par Epikt » 19 Février 2006, 15:27
Roooh l'autre ! comme il est partial tout d'un coup.
Donc oui, j'aime pas AUM, j'assume.
Et je persiste, sur les 1h20 que dure ce film, on trouve au bas-mot une heure, 60 longues minutes, durant laquelle on se fait pronfondément chier.
Bon, comme on me l'a appris à l'école, au lieu de jouer sur l'affect le plus platement démagogique, je ferai éclater la vérité en trois points, thèse-antithèse-synthèse (remember les cours de philo) et après moi le déluge.
En premier lieu, contrairement à certains films (dont je ne citerai pas les noms) qui s'en inspire largement, je reconnais à AUM quelques qualités.
Tout d'abord, sa scène d'intro qui aligne les "fuck" avec une franche conviction.
Ensuite, je reconnais que la démarche, se rapprocher le plus possible du snuff, pourrait ma fois être intéressante et mérite d'être fouillée.
Mais cela a un effet pervers : le néant esthétique de ce film.
Je tiens quand même à nuancer avant que l'on m'assassine, on trouve une dimension esthétique dans AUM, et ce au niveau des décors. Mais cela mis à part, le film frole le zéro. C'est mal cadré, bouge dans tous les sens sans raison, constamment sur/sous-exposé, c'est illisible à force de gros plans. Vous me direz, c'est voulu. Certes. Mais faites-moi bouffer de la merde, avec toute la bonne volonté du cuistot c'est quand même dégueulasse. Je crois en fait que l'on touche là la limite de la démarche : un snuff c'est, presque par définition, irrégardable car trop mal foutu.
Mais disons que ça pourrait passer si le film était mieux rythmé et s'il ne s'étirait pas en longeur. Parce que bon, les gonzesses qui pleurent, d'autres qui leur vomissent sur le cul pendant 10 minutes et les tailladent un peu de partout, à force c'est lourd.
En gros, August Underground Mordum, c'est un film de vacances trash, et une fois passée la curiosité, c'est aussi passionnant qu'un après-midi diapo avec grand-mère.
Donc quoi ? AUM est un film fonctionnant sur un concept mais qui n'arrive pas à aller au delà. Pardonnez moi la trivialité de la métaphore, mais c'est un soufflé qui s'éffondre dès qu'on plante le couteau : à priori, c'est engageant, mais c'est au final bien creux.
Ce qui est montré est ma foi répugnant mais la forme incipide du film, ainsi sa totale ignorance du rythme, fait que finalement le spectateur n'est pas impliqué, on s'en fout un peu. Donc non, pas de nausée à la vision de ce film, juste de l'ennui.
Une dernière chose. Je ne pense pas que dénigrer AUM soit rabaisser le gore.
En premier lieu car ce film est heureusement non representatif du genre et de la richesse dont témoignent les approches du cinéma gore/extrême/sanglant/violent/... En second lieu car c'est justement lorsque l'on aime un genre, un medium artistique, ou what ever, que l'on doit être critique à son encontre, et que l'on ne doit pas tout accepter pour la simple et mauvaise raison que "c'est gore, c'est extême, donc c'est bien".