par Killjoy » 05 Novembre 2010, 13:43
Blue Holocaust
Aka Buio Omega aka Folie sanglante aka Bio Omega aka Beyond the darkness
De Joe Damato
1979
avec Cinzia Monreale, Franca Stoppi
Synopsis :
Francesco, un jeune homme apparemment bien sous tous rapports, a une passion affirmée pour un loisir assez atypique : la taxidermie
Suite à un rituel de malédiction orchestré par une sorcière, sa femme, Anna, se retrouve plongée dans un coma dépassé et décède
Fou de douleur, Francesco décide dexhumer son corps et de le conserver chez lui, dans une bâtisse bourgeoise, où ce dernier vit avec une gouvernante perverse et dominatrice
Mais ce que Francesco ignore, cest quil a été vu à la morgue injectant un sérum à sa défunte dulcinée et quun enquêteur a repéré son petit manège !
Comment cela va se dérouler ?
La folie meurtrière aura-t-elle une issue ?
Que cache la gouvernante, en fait éprise de Francesco ?
Critique :
Nous sommes indubitablement en présence du meilleur film de Joe Damato.
Le bougre sest surpassé en signant ce poème macabre et sincèrement morbide.
Il a su (comme par magie) illuminer son métrage dune sobriété déconcertante via une exploitation des décors, que lon aurait insoupçonné de sa part, si lon se réfère en mémoire à ses autres uvres, le plus souvent tournées « à larrache » et souvent bâclées !
Ici, un réel sens du détail, déconcertant et servi par un scénario imparable, calculé, aux enchainements faisant preuve dune réelle implication et qui, au final, laisse le spectateur hypnotisé et hagard.
Les comédiens (tous excellents) font preuve dune transcendance dans leurs rôles et se révèlent épatants, habités par la folie régnant et baignant dans une ambiance déjantée, putrescente et nauséeuse.
Lérotisme sous jacent imprègne de bout en bout « Blue Holocaust » mais nen oublie pas, pour autant, de sublimer un thème rarement employé au cinéma : la nécrophilie.
Bouleversant les codes de ses prédécesseurs, Damato parvient à insuffler une combinaison de séquences chocs, traumatiques et glauquissimes, avec une classe rare et frontale
Un véritable régal où lennui est absent et où le malaise est légion, un peu comme un basculement à 360 degrés dans lhorreur la plus ultime, une plongée aveugle dans la fange et dans un univers abstrait, point dorgue tourmenté et obnubilant, mais revêtu du plus grand raffinement.
Une superbe approche du cinéma Italien quand il était en apothéose, au même titre que « Salo ou les 120 jours de Sodome » de Pasolini ou « Semaforo Rosso » de Bava, une expérience insensée et sensationnelle qui ravira les fans dextrême, le tout mixé avec un talent gracile et épuré.
Un bien beau témoignage, relique dun genre aujourdhui disparu, mais qui hantera encore longtemps linconscient de ceux qui lauront visionné.
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