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Critique du film Mécanix

MECANIX

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Titre original : Mecanix
Réalisé par Rémy M. Larochelle
Année : 2003
Pays : Canada
Durée : 69 min
Note du rédacteur : 8 / 10

L'HISTOIRE

"MECANIX" commence fort. Les premières secondes du film nous plongeons d'emblée dans un univers encore inconnu jusqu'alors. Les teintes sépia de l'image chaotique et des décors couplés à un grain prononcé provoquent d'emblée une sorte de voyage dans le temps. "MECANIX" semble en effet surgir d'une autre époque, une époque qui ne connaissait encore que peu de techniques cinématographiques modernes. Il dévoile alors son monde torturé dans lequel des créatures biomécaniques arpentent un sol métallique rongé par la rouille. Des créatures qui ont su supplanter l'être humain en lieu et place de l'espèce dominante. Les derniers hommes vivants ont été réduit à l'état d'esclavage et vivent dans des cages tels du vulgaire bétail. Mais pourtant, ces créatures hybrides et cauchemardesques doutent et ont peur. Elles craignent l' « embryon », la seule entrave possible à leur domination totale et définitive. Selon la légende, l' « embryon » serait dissimulé au sein des entrailles d'un être humain. Ainsi, les esclaves se font régulièrement étriper, par soucis de sécurité, confirmant une bonne fois pour toute leur statut de bétail en cage avant le passage à l'abattoir. C'est alors que le dernier homme libre, être solitaire errant dans un décor apocalyptique, découvre ledit embryon et le dissimule instinctivement dans son ventre. L'ère des monstres biomécaniques est dès lors menacée.

LA CRITIQUE

"MECANIX" est un film déroutant. Difficile en effet d'en trouver un équivalent dans l'histoire du cinéma. Tourné à l'ancienne, c'est-à-dire de manière statique et entièrement en studio, sur pellicule 16mm, le désir de son auteur était de faire ressurgir au maximum l'aspect mécanique du matériel utilisé, permettant ainsi de dresser un parallèle entre le contenu du film et sa création. Dans les deux cas, la mécanique et l'âme humaine y tiennent une importance majeure. Les créatures du film sont un mélange improbable de structure mécanique en pleine corrosion et de matière organique, de leur côté les créateurs sont des êtres organiques de chair et d'os ayant recours à la mécanique pour mener à bien leur projet. Hors de question à ce moment d'avoir recours à la technologie digitale malgré la maigreur du budget, excepté en ce qui concerne la conception sonore du métrage. "MECANIX" serait-il alors une allégorie involontaire du déclin du cinéma sur pellicule en faveur du cinéma digitale ? Possible.

Dans tous les cas, le résultat fascine et rappelle d'une certaine manière les courts métrages des frères Quay, sans pour autant atteindre leur niveau de qualité en ce qui concerne l'animation. Ce monde étouffant et gangrené dans lequel des êtres cauchemardesques et chimériques massacrent les humains pour leur survie est amené de manière presque contradictoire : alors que l'on pourrait s'attendre à un étalage de scènes de violence crue et brutale, le film évolue sans tomber dans l'excès et adopte un rythme bien à lui. C'est-à-dire un rythme posé, contemplatif et volontairement répétitif. Une approche qui aura vite faite de décourager les spectateurs peu réceptifs à un cinéma avant-gardiste et novateur. Le réalisateur livre tout de même certaines scènes bien sanglantes, accentuant par la même occasion le côté surréaliste et désespéré de son univers. Des scènes qui dans leur cruauté ne sont pas sans rappeler un incontournable du cinéma underground, le "BEGOTTEN" d'E. Elias Merhige.

Rémy M. Larochelle a réussi ici l'impossible pari de réaliser un film qui sort totalement des sentiers battus, un film qui ne peut être comparé dans son ensemble à aucun autre film existant. Voila qui est plutôt remarquable de la part d'un jeune grapheur québecois né en 1977 et dont l'expérience au niveau de l'image ne se limitait qu'alors à un clip pour le groupe de rap agressif Traumaturge et un court métrage qui abordait déjà l'animation image par image. Au final, on ne peut se dire qu'une chose : vivement le prochain !
Note de : 8 sur 10
Publiée le
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les faits - 08/07/2008 à 04:11
# 2

un seul mot suffit à vraiment décrire le film : douloureux.

c'est signé : '' un spectateurs peu réceptif à un - cinéma- avant-gardiste et novateur...''

Maitre Kanter - 07/03/2007 à 01:16
# 1

ça a l'air pas mal, mais ou c'est qu'on peut trouver le vd c'est de l'introuvable ça

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