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Critique du film Jack L'Eventreur

JACK L'EVENTREUR

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Titre original : Jack The Ripper
Année : 1960
Pays : UK
Durée : 81 min
Divers : Zone 2
Note du rédacteur : 5 / 10

L'HISTOIRE

1888, Londres. Dans le quartier mal famé de Whitechapel, un tueur assassine des prostituées dans des circonstances particulièrement abominables. Tandis que la psychose gagne en intensité et que piétinent les limiers de Scotland Yard, deux policiers, le britannique O'Neill et l'américain Lowry, remontent jusqu'à l'assassin, un chirurgien décidé à poursuivre sa sanglante croisade jusqu'au bout de la vengeance...

LA CRITIQUE

Il est des personnages si fascinants que leur l'histoire a été retranscrite maintes fois à l'écran depuis des générations de cinéastes. C'est le cas du mythique Jack l'éventreur, premier tueur en série "médiatique", dont l'identité, toujours inconnue à ce jour, suscite depuis plus d'un siècle les théories les plus folles...

La plupart des précédentes adaptions cinématographiques prenaient leurs sources dans le roman "The Lodger" de Marie Belloc Lowndes ("LES CHEVEUX D'OR" d'Alfred Hitchcock en 1927, "THE LODGER" de Maurice Elvey en 1932, "JACK L'EVENTREUR" de John Brahm en 1944 ou "L'ETRANGE MR. SLADE" de Hugo Fregonese en 1953), lequel s'inspirait des crimes de Jack l'éventreur pour brosser le portrait d'un mystérieux locataire au fanatisme religieux inquiétant...
Le film de Robert S Baker & Monty Berman, lui, propose sa propre version, reprenant un certain nombre de faits avérés avec un dénouement proche de plusieurs des thèses les plus populaires aujourd'hui, quand l'Angleterre victorienne se plaisait davantage à croire en la culpabilité d'un étranger, et surtout d'un immigrant juif...

Un scénario plutôt réaliste signé Jimmy Sangster, l'un des auteurs les plus en vogue du moment depuis ses derniers scripts pour la Hammer ("FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE !", "LE CAUCHEMAR DE DRACULA", "LA REVANCHE DE FRANKENSTEIN"), qui se contente pourtant de retranscrire à l'écran une série de meurtres presque banale, redorant au passage le blason américain (peut-être pour en favoriser l'exportation ?) en y intégrant le personnage de l'inspecteur Lowry coiffé d'une banane digne des Forbans (pas très 19e...), mais en occultant finalement le plus important : l'enquête !
Ainsi, le coupable tombe tout cuit dans le bec de la police, avec laquelle le spectateur ne peut partager ni indices, ni hypothèses... ni investigation en somme. On a le sentiment de survoler le sujet et d'arriver trop vite à une conclusion sans réellement apprécier les difficultés rencontrées à l'époque par Scotland Yard, en dehors des pressions politiques, médiatiques et populaires.
Les victimes, quant à elles, sont toutes montrées bien mises et à peine ensanglantées ! Peu crédible lorsque l'on sait que chacune d'elles a été atrocement charcutée, allant du "simple" égorgement à l'éviscération, la décapitation et l'ablation d'organes...
Le film ne s'attarde pas non plus sur la psychologie du tueur, ni sur ses motivations profondes, qui sont seulement évoquées en toute fin pour tout de même fournir un minimum d'explication au spectateur.

Coté casting par contre, on retrouve une panoplie d'acteurs de qualité tels Eddie Byrne ("LA MALEDICTION DES PHARAONS", "L'ILE DE LA TERREUR", "LA GUERRE DES ETOILES"...), Ewen Solon ("LE CHIEN DES BASKERVILLE", "LES ETRANGLEURS DE BOMBAY", "LA NUIT DU LOUP-GAROU"...) ou encore John Le Mesurier ("LE SANG DU VAMPIRE", "LE CHIEN DES BASKERVILLE"...).
Les décors, particulièrement soignés, reconstituent fidèlement le quartier mal famé de Whitechapel, avec ses rues pavées sombres et étroites, ses bars glauques à la fréquentation douteuse et ses cabarets aux filles légèrement vêtues. Mais là encore, on ne ressent pas la puanteur ni la misère extrême du quartier Est de Londres, où maisons closes côtoyaient asiles et abattoir au milieu d'un mélange d'ordures, d'excréments et de sang d'animaux.

Voici donc une version soft du mystère Jack the ripper, qui malgré un soucis évident du détail, nous épargne l'antisémitisme ambiant de l'époque et édulcore malheureusement bon nombre d'éléments primordiaux : les conditions de vie sordides dans le quartier, l'atrocité des crimes commis, la psychose au sein de la population... et tous ces petits détails aussi morbides que fascinants, qui auraient pu faire régner une atmosphère de terreur dans ce film, considéré comme un classique du cinéma britannique.

A noter, pour les amateurs du personnage, qu'un remake du film d'Hitchcock devrait sortir sur les écrans d'ici peu...
Note de : 5 sur 10
Publiée le
Jack L'Eventreur
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