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Critique du film Moine, Le

MOINE, LE

Titre original : Le Moine
Réalisé par Dominik Moll
Année : 2011
Pays : France | Espagne
Durée : 101 min
Note du rédacteur : 6 / 10

L'HISTOIRE

Abandonné à la naissance aux portes du couvent des Capucins, Ambrosio est élevé par les frères. Devenu un prédicateur admiré pour sa ferveur et redouté pour son intransigeance, il se croit à l'abri de toute tentation. L'arrivée d'un mystérieux novice va ébranler ses certitudes et le mener sur le chemin du péché.

LA CRITIQUE

Voici la seconde adaptation sur grand écran du cultissime et sulfureux roman de Matthew Lewis, « Le Moine », qui avait déjà fait l'objet d'une version cinéma en 1972 avec le film d'Adonis Kyrou (scénarisé par Luis Buñuel) dans lequel Franco Nero incarnait le Père Ambrosio.
C'est aujourd'hui Vincent Cassel qui reprend le rôle du prédicateur pécheur dans ce dernier long métrage de Dominik Moll, le réalisateur du sympathique "HARRY UN AMI QUI VOUS VEUT DU BIEN". Naturellement, s'attaquer à une telle œuvre était un pari particulièrement risqué, et tout comme la version de 1972, le résultat sera assez décevant pour les fervents adeptes du roman...

Décevant par qu'il occulte toute une partie de l'œuvre originale pour se concentrer presque uniquement sur l'intrigue entourant le Père Ambrosio. En effet, le personnage d'Agnès n'est étrangement évoqué qu'en surface, quand il prend une place si essentielle dans le livre, offrant aux lecteurs des scènes marquantes et indispensables, qui sont malheureusement absentes à l'écran.
Si ce curieux parti pris présente l'avantage de développer en profondeur les contradictions de l'homme d'église, on peine pourtant à retrouver toute la violence de ses sentiments, tout le bouillonnement intérieur qui s'opère en lui... Et d'ailleurs l'Ambrosio de Dominik Moll se montre insuffisamment nuancé, essentiellement parce qu'il n'est pas traité comme l'homme gonflé d'orgueil, enclin – et même destiné – à basculer dans le péché, qu'il est en réalité (du moins dans le portrait qu'en fait Lewis).

Bien sûr, tout ce qu'il y a de faustien, shakespearien, œdipien, est à peu près présent, mais manque cruellement de l'intensité qui faisait la force du roman. Evidemment, des raccourcis s'imposaient pour une adaptation réduite à 1h40 – qui aurait sans doute mérité quelques dizaines de minutes de plus pour mieux s'épanouir – mais la narration et les libertés prises face au récit original réduisent le spectateur à un simple témoin passif de la descente aux enfers du moine capucin.
Heureusement, le choix de Vincent Cassel était plutôt bien vu pour un tel rôle, même si cela ne suffit pas à rattraper les affreux effets d'ouverture/fermeture « à l'iris » d'un autre temps, ainsi que la dimension moins fantastique, malsaine et ténébreuse qu'espérée, devant l'adaptation de ce monument de la littérature dite « gothique » dont on recherche constamment l'essence, souvent en vain...

Reste que dans l'absolu, "LE MOINE" est loin d'être désagréable à regarder. Les images sont plutôt belles et les décors lui confèrent une atmosphère austère et sombre, qui s'accorde parfaitement avec la foi – en apparence – inébranlable d'Ambrosio et le pacte qu'il passe avec le Mal pour arriver à des fins biens peu louables.
Toutefois, le film, projet peut-être trop audacieux, fait bien pale figure devant l'œuvre originale, qu'on a tout simplement envie de relire d'urgence !
Note de : 6 sur 10
Publiée le
Moine, Le
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