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Critique du film Embodiment of Evil

EMBODIMENT OF EVIL

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Titre original : Encarnacao Do Demonio
Réalisé par José Mojica Marins
Année : 2008
Pays : Brazil
Durée : 94 min
Note du rédacteur : 7 / 10

L'HISTOIRE

Emprisonné depuis trois décennies, Coffin Joe alias Zé do Caixão refait surface avec ongles, cape et haut de forme. Libéré, il se lance dans une quête pour trouver la femme parfaite qui pourra assurer sa descendance maléfique.

LA CRITIQUE

Pour aborder le cas assez complexe de José Mojica Marins, le plus simple est sans doutes de préciser au préalable, qu'il incarne au Brésil la personnification de l'Horreur, au même titre qu'un Bela Lugosi, un Christopher Lee ou plutôt une Elvira. En effet il est autant connu sous son véritable nom que sous celui de Zé do Caixão (Joe du Cercueil) son alter ego maléfique qu'il incarne presque 24H sur 24, au point que ces deux personnalités n'en font désormais plus qu'une.
Il est apparu dans ce personnage, qu'il a lui même créé une bonne dizaine de fois dans divers films, courts métrages et séries T.V, et il a eu droit à ses propres Comics. Pour rendre le tout encore plus confus, il joue également, à deux reprises, un personnage similaire avec ongles crochus, cape et haut de forme mais qui prends le nom de "Finis Hominis".

Ses titres de gloire étant "A MINUIT J'EMPORTERAIS TON AME" (1964), "CETTE NUIT JE POSSEDERAIS TON CORPS" (1967) "LE REVEIL DE LA BETE" (1970) ou bien dans "L'EXORCISME NOIR DE COFFIN JOE" (1974) ou il joue son propre rôle de réalisateur et affronte son double coffin joe dans un combat final aux trucages époustouflants de ringardise.
Attention, José Mojica Marins n'a nullement usurpé son titre de "Mister Horreur", car contrairement à ses pendants Américains ou Européens, il a réellement eut maille à partir avec la justice, enchainant provocations sur provocations, réalisant des films contre vents et marées, sans budgets, passant de la critique sociale au "X" purs et durs, et parfois en mélangeant le tout.
Un vrai phénomène digne d'intérêt qui dépasse de loin ce que l'on voit par chez nous, malgré une censure et un gouvernement bien plus rigide que le notre. Après avoir œuvré dans le porno majoritairement par la suite, le retour de Zé du Cercueil allait il être dans la lignée de ses prédécesseurs?
La réponse est sans conteste: OUI.
Dans ses qualités et ses défauts, José Mojica Marins est resté d'une constance rare pour un homme de 80 printemps. Il continue avec la même histoire, le même personnage ayant les mêmes obsessions après tout ce temps, il nous délivre ses visions fantomatiques et macabres qui restent toujours inexpliquées et nous délivre une suite qui ne dépareille pas dans la longue lignée des aventure du croque mitaine Brésilien.
Pour une fois il a eu les moyens de donner corps à ses délires avec des effets spéciaux dignes de ce nom et une photo assez réussie, ce qui est un énorme changement pour Marins. Son personnages tente de s'adapter au monde moderne, égratignant au passage la société Brésilienne et ses inégalités flagrantes, ce qui prouve qu'il n'est pas un vieux rabat joie et reste bien dans son époque. La preuve en est avec l'inclusion de gore et de sévices proches des récents "torture porn" ou il doit s'en donner à cœur joie, lui qui a toujours voulu aller plus loin que les autres. Il ne dépasse pas ici cependant les limites des productions récentes, lui dont le plus grand succès au box office contient des scènes zoophiles (soit disant simulées): "24 HORAS DE SEXO EXPLICITO" en1985.

Comme toujours chez lui, l'aspect décousu du récit qui s'apparente souvent à une succession de délires visuels et de scènettes chocs sans grande logique est un peu plus flagrant ici, du au fait que le film semble bien plus léché que d'habitude, presque comme s'il avait enfin fait un film "Normal". Mais non, c'est bien du pur Mojica Marins.
Un film, qui s'il reste décousu et inégal, possède une véritable vision, celle d'un auteur du Macabre qui pour peu qu'on veuille le suivre, nous fera visiter son enfer personnel, pavé de cruauté et de beauté.
Pourvu que ce ne soit pas son dernier, il semble avoir encore des choses à dire et un autre métrage hors du monde de Zé du Cercueil serait le bienvenu, de manière à confirmer que cette passion est toujours intacte en se renouvelant un peu, ce qui ne serait pas un mal.

José Mojica Marins restera à tout jamais l'un des précurseur et la plus grande influence du cinéma underground local que l'on désigne désormais comme le "Cinema da Boca do Lixo" ("le cinéma de la bouche d'ordures"), qui est une zone de Sao Paulo ou furent tournés toute une série de films d'exploitation, remplis de sexe et d'horreurs en tout genres. Tout un pan méconnu du cinéma Brésilien reste à découvrir avec des auteurs comme Cláudio Cunha, Jean Garret ou Alfredo Sternheim.
Note de : 7 sur 10
Publiée le
Embodiment of Evil
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