asath @ 23.09.2007 à 22:56 a écrit: voilà enfin un film de zombies qui revolutionne le genre!
respect!
10/10
mince c'est encore moi qui fera l'avis négatif, avec un petit texte bien senti encore une fois
Bon, inutile dy aller par quatre chemins :
28 semaines plus tard est très loin de révolutionner quoi que ce soit. Son prédécesseur et son histoire calquée sur les films de Romero souffrait du même défaut, mais avait au moins le mérite dêtre rythmé et plutôt bien foutu. Ce que nest pas du tout
28 semaines plus tard.
En effet si son pitch gardait encore un quelconque intérêt à sa lecture, cet intérêt senvole immédiatement dès le début du film : On y voit un groupe de survivants réfugiés dans une demeure isolée, et qui essaient tant bien que mal de sorganiser avec les maigres restes de nourriture dont ils disposent. Evidemment les contaminés ne tardent pas à débarquer à grand bruit et à toute vitesse, massacrent tous les occupants sauf un (le père des deux gamins héros du film). La volonté du réalisateur est claire : commencer brutalement. Ce nest pas une mauvaise idée en soi, ça aurait même pu être bien pensé si seulement il avait trouvé mieux à faire que de secouer sa caméra comme un parkinsonien
Les images bougent dans tous les sens à une vitesse folle, les plans ne durent guère plus quune micro-seconde et on ne comprend rien. On ne distingue même rien, si ce nest que la fatigue gagne déjà nos rétines et quun mal de crâne tenace sinstalle progressivement. Et sil reste alors des spectateurs optimistes penseraient quaprès lintroduction, ça ira mieux, le réalisateur se fera un plaisir de les détromper en secouant de plus belle sa caméra, et ce à chaque attaque. Ne provoquant ainsi dautre effet quinstaller durablement la migraine qui ne faisait que commencer.
Non mais quel est lintérêt dagiter comme ça ce pauvre appareil qui ne demandait rien à personne ? Masquer la pauvreté de la mise en scène du film ? Ce nest pas impossible, car ces mouvements intempestifs sont hélas biens loin dêtres les seuls défauts de ce truc qui tient plus de la cinématique de jeu vidéo que du film. Et encore, je suis dur là puisque bien des jeux vidéos ont un scénario plus inventif que ce film. (Tetris par exemple
)
En effet
28 semaines plus tard nest quun patchwork navrant de poncifs éculés. Le scénario souffre dun manque cruel de cohérence. Laxe narratif na pas de profondeur et se borne à créer un simulacre de lien entre des scènes qui nenont aucun. En effet après lextermination rapide de tous les personnages inutiles, le scénario se concentre sur les deux gamins : aidés dun gentil sniper, dun sympathique pilote dhélicoptère et dune jolie doctoresse, ils doivent échapper aux contaminés et aux vilains militaires qui veulent tuer tout le monde. Et le film enchaîne alors les scènes comme si cétait des chapitres de jeu vidéo bien typés : la sortie de la ville, le passage dans la campagne, lexploration des égouts
Bref, le déroulement de lintrigue est totalement artificiel. Le tout est par ailleurs très prévisible et il nest pas bien difficile de deviner qui va mourir.
Les personnages du film sont dune platitude extrême et se bornent souvent à de gros assemblages de stéréotypes idiots. Les acteurs ont beau se démener pour leur donner une quelconque profondeur, mais rien ny fait. Qui plus est, via les personnages, le film véhicule des messages moralisateurs assez déplacés. Le père veule et menteur sera rapidement tué, comme sil était punit pour ses crimes. Les militaires sont présentés comme des bêtes assoiffées de sang et qui nont que du mépris pour la vie humaine. Alors quau contraire le gentil sniper symbolise les vertus de camaraderie et de courage, et que la jolie doctoresse incarne le dévouement maternel et le sacrifice. Bref, on se demande ce que ce message niais et bien pensant fait ici. Et quon ne vienne pas parler de cette pseudo « sad end » qui fleure bien plus lopportunisme et la possibilité dune suite bien mercantile quun quelconque anticonformisme.
28 semaines plus tard échoue donc à créer le moindre sentiment chez le spectateur. Labsence dempathie pour les personnages se fait particulièrement sentir, et cest totalement indifférent quon assiste à la morne odyssée des deux mioches. De même le manque dambiance voue à léchec toutes les scènes censées provoquer frissons ou dégoût. Lobscurité, pourtant très présente dans le film est particulièrement mal gérée. Citons à titre dexemple cette catastrophique scène où un contaminé fait irruption dans une pièce noire et close, remplie de civils. Alors que normalement ce type de scène doit évoquer la panique et la claustrophobie, le résultat à lécran nest quun chaos incompréhensible où les mouvements incontrôlés de la caméra sallient avec les éclairs des lampes torches pour ruiner nos yeux. Des formes lumineuses aux contours tranchants sagitent frénétiquement dans tous les sens, réduisant à néant toute possibilité dinterpréter ce qui se passe à lécran.
En clair, il ny a pas grand chose à sauver de ce film, même les scènes gores sont rares. Quelques contaminés crachent du sang, le liquide rouge gicle quand on les abat, mais de manière générale tout vas si vite quon ne retient rien. Il y a bien quelques passages douloureux. Dont une jolie tête explosée à un moment, mais le plan est si bref que ça aurait aussi bien pu être un insecte qui sécrase contre lobjectif de la caméra le temps d'une micro seconde. En fait le réalisateur ne prend son temps que lors de scènes tape-à-lil et complètement gratuites qui se contentent de faire dans le sensationnalisme de bas-étage : on sattarde longuement sur Londres passé au napalm, ou sur des contaminés pulvérisés par les pales dun hélicoptère en plein vole (non mais cest nimporte quoi cette scène, même dans les nanars dactions les plus débridés ils n'ont jamais osé montrer ça !)
Bref, encore une fois on tombe dans une surenchère vaine qui ne parvient même pas à masquer les innombrables défauts du film :
28 semaines plus tard est un film raté.
bon les gouts et les couleurs hein
