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Critique du film Martin

MARTIN

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Titre original : Martin
Réalisé par George A. Romero
Année : 1977
Pays : USA
Durée : 95 min
Note du rédacteur : 9.5 / 10

L'HISTOIRE

Martin est un jeune homme de 17 ans. Recueilli par son oncle Cuda à Braddock en Pennsylvanie, il est rapidement mis en garde par son tuteur : Martin est un Nosferatu, un vampire âgé de 84 ans, et Cuda doit sauver son âme avant de détruire son enveloppe terrestre. Des meurtres perpétrés par Martin semblent donner raison à son oncle, meurtres au cours desquels Martin boit le sang de ses victimes mais où aucun pouvoir fantastique ne transparaît. Alors Martin : vampire moderne ? Fantasme d'une communauté intégriste ? Tueur en série ?

LA CRITIQUE

Il y a des films dont on tombe instantanément amoureux sans trop savoir pourquoi, le souvenir de la projection reste latent dans votre cerveau, des images reviennent à votre esprit sans raisons aucunes... petit à petit il fait partie de vous, de votre imaginaire et l'envie de le revoir est forte mais comme bien souvent ces films sont rares et quelques fois invisibles trop longtemps. "MARTIN" fût une expérience étrange. Découvert dans une cinémathèque locale plus jeune. Dès le début on est surpris, George A Romero, monsieur "ZOMBIE", commence son film dans l'action. Un jeune homme avec un mode opératoire précis pénètre dans la cabine d'une jeune femme (nous sommes dans un train en direction de New York), il l'agresse et lui injecte un sédatif tout en dégageant un sentiment de forte culpabilité. La femme s'endort, il se déshabille, la déshabille et avec une lame de rasoir lui ouvre les poignets et boit son sang.
Nous venons en quelques minutes, par les actions de "MARTIN" (le vampire), de faire connaissance avec ses problèmes, ses besoins et ses souvenirs fantasmés en Noir & Blanc (reprenant en partie l'imagerie gothique du film de vampire). Ce qui après coup reste comme le plus impressionnant c'est le montage de cette première séquence tout en gros plan, en plans qui se heurtent, qui cassent l'un pour amener l'autre.... un montage très rapide mais surtout brutal et d'une précision étonnante. "MARTIN" est considéré comme un vampire par sa famille, Cuda (un proche) se doit de le loger et d'essayer de sauver son âme. "MARTIN" lui se considère comme malade et sans lien avec ces croyances mythologique, comme un vampire sans croyance il bouffe de l'ail et se joue des crucifix. Toute la beauté du film de Romero est dans cette ambiguïté car c'est à nous de se faire notre propre opinion : est-il oui ou non vampire ?
A aucun moment Romero choisit pour nous ou ses personnages, il se contente de mettre en face à face les différents points de vue. Se donnant même le rôle d'un prêtre amateur de bon vin qui lors d'un diner se retrouve à subir les croyances ésotériques de Cuda, alors qu'il n'en croit rien. "MARTIN" est donc un vrai faux film de vampire à dix lieux du folklore romantique de Anne Rice, on imagine le sort d'un vampire de nos jours où l'indésirable et l'inconnue sont victimes des croyances stupides d'autrui, cette foi créant la pathologie chez l'autre, créant ainsi ses propres démons. "MARTIN" est l'un d'eux, démon malgré lui, il essaye de vivre comme tout le monde, par exemple faire l'amour normalement à quelqu'un sans l'endormir et lui prendre son sang. Il va y arriver mais la culpabilité de l'un va rejaillir sur l'autre et alors que l'espoir pouvait poindre, il sera étouffé par les verrous des croyances judéo-chrétiennes.

Le film déborde de mélancolie : le visage du formidable acteur John Amplas, l'ambiance de désespoir se dégageant de Pittsburgh, ville industrielle déprimante, la musique extraordinaire de Donald Rubinstein, une approche visuelle crue et ancrée de réalisme, les voix qui hantent le film, que ce soit celles de l'émission radio à laquelle participe "MARTIN" (sous le nom du Comte) ou celles mentales et ancestrales qui appellent ...Martin...."Nosferatu"...."Nosferatu".... (Rappelons-nous la mélancolie du zombie dans "LAND OF THE DEAD" les yeux rivés sur les feux d'artifices).
"MARTIN" est sûrement le film le plus pur et personnel de George A Romero, autant dans sa réalisation que dans la cohésion entre le fond et la forme. Une œuvre magistrale qui complète l'immense talent de son cinéaste où en né un chef d'œuvre du genre.
Note de : 9.5 sur 10
Publiée le
Martin
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