François Girard, "PACO AND THE MAGICAL BOOK" de Tetsuya Nakashima et "TOKYO SONATA" de Kiyoshi Kurosawa.


"L'ANGUILLE" de IMAMURA Shohei (Japon) - 1997
avec BAISHO Mitsuko, SHIMIZU Misa, YAKUSHO Kôji
Après plusieurs années en prison, un homme commence une nouvelle vie dans une petite ville. sa meilleure amie est une anguille apprivoisée durant ses années passées derrière les barreaux.



"EUREKA" de AOYAMA Shinji (Japon) - 2000
avec MIYAZAKI Aoi, MIZAYAKI Masaru, YAKUSHO Kôji
Une sanglante prise d'otages dans un bus municipal épargne le chauffeur. Traumatisé, ce dernier disparaît...



"DE L'EAU TIEDE SOUS UN PONT ROUGE" de IMAMURA Shohei (Japon) - 2001
avec YAKUSHO Kôji, SHIMIZU Misa, BAISHO Mitsuko
Seul et sans travail, un homme se rend dans un village éloigné pour vivre dans une maison située près d'un pont rouge. Il y rencontre une femme aux pouvoirs étranges...



"BABEL" de Alejandro GONZALEZ INARRITU (USA) - 2006
avec YAKUSHO Kôji, Brad PITT, Cate BLANCHETT
En plein désert marocain, un coup de feu retentit. Il va déclencher une série d'évènements qui impliqueront un couple américain, deux jeunes marocains, une nourrice mexicaine et une adolescente japonaise.



"RETRIBUTION" de KUROSAWA Kiyoshi (Japon) - 2006
Un inspecteur enquête sur le meurtre d'une jeune femme. Lorsque ses empruntes sont retrouvées sur le corps de la victime, il pense être l'assassin. AU même moment, il commence à voir un fantôme...



"WALKING MY LIFE" de ISAKA Satoshi (Japon) - 2007
avec IMAI Miki, MINAMIZAWA Nao, SHIOYA Shun, YAKUSHO Kôji
Un homme d'affaires de quarante huit ans, marié et père de deux enfants, apprend qu'il est atteint d'un cancer du poumon et qu'il ne lui reste plus que six mois à vivre.





Hommage à JIA Zhang-ke

Né le 29 mai 1970 à Fanyang, dans la province du Shanxi, au nord de la chine, Jia Zhang-ke entre, à l'âge de dix-huit ans, à l'école des beaux arts de Taiyuan pour y étudier la peinture. Il développe un intérêt pour la fiction et écrit en 1991 son premier roman "THE SUN HUNG ON THE CROTCH". En 1993, il est admis à l'académie du film de Pékin et deux ans plus tard, il fonde le Youth Experimental Film Group, première structure de production indépendante en Chine, avec laquelle il réalise ses deux premiers films tournés en vidéo "XIAO SHAN GOING HOME" et "DU DU". Diplômé de l'académie en 1997, il écrit et réalise l'année suivante son premier long métrage en 16mm, "XIAO WU, ARTISAN PICKPOCKET", qui est notamment primé au Forum du Festival de Berlin. En 2000, Jia Zhang-ke obtient la reconnaissance de la critique et du public cinéphile avec son second film "PLATFORM". Deux ans plus tard, "PLAISIRS INCONNUS" est présenté en compétition au Festival de Cannes. En 2004, "THE WORLD" est en compétition au festival de Venise et Jia Zhang-ke reçoit l'Ordre des Arts et des Lettres du gouvernement français. "STILL LIFE", son cinquième long métrage, remporte le Lion d'Or du Festival de Venise en 2006. Jia Zhang-ke est devenu l'une des figures emblématiques de la "sixième génération" de cinéastes chinois. Résidant dorénavant à Pékin, il s'implique activement dans le développement du cinéma indépendant en Chine.


"XIAO WU, ARTISAN PICKPOCKET" - 1997
avec WANG Hong-wei, HAO Hongjian
A sa sortie de prison, un jeune pickpocket ne reconnaît plus sa ville, transformée par la modernisation de son pays.



"PLATEFORM" - 2000
avec WANG Hong-wei, ZHAO Tao, LIANG Jing-dong
Dans les années 80, une troupe de théâtre amateur joue des pièces à la gloire de Mao Zedong. Elles vont peu à peu refléter l'influence grandissante de l'Occident sur la Chine.



"IN PUBLIC" - 2000
Ce voyage en Chine commence dans une petite gare de campagne. Il faut prendre le train, puis le bus, et poursuivre le trajet à travers un paysage soumis au labeur, aux uniformes, aux silences des solitudes.



"PLAISIRS INCONNUS" - 2002
avec WU Qiong, ZHAO Wei Wei, ZHAO Tao, ZHOU Qing Feng
Xiao Ji et Bin Bin sont des amis au chômage qui passent le plus clair de leur temps à déambuler dans la ville. L'important pour eux c'est de faire ce qui leur plaît.



