Critique du film Horrible

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Titre original : Absurd / Anthropophagous 2

Réalisé par Joe d'Amato

Ecrit par Joe d'Amato

Avec George Eastman (Luigi Montefiori), Annie Belle, Charles Borromel, Edward Purdom, Katia Berger...

Année : 1982

Pays : Italy

Durée : 100 min

Note du rédacteur : 10 / 10

L'HISTOIRE

Le film démarre en trombe par une poursuite entre un individu a priori normal et un prêtre, apparemment on ne connaît pas la raison de cette traque car le type a l'air vraiment paniqué... à tel point qu'il essaie d'escalader les grilles du portail d'un manoir pour échapper à son assaillant ; mal lui en prend, le voilà tout éviscéré et obligé d'être hospitalisé, le fameux prêtre ayant disparu temporairement, dirons nous...
La famille habitant ce manoir se compose d'un père, de son épouse qui est aide soignante, d'un petit garçon et d'une jeune femme d'une vingtaine d'années clouée au lit car paralysée... L'identité du type blessé (dans un état très critique) transporté en salle d'opération est enfin dévoilée, il s'agit de Mikhos Tanopoulos, un ressortissant d'origine grecque, la police est surprise par cette révélation, que venait il faire ici ? Qui est ce fameux prêtre qui le poursuivait ? Alors que l'on croit Tanoupolos sur le point de clamser, voilà qu'il se régénère et que sa plaie cicatrise toute seule... les médecins sont sur le cul... alors que Tanopoulos reprend vie, il va massacrer à la perceuse électrique une pauvre infirmière qui le surveillait, puis se barrer de l'hôpital.
Réapparaît in extremis le prêtre qui alertera les autorités policières de la ville leur disant qu'ils ont affaire à un psychopathe extrêmement dangereux et à mettre hors d'état de nuire dans les plus brefs délais... Hélas, les meurtres (plus sauvages et atroces les uns que les autres) vont se multiplier en très peu de temps (pendant une nuit qui s'annonce longue, très longue...) Un motard, un employé d'abattoir seront annihilés de manière stupéfiante jusqu'à ce que notre tueur, par un éclair de mémoire rétrospective, se retrouve dans la demeure où il s'était blessé au début du film... Les parents s'étant absentés, il ne reste que le garçonnet, sa baby sitter et la fille handicapée...

Comment vont ils survivre avant l'arrivée de la police ? Le monstrueux psychopathe fera t-il preuve de pitié en épargnant ces êtres sans défense ? Le bien triomphera t-il du mal ?...

LA CRITIQUE

Peu de temps après ses films cultissimes apparentés au gore extrême, c'est à dire "BUIO OMEGA / BLUE HOLOCAUST" et "ANTHROPOPHAGOUS", d'Amato réalise ce film en 1982 sous le pseudonyme de Peter Newton. Pour une fois, il fait preuve d'un réel souci de perfection scénaristique, créant une atmosphère glauque, froide et étouffante, il détourne les codes du genre qu'il avait instauré pour mieux les exploiter, faisant preuve d'une grande rigueur dans le déroulement de l'histoire.
Les effets gore (très nombreux et hyper réalistes) sont vraiment réussis et apportent au film une dose additionnelle dans l'intrigue déjà très axée dans le suspense et l'effroi... Le rôle titre tenu par Luigi Montefiori (George Eastman étant son pseudo) fait état d'une présence monolithique, imperturbable et déterminé, accumulant des crimes d'une sauvagerie peu commune et renforcés par le fait que ce dernier est "immortel"...
Certains passages du film sont d'une barbarie incroyable et on a l'impression que D'Amato a voulu frapper très fort, plus que dans ses précédentes oeuvres. Même la scène finale du "combat" entre Katia Berger et Eastman est d'anthologie, tant la tension y est à son comble ; jamais l'histoire ne connaît un seul relâchement, toujours le spectateur est, soit manipulé, soit secoué, en aucun cas le plaisir qu'on éprouve en voyant ce film n'est forcé...

Tout découle de la rigueur exemplaire que D'Amato a su insuffler à "HORRIBLE", faisant des décors un point d'orgue et exploitant les ténèbres de cette nuit noire et crépusculaire, qui symbolise la mort et le danger. Je ne peux que vous conseiller de voir ce film qui marqua d'une pierre blanche le gore rital du début des années 80 et qui reste, selon moi, le meilleur de Joe D'Amato... On sent qu'il a voulu faire une oeuvre personnelle mais en même temps qu'il a souhaité se faire plaisir et nous faire plaisir... C'est réussi !
Publiée le 2005-07-02

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