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Critique du film Antiviral

ANTIVIRAL

Titre original : Antiviral
Réalisé par Brandon Cronenberg
Année : 2012
Pays : Canada | USA
Durée : 108 min
Note du rédacteur : 6 / 10

L'HISTOIRE

La communion des fans avec leurs idoles ne connait plus de limites.
Syd March est employé d'une clinique spécialisée dans la vente et l'injection de virus ayant infecté des célébrités. Mais il vend aussi ces échantillons, pour son propre compte, à de puissantes organisations criminelles. Sa méthode pour déjouer les contrôles de la clinique : s'injecter les virus à lui-même...
Mais ce procédé va s'avérer doublement dangereux : porteur du germe mortel ayant contaminé la star Hannah Geist, Syd devient une cible pour les collectionneurs...

LA CRITIQUE

Quand le fils Cronenberg réalise – et écrit – son premier long-métrage, il est forcément attendu au tournant. Il faut dire que Brandon n'a pas non plus choisi la facilité, suivant (consciemment ou non) les traces du cinéma de son père avec cette version longue de son court-métrage "BROKEN TULIPS" (2008), qui mettait d'ailleurs en scène plusieurs des personnages d'"ANTIVIRAL" dans un contexte similaire : un homme souhaite se faire injecter l'herpès contracté par son idole afin d'avoir la sensation de partager son intimité.

C'est autour de ce même postulat que Brandon Cronenberg nous propose une réflexion intéressante sur le rapport de plus en plus inquiétant des fans aux célébrités, qu'ils vont jusqu'à vénérer aveuglément. Malgré l'aspect satyrique qu'il aurait cherché à insuffler à "ANTIVIRAL", le ton du film se veut plutôt sérieux dans l'ensemble, exposant un futur terrifiant – et même assez surréaliste – où les stars sont littéralement élevées au rang de produits de consommation destinés à assouvir les obsessions pathétiques de leurs fans.
Au-delà du désir insensé d'attraper les mêmes maladies, la consommation de viande à bases de cellules musculaires de personnalités est vraisemblablement entrée dans les mœurs : tous les moyens sont bons pour s'approprier ses vedettes préférées !
En tant que spectateurs, rien de tout cela ne fait rêver, bien au contraire...

Ces excès à la fois improbables et rendus plausibles, provoquent un certain malaise, alimenté de surcroit par Caleb Landry Jones, l'acteur principal à l'interprétation parfois un peu trop théâtrale, rouquin au teint diaphane, dont le physique si particulier ne laisse définitivement pas indifférent. A travers ses agissements au sein de la clinique qui l'emploie, l'on devine que son personnage éprouve lui-même une certaine fascination pour la star Hannah Geist, à l'instar de sa clientèle. Pour autant, on reste relativement perplexe quant aux motivations qui le poussent à se livrer à ce trafic de virus (et à prendre de tels risques), lui qui ne semble pas aspirer à autre chose qu'à une existence routinière et monotone...

En dépit de ce tableau dérangeant d'une société gangrénée par un fétichisme dénué de toute forme d'éthique et de son intrigue ingénieuse qui vire au thriller d'anticipation, "ANTIVIRAL" – qui fait le tour des festivals – divise déjà le public. Effectivement, outre le manque d'empathie que l'on peu ressentir vis-à-vis des personnages, le rythme un brin mollasson, le côté avant-gardiste et les décors ultra-aseptisés du film constitueront peut-être un frein pour certains spectateurs, susceptibles de décrocher...
Des premiers pas fort prometteurs malgré tout.
Note de : 6 sur 10
Publiée le
Antiviral
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