"THE WORLD" - 2004
avec ZHAO Tao, CHEN Taisheng, JING Jue, JIANG Zhongwei, WANG Hong-wei
Tao, une chanteuse et danseuse, vit ses rêves à World Park, un parc miniature réunissant les monuments les plus célèbres du monde entier...



"STILL LIFE" - 2006
avec HAN Sanming, ZHAO Tao
Un homme et une femme se rendent dans un village qui va être submergé suite à la construction du barrage des Trois-Gorges.



"DONG" - 2006
avec HAN Sanming, ZHAO Tao
Une évocation du travail du peintre chinois Liu Xiaodong à travers sa série de toiles géantes sur des ouvriers autour de la construction du barrage des Trois-Gorges.



"USELESS" - 2007
Trois portraits dans le secteur de l'habillement : ceux qui font des vêtements et ceux qui les portent...





Hommage à Jiang WEN

Né le 5 janvier 1963 à Tangshan en Chine dans une famille de militaire, Jiang Wen passe ses jeunes années à pratiquer le théâtre. En 1980, il entre à l'Académie Centrale d'Art Dramatique de Pékin, où il obtient son diplôme quatre ans plus tard. Cette année là, il débute sa carrière de comédien au théâtre, intégrant la troupe du Théâtre de la Jeunesse Chinoise, mais aussi au cinéma, faisant sa première apparition dans le long métrage "THE LAST EMPRESS" de Chen Jialin. Il poursuit une carrière au cinéma avec les films "HIBISCUS TOWN" de Xie Jin (1986), "LE PALANQUIN DES LARMES" du réalisateur français Jacques Dorfmann (1987), "BLACK SNOW" de Xie Fei (1989) ou encore "L'EUNUQUE IMPERIAL" de Tian Zhuang-Zhuang (1990). En 1987, il partage l'affiche avec Gong Li dans "LE SORGHO ROUGE" de Zhang Yimou, qui le dirigera à nouveau dans "KEEP COOL" en 1996. Jiang Wen devient très populaire en Chine en 1992 en tenant le rôle principal dans la série télévisée à succès "UN PEKINOIS A NEW YORK", qui fait de lui l'un des acteurs les plus appréciés de sa génération.
Deux ans plus tard, Jiang Wen écrit et réalise son premier film, "IN THE HEAT OF THE SUN", d'après un roman de Wang Shuo qui se déroule pendant la révolution culturelle. Son jeune acteur, Xia Yu, remporte le prix du meilleur acteur au Festival de Venise, et le film obtient six Golden Gorse Awards à Taiwan. Son second film, "LES DEMONS A MA PORTE", reçoit le grand prix du Festival de Cannes en 2000. Ce drame se déroulant pendant la guerre sino-japonaise au début des années 40 remporte un franc succès à l'étranger et déclenche la colère des autorités chinoises et nippones. En 2003, Jiang Wen est membre du jury du Festival de Cannes, présidé par le réalisateur Patrice Chéreau. Son troisième long métrage, "LE SOLEIL SE LEVE AUSSI", est présenté l'année dernière en compétition au Festival de Venise.


"LE SORGHO ROUGE" de ZHANG Yimou (Chine) - 1997
avec GONG Li, Jiang WEN, TEN Rujun, JIA Liu, JI Cunhua
Les années 30, dans un village au nord-est de la Chine, au cours de l'invasion japonaise. Après la mort de son père, une jeune héritière d'une propriété exploitant le sorgho organise la résistance face aux envahisseurs qui détruisent ses récoltes.

>> Critique : Un homme raconte l'histoire de ses grands parents dans la Chine rurale des années 30.
Yu Zhanao et Jiu Er se rencontrent le jour du mariage de la jeune femme avec Li "la grande gueule", un vieillard malade qui décèdera peu de temps après. Yu Zhanao devient très vite son nouveau compagnon, et de leur union naîtra un fils. Ils vivent des jours heureux avec leurs employés au sein de l'exploitation de sorgho dont Jiu Er a hérité de son défunt mari, jusqu'à l'arrivée des Japonais qui font piétiner les plantations pour y faire construire un chemin de fer...
Tiré du roman de Mo Yan, "LE SORGHO ROUGE" est le premier long métrage de la carrière du célèbre Zhang Yimou. Le réalisateur y met en scène une actrice non moins célèbre, sa muse et épouse Gong Li, ainsi qu'un acteur tout aussi talentueux en la personne de Jiang Wen, auquel Deauville rend hommage cette année.
A travers de belles images bucoliques de la province chinoise où les plans de sorgho dansent au grès du vent et des chansons des villageois, c'est un peu de la vie de cette époque qui nous est contée, toujours avec une couleur omniprésente : le rouge, couleur du mariage, de la liqueur de sorgho, mais aussi du sang...
Un film beau et engagé, premier d'une longue lignée, qui fût récompensé de l'Ours d'or à Berlin l'année de sa sortie.


"LES DEMONS A MA PORTE" - 2000
avec Jiang WEN, Teruyuki KAGAWA, Ding YUAN, CONG Zhijun, Zi XI
Dans une chine occupée, un paysan est chargé de garder deux prisonniers. La famine gagne le village et les habitants décident de les mettre à mort...

