ISOLATION
Titre original : Isolation
Réalisé par Billy O'Brien
Ecrit par Billy O'Brien
Année : 2005
Pays : UK
Durée : 95 min
Note du rédacteur : 7.5 / 10
L'HISTOIRE
Dan Reilly a tout fait pour sauver sa modeste exploitation agricole.A deux doigts de la faillite, il accepte de soumettre son bétail à des "tests de fécondation" menés par un laboratoire de biotechnologie sous le contrôle de la vétérinaire locale Orla, son ex-compagne. A l'occasion d'un examen de routine, Orla découvre de troublantes anomalies dans le processus et alerte son patron, John.
Mais il est déjà trop tard : une terrifiante mutation est en train de s'accomplir et, en l'espace de quelques heures, la situation va virer au cauchemar...
LA CRITIQUE
Un nouveau grand film d'horreur au pitch improbable, mis en scène par un inconnu qui ne devrait pas le rester longtemps...D'où ça vient ? D'Angleterre, pardi !! Imaginez un peu, un "ALIEN" bovin, un "THE THING" rural, sur fond de Ken Loach : la mixture semble indigeste et surtout irréalisable, et pourtant O'Brien remporte la mise à deux ou trois choses près.Ce qui choque dans "ISOLATION", c'est d'abord le choix parfait du titre : d'ouverture, il n'est jamais question, à l'exception d'un épilogue convenu pas totalement nécessaire. L'isolement, la solitude, peu importe comment on l'appellera, est total ; on reste coincé dans cette ferme avec son propriétaire qui, lui, n'y est pas enfermé sauf de son plein gré (à la fin, il déclare «je ne peux pas quitter ma ferme», comme si une force invisible innommée le retenait malgré tout); nulle lumière également, le réalisateur choisit de rester le plus naturaliste possible et de rendre compte de la campagne anglaise telle qu'on a pu la voir dans l'œuvre de Loach. Et pour parfaire le tableau, O'Brien ajoute un couple en fuite, délivré de leurs liens familiaux, tout comme le héros dont on soupçonne une ancienne liaison avec la véto.
Il faudra attendre une bonne heure avant de voir surgir un monstre dans cette histoire. Et on le regrette presque, car ces personnages, avec leurs fêlures et cette situation de misère psychologique, parvenaient sans mal à nous intéresser.
Mais voilà, il y a ces manipulations génétiques sur des vaches, rappelant les heures noires de la maladie de Kreustfeld-Jacob (pardon pour l'orthographe, je suis pas allé vérifier) : en soi, la deuxième partie qui y est résolument vouée contient son lot de bonnes scènes de frissons sans avoir l'air d'y toucher, et balance les hommages plus ou moins appuyés aux œuvres susnommées avec une humilité qui fait honneur au film, mais il faut bien reconnaître que le glissement, pour subtil qu'il soit, méritait de jouer la continuité stylistique : le monstre joue désormais le premier rôle, et pourtant, on ne le voit quasiment jamais, filmé rapidement dans des mouvements saccadés qui empêchent toute lisibilité. On pourrait s'en foutre si O'Brien ne revenait pas à la charge si souvent sur lui.
En somme, "ISOLATION" est un film à l'image de son sujet, hybride, cherchant une humanité qu'on lui confère sans problème, mais rattrapé par le besoin de faire du gros sou avec une vilaine bébête. C'est vraiment dommage, mais O'Brien est un réalisateur dont attend des nouvelles.
Note de coleoptere : 7.5 sur 10
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