Critique du film American Nightmare

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Titre original : The Purge

Réalisé par James DeMonaco

Ecrit par James DeMonaco

Avec Ethan Hawke, Lena Headey, Max Burkholder

Année : 2013

Pays : USA

Durée : 85 min

Note du rédacteur : 3.5 / 10

L'HISTOIRE

Dans une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu'une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d'une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte.

LA CRITIQUE

En tant que dernier rejeton de la société de productions Blumhouse ("PARANORMAL ACTIVITY", "SINISTER" et plus récemment "DARK SKIES"), également co-produit par Michael Bay, on devinait par avance que ce "AMERICAN NIGHTMARE" se calquerait vraisemblablement sur le même modèle économique opportuniste que ses prédécesseurs : un "petit" budget destiné à engranger d'énormes profits. Et en effet, le pari semble réussi puisque le film de James DeMonaco s'illustrerait en très bonne position du box office US. Voilà qui est inquiétant...

De prime abord, le concept de "AMERICAN NIGHTMARE" (au doux titre original – et lourd de sens – de "THE PURGE") avait tout de même quelque chose d'un peu gênant... Si le fait d'octroyer aux citoyens la liberté de tuer pendant une nuit par an peut séduire les amateurs d'horreur, qui y voient peut-être une marque d'originalité et la porte ouverte à toutes les extrémités les plus sanguinolentes, il faut bien admettre que la toile de fond du film se veut certes satirique mais pas nécessairement du meilleur goût.
Bien que ce récit d'anticipation nous projette dans la crainte (peut-être le fantasme pour certains ?) de ce que notre société pourrait devenir au vu des discriminations sociales et raciales qui s'intensifient, il y a là une notion de légalisation de la peine de mort, ou pire, d'épuration ethnique qui laisse un arrière goût amer. Dans un genre de réflexion similaire, on préfèrera le propos clairement plus pertinent et réfléchi de notre ami Vincent Lecrocq dans son court "SURVIVANT(S)" !

Quoiqu'il en soit, l'indifférence de la famille Sandin face à ce qui est devenu un rituel passé dans les mœurs, une explosion de violence gratuite que l'on regarde tranquillement à la télévision ou bien en sécurité derrière les caméras de surveillance de sa résidence de banlieue friquée crée un certain malaise, auquel pourtant on peine à croire pleinement tant l'ensemble manque de cohérence, de conviction, d'arguments...
Finalement, le contexte particulier de "AMERICAN NIGHTMARE", et on s'en rendra bien vite compte, n'est qu'un prétexte à un énième film de home invasion sans saveur, empruntant ses personnages de jeunes bourgeois en mal de sensations fortes à un "FUNNY GAMES" infiniment plus efficace.

Amateurs du genre, allez voir le fun, gore et très décomplexé "YOU'RE NEXT" plutôt que cette sinistre farce au final ultra prévisible – qui vire parfois (souvent ?) au ridicule – et dont les scènes d'action consistent essentiellement en des jeux de cache-cache nocturnes, avec des personnages détestables agissant en dépit du bon sens, dans les recoins d'une maison où pleuvent les coups de feu de tous les côtés.
Publiée le 2013-08-02

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