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Critique du film Heartless

HEARTLESS

Titre original : Heartless
Réalisé par Philip Ridley
Ecrit par Philip Ridley
Année : 2009
Pays : UK
Durée : 114 min
Note du rédacteur : 7 / 10

L'HISTOIRE

Un jeune homme conclut un pacte avec le diable pour être plus séduisant aux yeux d'une belle inconnue. Ce qu'il ignore c'est que ce changement a un prix. En échange de la beauté, il devra tuer. Jusqu'où est-il donc prêt à aller pour séduire et s'accepter tel qu'il est ?

LA CRITIQUE

Troisième long de Philip Ridley, "HEARTLESS" ne manque pas de confirmer la place de son auteur parmi les artistes honnêtes et amoureux du travail bien fait. Le film qu'il voulait labyrinthique et protéiforme est une quasi complète réussite.
Le parti pris peut pourtant sembler casse-gueule : réussir à faire le grand écart entre la chronique sociale et le fantastique pur, entre le thriller et la comédie, bref, proposer un film de genres. Oui avec un « s », car le souhait du réalisateur est de proposer un film tout sauf aisément cataloguable. La gageure était donc de réussir à mener l'histoire du début à la fin sans se perdre dans le labyrinthe qu'il avait lui même choisi de traverser...

Et ce labyrinthe c'est aussi Jamie qui va le traverser, au cours d'un périple initiatique, un de ces voyages au bout de la nuit dont on ne revient jamais vraiment (coup de tonnerre, éclairs et portes qui grincent...). Prisonnier d'un Londres en état de décrépitude avancée, gangréné par la violence comme nous en font l'écho l'épicier de son quartier ou les infos qu'il regarde à la télévision, prisonnier d'un monde qu'il ne comprend pas et au sein duquel il est persuadé de n'avoir pas sa place et prisonnier enfin d'une infamante tâche de naissance qui lui barre le visage et une partie du corps, Jamie n'a que sa passion pour la photographie et sa famille proche comme bouées de sauvetage.
Son équilibre psychologique est précaire et s'écroule définitivement le jour ou sa mère est assassinée devant ses yeux.

Sans être un réel ovni cinématographique exempt du moindre défaut (le film est un poil trop long), "HEARTLESS" frappe par sa justesse, de mise en scène d'abord, ainsi que par sa façon d'aborder avec ce qu'il faut de distance les moments les plus dramatiques de l'histoire de son héros, leur conférant ainsi beaucoup plus d'impact, et par l'impressionnante interprétation de son acteur principal, un Jim Sturgess littéralement possédé.
Se référant constamment à d'autres œuvres ("FIGHT CLUB" ou "HELLRAISER" pour les plus flagrants), Philip Ridley réussit le tour de force de ne jamais laisser glisser son film et en garde constamment la totale maîtrise.
A noter également que ce dernier est esthétiquement très réussi. De nombreuses scènes sont vraiment magnifiques (le retour au cimetière, le « réveil » de Jamie après sa première rencontre avec Papa B, la toute fin du film...) et montrent, si l'on en doutait encore, que le long métrage est porté par un amoureux de belles images. "HEARTLESS" est une surprise, et de taille puisqu'assez inattendu. Un film à la saveur « autre » à rapprocher peut-être d'un "DONNIE DARKO" par exemple, en plus sombre tout de même. On passe un très agréable moment à voyager dans une sorte de conte de fée urbain et cauchemardesque en se demandant constamment comment les choses vont finir.
Une belle réussite et un réalisateur à découvrir.
Note de : 7 sur 10
Publiée le
Heartless
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marvin - 17/04/2011 à 12:32
# 1

Le mite de faust revisité... Un film pas mauvais du tout, avec une ambiance maitrisée et qui se laisse bien regarder .

Sa note: 7/10
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