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Critique du film Fragile

FRAGILE

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Réalisé par Jaume Balaguero
Année : 2005
Pays : Spain
Durée : 93 min
Note du rédacteur : 9 / 10

L'HISTOIRE

Amy, une infirmière au passé trouble, entre en poste dans un hôpital pour enfant reclus, où les jeunes patients sont victimes d'accidents pour le moins étranges. En effet, certains d'entre eux subissent des fractures sans raison apparente. Alors que les manifestations surnaturelles se multiplient et que certaines personnes décèdent dans des circonstances insolites, Amy devra compenser l'inertie de ses patrons afin de sauver ses protégés d'une entité maléfique ayant élu domicile entre les murs de l'établissement.

LA CRITIQUE

Il y a des surprises qui atterrissent directement en DVD, ce film fantastique de l'espagnol Jaume Balaguero, au casting de star et produit par canal +, après une diffusion inédite en cryptée, n'a eu le privilège de sortir au cinéma en France. Paradoxal, car les deux films précédents du cinéaste avaient eu droit aux honneurs des salles obscures. Tentative de suivre le chemin de distribution à l'envers ? Une interrogation balayée par le fait de pouvoir découvrir ce film sublime très rapidement et avec une sensation d'exclusivité.
"FRAGILE" comme pouvait l'être "DARKNESS" est un film de fantôme fidèle à la plus pure tradition. Au fur et à mesure Jaume Balaguero approfondit ce sillon et crée une filmographie d'une étonnante cohérence formelle et narrative. Loin d'un certain cinéma gore, Jaume Balaguero renouvelle finalement toute une période du cinéma des années 60 comme "LES INNOCENTS" de Jack Clayton ou "LA MAISON DU DIABLE" de Robert Wise ou plus évident son "DARKNESS" : remake inavoué du "SHINING" de Kubrick. Avec pour cheval de bataille une vision par l'enfance de l'horreur (les objets d'enfants comme lien avec l'au-delà, les cubes ici dans "FRAGILE", les crayons de couleur dans "DARKNESS"). Jaume Balaguero signe avec "FRAGILE" le film de la maturité mais aussi son meilleur film, épuré de tous effets de Flash/montage fatigants, rappelez-vous de "LA SECTE SANS NOM".
Balaguero prend le temps de poser son histoire, jouant avec les clichés du genre (le trauma d'Amy, l'infirmière chef antipathique...) et finalement crée une empathie avec la totalité des personnages digne des meilleurs mélodrames. Ce qui lui permet ensuite de dérouler son scénario de la peur sans l'encombrer d'artifices manipulateurs (ou si peu), touchant au plus juste au final, c'est à dire dans des terres presque Hitchcockiennes où la peur se mêle à l'émotion (un peu comme dans "DARK WATER" de Hideo Nakata). Jaume Balaguero en pleine possession de ses moyens peut même se permettre des élans sadiques (les fractures subites infligées aux enfants) sans jamais tomber dans le voyeurisme.
Ainsi "FRAGILE" est à la fois émouvant et flippant, "la mechanic girl" se révélant être un des fantômes les plus horribles et chargés d'amour de l'histoire du cinéma.
La distribution est brillante, le choix de l'ex Ally McBeal, Calista Flockhart, est à sa place et dirigée comme jamais. Yasmin Murphy dans le rôle de Maggie est touchante. Ajoutez à ceci la musique de Roque Baños (le compagnon de route d'Alex de la Iglesia) aux sublimes accents Hermanniens (on croit entendre des passages des bandes originales de "VERTIGO" par moment) et vous obtiendrez comme on dit chez certains, un vrai exemple de cinéma pur.
Note de : 9 sur 10
Publiée le
Fragile
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