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Critique du film Dead Or Alive 1, 2 et 3

DEAD OR ALIVE 1, 2 ET 3

Titre original : Dead Or Alive : Hanzaisha (1999), Dead Or Alive Ii : Tobosha (2000), Dead Or Alive Iii : Final (2002)
Réalisé par Takashi Miike
Année : 1999
Pays : Japon
Durée : 105 min
Note du rédacteur : 8 / 10

LA CRITIQUE

Takashi Miike a – et encore davantage chez ceux qui ne le connaissent que de nom – une réputation sulfureuse de réalisateur trash, pourvoyeur prolifique de films démesurés et sans aucune retenue. La sortie cinéma (limite inespérée et plutôt confidentielle) de sa trilogie culte "DEAD OR ALIVE" a permis de confirmer les rumeurs les plus folles, tout en les infirmant par la même occasion, pour laisser finalement perplexe, toujours autant désarçonné par cet excité d'extrême orient.
Ultime séance de rattrapage, le coffret 4 DVD tout juste sortit chez Wild-side vidéo se révèle indispensable pour tout ceux qui veulent tenter de percer le mystère Miike, réalisateur inclassable et enfant terrible du cinéma contemporain.

.: LES FILMS :.


"DEAD OR ALIVE I"

« Ces films comportent des scènes explicites de violences, de sexe, de violences sexuelles, de clowns et de violentes scènes d'excès de violence qui ne sont définitivement pas destinée à tout public. »
S'il y a un film qui mérite cet avertissement (présent sur l'affiche cinéma de la trilogie), c'est à coup sur "DEAD OR ALIVE 1", et encore d'avantage sa scènes d'ouverture : sorte de vidéo clip érotico-pop hyper speedé, déchaînement d'images sur fond de guitares hurlantes. La démesure y est de mise, sexe, bouffe, drogue et violence se mêlent en une sorte de ballet surréaliste au montage serré et précis. Si on ne peut nier une part d'esbroufe dans une telle scène, le plus surprenant est que Miike arrive durant ces 7 minutes purement esthétiques à introduire les personnages et à amorcer l'intrigue, mais – plus important – à mettre en condition le spectateur. Privé de tout repère et déboussolé par ce qu'il vient de voir, il peut aborder le film en parfaite condition.
Car cette scène, tout emblématique qu'elle soit, n'est pas représentative du film qui va suivre. Celui-ci se présente en effet d'avantage comme un pseudo film de yakusa (on peut sentir l'influence de réalisateurs comme Kinji Fukasaku) où se mêlerait à l'intrigue principale (malgré tout intéressante) une ironie mordante et un second degré permanant. Le film tire sa force de ce décalage entre sérieux de la situation (et des codes du yakusa-eiga) et le traitement qui lui est imposé, entre dérision et esthétisation à outrance.
Quand à la fin – mon Dieu la fin ! – c'est de l'anthologie de portnawak ultime, une rupture totale avec la logique du film, une sorte de rejeton bâtard de "TETSUO" et de "DRAGON BALL Z", à voir au 257ème degré, jouissive et défoulatoire. Ça ne ressemble vraiment à rien, mais c'est tellement bon.


"DEAD OR ALIVE II : BIRDS"

Pour le numéro deux, on reprend les mêmes, mais on fait complètement autre chose. Ne cherchez surtout pas un lien avec le premier, il y en a tout simplement pas. Le ton est totalement changé, et bien que les acteurs soient les mêmes, ils jouent des rôles différents du premier films (et il en sera de même pour le troisième).
Ici, le ton est à la mélancolie et à l'intimisme. En fait, "DEAD OR ALIVE II : BIRDS" est un très joli film, presque bucolique (sans que ceci soit péjoratif), une sorte de retour aux racines pour les personnages qui se retrouvent sur les lieux de leur enfance. Difficile de ne pas penser à Sonatine (de Kitano) en voyant ces tueurs jouer à des jeux idiots, avec une sorte de naïveté infantile. Certes, l'humour de Kitano est plus subtil et retenu, il n'en empêche pas que "DEAD OR ALIVE II : BIRDS" est un film beau, parfois même émouvant.
Mais comme dans un film de Miike rien n'est simple et uniforme, il s'opère bientôt une rupture, un bouleversement dans la narration. Ainsi, la fin du film renoue avec une tradition Miikeienne (ça se dit ?). Pas que le film soit trash, loin de là, mais on retrouve le coté décalé et libre propre au réalisateur, dans une dernière demi heure que je ne raconterai pas par volonté de ne pas spoiler, mais qui réserve son lot de surprises et de plaisirs visuels.
Incontestablement (à mon avis – si tout cela n'est pas trop contradictoire), le meilleur de la trilogie.


"DEAD OR ALIVE III : FINAL"

Une nouvelle fois, changement de registre pour le troisième épisode qui – inutile de vous le rappeler – n'a aucun lien avec les deux premiers opus.
L'action se passe cette fois dans un futur post apocalyptique à Yokohama (filmé à Hong-Kong !) et suis une sombre affaire de réplicants – référence évidente à "BLADE RUNNER". Car s'il est évident que Miike est un cinéaste très (trop ?) référentiel (comme peut l'être Tarantino), cela n'est jamais aussi évident que dans ce film : ralentis pseudo/post-Matrix, insertion de vieux films de SF japonais,... Ce film est aussi celui de la trilogie qui est le plus proche de la tradition du V-cinéma japonais, avec scènes d'actions plus ou moins spectaculaire. C'est un peu là que le film trouve ces limites : la SF à effets spéciaux coûte cher et Miike est fauché. Cela se voit, donne un coté kitch à certaines scènes, ce qui ne manque pas de desservir quelque peu le film qui tourne parfois à la bisserie un peu molle. Mais abstraction faite de ce petit désagrément, le plaisir reste intact, même si ce film déçoit lorsqu'on le compare aux deux premiers. Et tradition oblige, le final (à l'exubérance phallique) est absolument surprenant.


.: "LA TRILOGIE DANS SON ENSEMBLE" :.

Que dire ? Constamment déroutants, tellement sur la corde raide qu'ils n'échappent pas à tous les défauts (loin de là) tout en étant des réservoirs à idées fulgurantes (parfois trop), les "DEAD OR ALIVE" sont des films uniques. Sans autre logique que celle de faire des films et de se donner pleine liberté de le faire, Miike passe du coq à l'âne sans prévenir, avec une liberté de ton déconcertante.
Question acteurs, le duo formé par le génial Sho Aïkawa (constamment survolté) et Riki Takeuchi (playboy toujours classe mais un peu statique) fonctionne à merveille, l'énergie du premier faisant écho au charisme placide du second. Les seconds rôles aussi réservent de bonnes surprises, comme cette hallucinante apparition de Shinya Tsukamoto dans "DEAD OR ALIVE II : BIRDS".

Pour conclure en un mot : INDISPENSABLE.
Note de : 8 sur 10
Publiée le
Dead Or Alive 1, 2 et 3
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Sharita Termeer - 07/08/2014 à 09:46
# 3

Properly just considered i'd say howdy. Terrific web site Ian.

Sharita Termeer - 07/08/2014 à 07:05
# 2

Properly just considered i'd say howdy. Terrific web site Ian.

Sharita Termeer - 01/08/2014 à 14:46
# 1

Properly just considered i'd say howdy. Terrific web site Ian.

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