Critique du film Baxter

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Titre original : Baxter

Réalisé par Jérome Boivin

Ecrit par Jacques Audiard, Jérome Boivin

Avec Maxime Leroux, Lise Delamare, Jean Mercure, Jacques Spiesser , Jean-Paul Rousillon...

Année : 1989

Pays : France

Durée : 82 min

Note du rédacteur : 10 / 10

L'HISTOIRE

Baxter est un chien, un superbe bull-terrier blanc au regard tranchant et glacial, à la voix sourde. Car Baxter est un chien qui pense, qui raconte sa vie, du chenil à la mort. Il est d'abord offert à une vieille dame solitaire qui en fait son unique confident et compagnon. Mais Baxter s'ennuie avec elle, occupant ses journées à regarder par la fenêtre le couple de la maison d'en face. Il a besoin d'espace. Alors un jour, il n'en peut plus, il tue "la vieille". Un jeune couple le recueille et l'adopte. Baxter est heureux jusqu'à la naissance du bébé. Il est délaissé et devient jaloux. Il échoue à éliminer le bébé et est donné à une autre famille...

LA CRITIQUE

Film isolé du cinéma français, "BAXTER" n'est ni un film fantastique ni un drame, mais plutôt un film inclassable tant il possède beaucoup de genres à lui tout seul.
Baxter, est un chien doué de parole (seulement envers le spectateur) et qui à l'intelligence d'un humain cherchant le maître ou les maîtres parfaits.
Au fur et a mesure du film, il ira de maître en maître, le premier, une vieille femme, signe de fragilité et de peur, le deuxième, un jeune couple insouciant et le troisième, un sale enculé de môme passionné par Hitler et toute son œuvre.

A chaque maîtres, il y aura toujours quelque chose qui cloche et qui forcement gênera Baxter. Dans son premier maître, ce sera la gentillesse excessive et la peur de la vieille et Baxter avouera ne pas l'aimer car elle ne lui donne pas d'ordres, raison de plus du pourquoi il s'en débarrasse. Dans le couple, l'arrivée d'un bébé qui fera tout basculer et dans le troisième, Baxter découvrira la folie du gamin au fur et à mesure.
Tous les maîtres de Baxter représentent un constat amer et sombre de l'espèce humaine. La fragilité pour la vieille, l'insouciance pour le couple et la folie et la méchanceté pour le gosse.

D'ailleurs au départ, Baxter avouera se sentir bien avec ce dernier. Car il a enfin trouvé un vrai maître lui donnant des ordres ....mais qui l'entraînera aussi à tuer, et ce sera ce problème pour Baxter, car le gosse lui ordonnera de tuer un gamin qui était entré dans son "bunker", mais Baxter ne bougera pas d'un poil, car Baxter n'est pas un chien tuant pour le plaisir ou pour aucune raison valable. Son refus d'obéissance lui coûtera cher, dans un final absolument terrible et impressionnant où on a envie que ce salopard de gosse se fasse buter par Baxter.

"BAXTER" n'est pas un film d'horreur où vous verrez un chien méchant zigouillez des gens à grand renfort d'hémoglobine. Non, "BAXTER" n'est pas du tout un film d'horreur mais une sorte de satire malsaine et cruel sur la connerie humaine. C'est d'ailleurs à partir du dernier segment de l'histoire avec le môme qui adopte Baxter où cette satire prendra surtout naissance, car les deux premiers segments de l'histoire représentent des maîtres ayant un grand amour pour Baxter (mais ce qui n'empêchera pas ce dernier d'être cruel avec eux), alors que le dernier maître, lui, tentera de le transformer en machine à tuer, ainsi on passe brusquement de la tendresse à la violence.

"BAXTER" fais désormais parti de mes films préférés (non horreur), critique impressionnante de l'humanité et toute sa connerie, comme quoi Baxter est parfois cruel, mais un chien peut il être cruel ? Oui, si on l'humanise un peu...
Publiée le 2008-09-14

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