Critique du film Dr Jekyll & Sister Hyde

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Titre original : Dr Jekyll And Sister Hyde

Réalisé par Roy Ward Baker

Ecrit par Brian Clemens

Avec Ralph Bates, Martine Beswick, Gerald Sim, Lewis Fiander...

Année : 1971

Pays : USA

Durée : 97 min

Note du rédacteur : 7.5 / 10

L'HISTOIRE

Le docteur Jekyll s'isole de plus en plus souvent et longtemps pour mener à bien ses recherches axées sur la découverte d'une substance combattant les maladies. Ce comportement intrigue ses voisins du dessus et ... frustre en particulier sa jeune voisine. La nouvelle orientation que Jekyll donne à ses travaux étonne son collègue et maître, alors que des jeunes femmes du quartier sont assassinées.

LA CRITIQUE

"DR JEKYLL AND SISTER HYDE" est un film de Roy Ward Baker réalisé en 1971, avec pour acteurs principaux Ralph Bates et Martine Beswick.
Les analogies avec le roman « l'Etrange Cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde », de Robert Louis Stevenson sont peu nombreuses (ou bien cachées) mis à part les meurtres, les mutations et la potion. Je ne m'appesantirais donc pas sur ces similitudes mais plutôt sur les qualités cinématographiques de cette œuvre, ainsi que ses défauts.

Un tel titre fait immédiatement penser à une production Hammer. Et l'on ne s'y trompe pas. D'ailleurs, le réalisateur a déjà œuvré sur d'autres films pour la même maison, comme "LES CICATRICES DE DRACULA" (1970) ou "LES MONSTRES DE L'ESPACE" (1967).
Comme dans beaucoup de productions du même genre, "DR JEKYLL AND SISTER HYDE" regorge d'humour noir. Les personnages masculins sont ainsi presque tous représentés comme légèrement obsédés : du Docteur Robertson, maître de Jekyll, qui passe son temps à courir les jupons, au gardien de la morgue, aux penchants nécrophiles largement suggérées. On remarque également une certaine tendance à ridiculiser le personnage historique de Jack l'Eventreur : alors que les meurtres sont commis par Sister Hyde, ce qui revient à transformer notre bon vieux Jack the Ripper en femme, les victimes sont exclusivement des prostituées (l'un des meurtres rappelant d'ailleurs fortement celui de Mary Jane Kelly).

Les décors du Londres du XIXème en extérieur sont assez peu travaillés, nous livrant ainsi un ramassis de rues grisâtres. Et le brouillard constant n'arrange pas les choses... Cependant, c'est bien l'image clichée de Londres que tout le monde a en tête.
A l'inverse, les décors d'intérieurs sont très bien réalisés. On pourrait même y voir comme une extension de la nature des personnages : par exemple, l'appartement du Dr Jekyll est essentiellement composé de couleurs chaudes, instaurant ainsi une atmosphère d'intimité (exactement ce dont ont besoin les scènes avec Sister Hyde). De la même façon, la morgue est présentée avec des murs gris, rendant une atmosphère froide, comme les cadavres qui y sont entreposés.
La mise en scène est intéressante, notamment grâce à un jeu de miroirs, qui symbolise l'aspect fractionné de la personnalité de Jekyll.

La plupart du temps, la dynamique de l'action fait qu'on s'ennuie rarement et que l'histoire avance bien. On assiste régulièrement à des scènes de meurtres, ce qui permet de rester relativement concentré lorsque notre intérêt faiblit, notamment pendant les moments les plus ennuyeux, comme une poursuite interminable entre deux femmes au milieu de Londres.
Pour finir, un personnage tient un rôle spécial, tellement spécial qu'on ne parvient pas à savoir s'il est important ou pas pour l'histoire : celui de la femme qui chante. Elle ouvre le film en chantant une histoire qui annonce vaguement ce qui va arriver par la suite, mais ça s'arrête là.
Mais malgré ces quelques petits défauts, "DR JEKYLL AND SISTER HYDE" est un film plaisant à regarder.
Publiée le 2011-05-31

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