>> Critique : Récompensé par le Grand Prix au Festival Cannes l'année de sa sortie, "LES DEMONS A MA PORTE" reste le film le plus réussi de Jiang Wen mais également le plus controversé dans son pays, puisqu'il lui valu une censure de la part des autorités chinoises et une interdiction de tourner pendant cinq ans...
Inspiré du roman "SHENGCUN" de You Fengwei, le film évoque le sujet délicat de la période d'occupation nipponne en Chine, à travers les aventures rocambolesques d'un village de paysans chinois en charge de deux prisonniers, un soldat japonais et son traducteur, qui transforme volontairement les insultes proférées par son supérieur à l'encontre des villageois en douces paroles pour sauver sa peau.
Des scènes burlesques sur une toile de fond tragique, pour ce chef d'œuvre humaniste tournée en noir et blanc, dans lequel le cinéaste et acteur apporte un point de vue à la fois cinglant et réaliste sur la guerre, ses tourments et ses effets sur les individus, si bienveillants soient-ils...
Magnifique !


"THE MISSING GUN" de LU Chuan (Chine) - 2001
avec Jiang WEN, FAN Nina Huang, LIANG Shi, LIU Xiaoning
Un policier découvre que son revolver a disparu et décide de le retrouver aussi vite que possible...



"LES GUERRIERS DE L'EMPIRE CELESTE" de HE Ping (Chine) - 2003
avec Jiang WEN, Nakai KIICHI, Vicky ZHAO, WANG Xue Qi
Après de nombreuses années au service de l'Empereur de Chine, un homme est envoyé dans le désert de Gobi afin de tuer un lieutenant ayant refusé d'exécuter des femmes et des enfants.

>> Critique : Tournée dans les décors naturels de l'ancienne Route de la Soie reliant la Chine à l'Europe en traversant l'Asie Centrale, cette superproduction chinoise déçoit par son manque d'originalité et de dynamisme. Vraisemblablement inspiré par le coréen "MUSA" sorti un an plus tôt, le scénario relate les aventures épiques d'un groupe d'hommes qui s'est fixé pour mission d'escorter une caravane transportant une relique bouddhique. Unis pour combattre une horde de bandits turcs menée par le cruel maître An, Li et Lai Qi se découvrent un sens de l'honneur commun, bien qu'ils soient voués à s'affronter une fois l'objet sacré arrivé à bon port...
Malgré un casting engageant et de magnifiques images du désert de Gobi, "WARRIORS OF HEAVEN AND EARTH" reste un film d'une grande platitude, doté de quelques effets spéciaux bon marché qui ne sont pas sans rappeler plusieurs épisodes d'Indiana Jones. Deux heures pendant lesquelles les batailles font rage, offrant au spectateur quelques scènes sanglantes, mais finalement bien peu d'émotions tant il paraît difficile de s'attacher aux différents personnages. Dommage !


"THE SUN ALSO RISES" de Jiang WEN (Chine)
avec Jaycee CHAN, ZHOU Yun, Jiang WEN, Anthony WONG, Joan CHEN, Wei KONG
Printemps 1976. Une jeune veuve et son fils coulent des jours heureux dans un petit village. La mère, devenue folle après avoir perdu une paire de chaussures rouges, décide de l'emmener sur une île où elle a construit un palais à la blancheur éclatante dédié à la mémoire de son père...

>> Critique : Voir plus haut la critique complète du film dans la section Panorama




Palmarès 2008 :

LOTUS DU MEILLEUR FILM | BEST FILM
"WITH A GIRL OF BLACK SOIL" de/by JEON Soo-il (Corée du Sud - South Korea)

LOTUS DU JURY | JURY PRIZE
"FLOWER IN THE POCKET" de/by LIEW Seng Tat (Malaisie - Malaysia)
"WONDERFUL TOWN" de/by Aditya ASSARAT(Thaïlande - Thailand)

LOTUS AIR FRANCE | CRITICS' PRIZE
"WITH A GIRL OF BLACK SOIL" de/by by JEON Soo-il (Corée du Sud - South Korea)

LOTUS ACTION ASIA | BEST ACTION ASIA FILM
"HEROS DE GUERRE" de/by FENG Xiaogang (Chine - China)

Remerciements à Public Système Cinéma, ainsi qu'à tout le personnel du festival pour son accueil.


En mémoire de Tao et Minou...
Nous nous retrouverons un jour, quelque part, dans une autre vie... chào tạm biệt các bạn thân mến !
Note de : 10 sur 10
Publiée le
10ème Festival du Film Asiatique de Deauville
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Sharita Termeer - 07/08/2014 à 09:46
# 3

Properly just considered i'd say howdy. Terrific web site Ian.

Sharita Termeer - 07/08/2014 à 07:05
# 2

Properly just considered i'd say howdy. Terrific web site Ian.

Sharita Termeer - 01/08/2014 à 14:46
# 1

Properly just considered i'd say howdy. Terrific web site Ian.

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