par SUSPIRIA » 19 Janvier 2010, 21:34
Suite à un internement de longue durée en asile psychiatrique un tueur reconnu schizophrène est relaché dans la nature après lui avoir administré un nouveau traitement expérimental. L'addiction de sa folie meurtrière totalement incontrôlée ne tardera pas à se manifester...
On est frappé et happé dès le début par une pure scène de cauchemar au sens propre comme au figuré ! un homme allongé dans son lit convulse, perturbé par un sommeil cauchemardesque, il se met à ouvrir les yeux, retire ses draps inondés de sueur pour apercevoir au bout du lit la tête coupée d'une jeune dame maculée de sang. Elle se met alors à ouvrir subitement les yeux !!! Hurlements en gros plan de l'homme tétanisé de frayeurs avec en parallèle cette vision horrible de décapitation qui réapparait successivement avec en fond sonore une musique assourdissante qui résonne comme un tambour désordonné venu de l'enfer dans la tête du spectateur pour mieux nous faire pénétrer dans le psyché du malheureux ! L'effet est visuellement impressionnant, saisissant de terreur furieuse, de vision malsaine et de sons stridants apeurants ! Mais ce malade mental est en faite dans un centre psychiatrique assis sur une chaise les mains ligotées entrain de revivre et subir une énième fois un cauchemar obssessionnel aux cimes de la folie.
La suite nous amène dans ses déambulations nocturnes en plein New-York, une ville observée sous un aspect sordide à travers ces peeps-show glauquissimes et autres bars miteux dans lequel Georges Tatum s'y consolera dès sa remise en liberté surveillée.
Quand arrive le 1er meurtre gratuit à l'italienne !!! C'est à dire craspec, bien gore avec surtout ses plaies sanguignolentes filmées en gros plan pour mieux nous déranger, secouer et titiller notre voyeurisme complice. Les FX restent percutants et très réalistes (merci Mr Ed French).
Ensuite le récit prend son temps, on fait la connaissance d'une famille dont le fils semble un peu dérangé avec ses farces macabres qu'il invente et accumule régulièrement pour effrayer son milieu familial. Georges Tatum qui n'est jamais trop loin surveille de près cette maison et ses occupants jusqu'au jour ou il se décide à y pénétrer par effraction. Nous ne connaitrons ces véritables raisons d'importuner cette famille uniquement qu'à la toute fin du métrage oh combien anthologique dans sa boucherie inouie.
La 1ère heure du métrage se déroule sans surprise mais reste assez efficace et surtout elle est dôtée d'une bonne petite ambiance poisseuse et malsaine nous rappelant aussi le décompte des jours restants du tueur jusqu'à cette fameuse dernière nuit annoncée pour maintenir l'intérêt du spectateur et cela malgré une interprétation limitée et des dialogues assez pauvres, ses 2 points faibles primordiaux à mon goût.
Mais pas en ce qui concerne la prestation du tueur incarné par l'inconnu Baird Stafford, il s'en sort tout à fait honorablement dans ces saisissants accès de folie meurtrière, de crises de panique et d'addiction incontrolée sous un regard de démence tout à fait concluant et charismatique. Il y a aussi ce jeune garçon à la toute fin qui campe le rôle du tueur dans son enfance meurtrie traumatisée, il est vraiment impressionnant de réalisme et d'ambiguité. Il faut voir le comportement qu'il porte face l'évènement atroce qu'il vient de commettre. Un regard lourd, vide de sens, fatigué, terrifiant non dénuée d'une certaine tristesse dans cette attitude perdue et égarée au beau milieu de ce déluge de sang. La meilleure scène du film psychologiquement parlant.
Et cette dernière demi-heure extremement nauséeuse et malsaine se suit sans répit et en met un sacré coup sur la tête du spectateur. Des séquences gores ultimes, extrêmes d'une belle intensité dans sa cruauté poisseuse voir vomitive, les victimes accomplissants de drôles de râles pendant le supplice de l'arme plantée dans la chair sans oublier l'interminable agonie du meurtrier lui-même trouée de balles par l'un des garçonnets de la famille, entrain de suffoquer et s'étrangler avec son propre sang remontant à la gorge. Une longue scène interminable vraiment dérangeante et intense du fait aussi que ce soit un enfant innocent blotti de peur qui accomplit le crime.
La révélation finale qui arrive au dernier instant remet le couvert dans l'effet de surprise perturbant avec ce regard glacial d'enfant mesquin portant un petit sourire sadique vers le spectateur.
Un film gore de ces glorieuses eighties qui a fait dâte et qui reste réellement impressionnant aujourd'hui en terme d'ambiance poisseuse et d'effets sanglants remarquablement réalisés. Il y a aussi cette musique lancinante très efficace parfois douce parfois sombre et sourde, souvent inquiétante accompagnant toute la durée du métrage.
Malgré ses défauts et quelques faiblesses passagères il reste un classique incontournable du genre.