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Critique du film Canine

CANINE

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Titre original : Kynodontas
Réalisé par Yorgos Lanthimos
Année : 2009
Pays : Greece
Durée : 94 min
Note du rédacteur : 10 / 10

L'HISTOIRE

Le père, la mère et leurs trois enfants vivent dans les faubourgs d'une ville. Leur maison est bordée d'une haute clôture. Les enfants n'ont jamais franchi la clôture. Leur éducation, leurs loisirs, leurs amusements, leur ennui, leur entraînement physique se conforment au modèle imposé par les parents, en l'absence de toute empreinte du monde extérieur. Les enfants pensent que les avions qui volent au-dessus de la maison sont des jouets et les zombies, des petites fleurs jaunes. Une seule personne a le droit de s'introduire chez eux : Christina, qui travaille comme agent de sécurité dans l'usine du père. C'est pour satisfaire les pulsions sexuelles du fils que le père fait venir Christina. Dans la famille, tout le monde l'adore, l'aînée des filles surtout. Un jour, Christina lui offre un serre-tête qui scintille, s'attendant à recevoir quelque chose en retour.

LA CRITIQUE

Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2009, "CANINE" est un film pour le moins insolite ! Insolite d'abord parce qu'il nous vient de Grèce, pays dont le cinéma est malheureusement très peu représenté en France, mais également parce que son récit met autant mal à l'aise qu'il fait rire.

Pour son troisième long métrage, le réalisateur Yorgos Lanthimos dresse donc le portrait d'une famille aux mœurs bien singulières, vivant en autarcie dans une belle maison vraisemblablement isolée de tout.
Confinés dans cette prison dorée avec piscine et terrain spacieux, les trois enfants du couple ont été « modelés » par leurs parents depuis leur plus jeune âge, ne connaissant rien d'autre du monde extérieur que Christina, une employée de l'usine où travaille le père, qui rend régulièrement visite au garçon de la famille pour assouvir ses besoins sexuels.

Ces trois adolescents au comportement infantile obéissent à système éducatif strict instauré par leurs parents, qui s'emploient à leur inculquer les « dangers » du dehors (y compris du jardin), raison pour laquelle il ne faut sortir de la propriété qu'à bord d'une voiture, et ne quitter le giron familial que lorsque l'une de ses canines est tombée...
Ainsi, les parents réinventent tout un vocabulaire, attribuant un mot pour un autre (le téléphone pour le sel, les petites fleurs jaunes pour les zombies...) et n'hésitent pas à donner dans la mise en scène pour étayer leurs propos insensés, comme lorsque le père lacère ses vêtements pour prouver que les chats font partie des animaux les plus féroces qui existent.
Plus on entre dans l'intimité de cette famille, plus on bascule dans l'absurde, et plus on s'interroge sur les réelles motivations du couple, notamment du père qui semble se complaire dans cette situation qui frôle le surréaliste. Est-ce une façon de protéger leurs enfants, ou bien d'en faire des esclaves ?

Quoiqu'il en soit, un parallèle avec le futur chien de la maison, en dressage dans un club qui prône le façonnement de l'animal à la guise du maître « comme pour de la pâte à modeler », donne quelques indications sur le besoin maladif d'autorité et de contrôle du chef de famille, aux dépends même du bien-être mental de ses progénitures ainsi séquestrées.
Car bien que ces derniers ne semblent pas réellement souffrir de leur condition, le manque de repères induit une absence de notion de bien, de mal, de douleur ou de souffrance... Ainsi, entre les jeux innocents, les enfants s'infligent des blessures au couteau sans le moindre état d'âme, alors que l'aînée et le frère sont contraints de se livrer à des rapports incestueux incités par les parents pour remplacer Christina, seule intrusion extérieure qui se verra interdire l'accès à la maison pour y avoir introduit des cassettes vidéo.

Le spectateur s'amuse avec un plaisir coupable face au spectacle tragi-comique que nous offre Yorgos Lanthimos, qui parvient avec talent à nous faire rire devant des scènes complètement incongrues, des situations ridicules voire malsaines qui frisent le burlesque, notamment grâce à des dialogues assez gratinés !

A ne rater sous aucun prétexte !
Note de : 10 sur 10
Publiée le
Canine
CanineCanineCanineCanine

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Oh My Gore !Oh My Gore ! - 04/10/2009 à 21:58
# 1

Très très bon film et très bonne analyse Lan !

Sa note: 8/10
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