Critique du film Constantine

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Réalisé par Francis Lawrence

Ecrit par Kevin Brodbin, Frank A. Cappello

Avec Keanu Reeves, Rachel Weisz, Shia LaBeouf, Djimon Hounsou, Max Baker, Pruitt Taylor Vince, Gavin Rossdal, Tilda Swinton, Peter Stormare...

Année : 2005

Pays : USA

Durée : 116 min

Note du rédacteur : 3 / 10

L'HISTOIRE

John Constantine, extralucide anticonformiste, qui a littéralement fait un aller-retour aux enfers, doit aider Angela Dodson, une femme policier incrédule, à lever le voile sur le suicide mystérieux de sa soeur jumelle. Cette enquête leur fera découvrir l'univers d'anges et de démons qui hantent les sous-sols de Los Angeles d'aujourd'hui.

LA CRITIQUE

Premier long métrage du réalisateur Francis Lawrence, "CONSTANTINE" est l'adaptation cinématographique du comic book "HELLBLAZER", très populaire à la fin des années 80. Ses débuts dans l'univers du clip -où il a travaillé avec les plus grandes stars- se ressentent énormément dans sa manière de tourner, utilisant des plans peu conventionnels avec un esthétisme indéniable, dans une tonalité résolument sombre, à la frontière du pré-apocalyptique.
Visuellement, c'est un déluge d'effets spéciaux "grandioses" qui en mettent plein les yeux, certainement plus dans un souci de palier au vide scénaristique que pour réellement donner un sens cohérent au film. Seul élément encore relativement divertissant et de bonne qualité, ce trop plein d'images de synthèse devient vite abrutissant, ôtant le moindre charme qu'auraient pu apporter de vrais maquillages et de vrais décors sur certaines scènes.

Alors que les premières minutes s'inspirent effrontément du cultissime "L'EXORCISTE", on s'attend déjà au pire... Et effectivement, "CONSTANTINE" est à lui tout seul un concentré d'éléments clichés à mourir, et cela commence par la rencontre de John Constantine avec la belle Angela Dobson (interprétée par Rachel Weisz, héroïne de "LA MOMIE"), point de départ d'une histoire d'amour naissante que l'on ne voit pas du tout venir... Ensuite il y a cette espèce d'humour lourding estampillé blockbuster américain, mélangé aux jeux surfaits et sans émotions des acteurs, Keanu Reeves en tête, à qui l'image de "MATRIX" colle définitivement à la peau !
Dans une atmosphère voguant entre "BUFFY" et "BLADE", l'adaptation n'est visiblement pas tout à fait fidèle au comic original et les fans de "HELLBLAZER" risquent d'être passablement déçus de la transposition du lieu de l'action à L.A., des changements physiques opérés sur le héros, voire de l'absence totale de certains personnages...
Alors que le bien et le mal se disputent les âmes des mortels, le réalisateur tente de brouiller les pistes avec des personnages ambigus, un chasseur de démons taciturne intoxiqué par le tabac, en charge de maintenir l'équilibre sur terre à coups d'eau bénite et de flingues en forme de crucifix, un Lucifer tout de blanc vêtu au cynisme convenu qui va provoquer un happy end malgré lui, un ange Gabriel pas si angélique...

Si on essaie de nous vendre une histoire intelligente et torturée, il est plutôt question d'un manichéisme ambiant traité sans la moindre subtilité, où tout est exagérément exagéré pour attirer le public le plus large possible ! Un développement plus poussé du thème de la gémellité aurait sans doute pu sauver l'ensemble en apportant une alternative plus profonde aux spectateurs les moins convaincus... mais pourquoi faire compliqué ?!

"CONSTANTINE" a tout du long métrage pompeux, qui sous ses faux airs de film fantastique avant-gardiste et chaotique, se révèle finalement plutôt moraliste et stéréotypé, à travers cette quête spirituelle qui passe bien sûr par la rédemption mais aussi par une campagne anti-tabac des plus insistantes...
Publiée le 2005-09-22

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