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Critique du film Eega

EEGA

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Titre original : Eega
Année : 2012
Pays : India
Durée : 145 min
Note du rédacteur : 8 / 10

L'HISTOIRE

Assassiné pour avoir désiré une femme convoitée, Nani se réincarne en mouche et décide de se venger de celui qui a provoqué sa perte en commettant des meurtres de sang-froid.

LA CRITIQUE

"EEGA" tse-tse power !

Non ! Ce n'est pas un nouveau remix de ce bon vieux hit de 1990, pas plus qu'une resucée de "LA MOUCHE", qu'elle soit noire ou pas. Car bien qu'Eega désigne l'insecte susnommé en telugu (que nous parlons tous couramment), c'est surtout son traitement résolument drôle confinant au délire au fur et à mesure de son déroulement qui fait de ce film un divertissement fabuleux.

Le pitch, me direz-vous ? "Assassiné pour avoir suscité l'amour d'une femme convoitée, un homme se réincarne en mouche et décide de se venger"... tout un programme. Et là, il vaut mieux vous dire que de la mouche, en veux-tu ? En voilà ! Mais pas de la tse-tse, loin s'en faut ! De la testostéronée !
Alors certes, la première partie est un peu laborieuse, cul-cul la praline à souhait, ne nous épargnant aucun des passages obligés de toute comédie qui se respecte à l'ombre du Taj Mahal : danses, chants, yeux qui roulent et roucoulades romantico-niaiseuses à la subtilité toute relative d'un quinze tonnes fou roulant à contre-sens sur l'autoroute, comme autant de codes que le réalisateur se plaît à tourner en dérision (ou du moins on l'espère). Mais passé ce premier tiers, survient (enfin) le drame et c'est là que tout part en sucette avec l'assassinat du benêt transi d'amour par son rival jaloux au charme visqueux, qui ne déroge pas lui non plus aux codes du vilain : fourbe, puissant, riche, imbu et pourri jusqu'à la moelle, au jeu tout en sourcils et effets de mines appuyés.

A partir de là, fi des temps morts ! Et le réalisateur S.S. Rajamouli, à l'instar de son héros Nani, pyrotechnicien dans l'âme (même réincarné en mouche), nous concocte un feu d'artifice burlesque jusqu'à la fin des 2h25 de son film et nous fait exécuter avec lui un grand écart latéral, facial et labial tout à la fois en un crescendo jubilatoire où rien n'est épargné aux spectateurs, comme à son héros au sourire si niais mais à la vengeance si vrombissante.
Il nous délivre ici une vengeance post-mortem à grands renforts d'images de synthèse honnêtes bien que de qualité moyenne mais on s'en fout, parce que l'humour, le plein engagement des comédiens (de la love story absurde entre la belle Bindhu et son "eega-amant" qu'elle aide dans sa vengeance en lui confectionnant notamment un micro-équipement jusqu'au jeu halluciné ne lésinant pas sur l'autodérision du méchant Sudeep, jouissif), le postulat résolument absurde, l'inspiration des scénaristes et l'enchainement frénétique des scènes de bravoure "muscadesque" dans ses tentatives de meurtres (harcelant sa cible jusqu'à la plonger dans une paranoïa aiguë) sont suffisamment allumés pour qu'on reste collé au fauteuil jusqu'au générique.

Au final, la surenchère, l'inventivité, un sens du ridicule assumé et une virtuosité des plans jusqu'à un affrontement final matrixien des plus apocalyptiques sont des plus payants et ne peuvent que faire regretter que cette réjouissance, par ailleurs énorme succès au box-office indien, ne puisse trouver distributeur à son pied sur notre sol.
Note de : 8 sur 10
Publiée le
Eega
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