par SUSPIRIA » 21 Août 2010, 07:11
Ce n'est pas le 1er film de Joseph Zito, il a commencé sa carrière en 1975 avec Abduction et Bloodrage en 1979.
BIO: Joseph Zito répercute 9 films à son actif et les amateurs excités de nanars bourrins n'ont toujours pas oublié (ou digéré c'est selon !) les peloches énervées que sont "Portés Disparus 1" et "Invasion US.A." (avec Chuck "walker" Norris "Rangers"), "Le Scorpion rouge" (avec Lundgren) et Delta Force one réalisé en 1999. Trois ans après avoir tourné "Rosemary's Killer" et pour terminer en apothéose son rappel des faits, notre père Joseph est aussi responsable en 1984 d'un épisode transitoire de la fameuse série vacancière avec un tueur neuneu maltraité, pas gentil du tout : "Vendredi 13 IV, chapitre final" (comment ça, il est pas neuneu du tout ???).
Sa dernière offensive remonte à 2002 avec "Power Play" (?).
LE SUJET: Pendant la Seconde Guerre mondiale, Rosemary décide de mettre un terme à son idylle à cause de l'absence prolongé de son amant parti à la guerre. Quelques jours plus tard, Rosemary est retrouvée sauvagement assassinée parmi son nouvel ami.
30 ans plus tard, les meurtres vont reprendre...
Voici l'exemple type du slasher coutumier tel qu'il en florissait dans les années 80 !
Le canevas d'une limidité exemplaire est toujours le même : dans une bourgade américaine, un mystérieux tueur masqué revanchard revient 30 ans plus tard pour sévir et commettre une série de meurtres particulièrement brutaux et imaginatifs dans les ustensiles employés pour trucider à l'arme blanche ces jeunes ados décervellés !
Durant 1H28 nous allons nous familiariser avec un adjoint du shériff et une jeune donzelle qui vont être le témoin d'évènements dramatiques et angoissants le temps d'une sanglante nuit agitée. Un incessant jeu de cache-cache, un chassé croisé académique va alors se nouer entre le tueur et ce duo improbable.
Joseph Zito qui sera 3 ans plus tard aux commandes du 4è volet de "Vendredi 13", reprend exactement le même schéma, la même structure narrative en dosant variablement une ambiance insinueuse et angoissante, une musique stridante et des meurtres sanglants ! Seul manquera paradoxalement à l'appel: une dose de sexe folichon !
Ce qui voudra donc dire qu'en moyenne toutes les 15 minutes nous aurons à faire à un joli meurtre sanguignolent concocté par le maitre en la matière: Mr Tom Savini !
Et on peut dire que l'expert vétéran du vietnam n'y va pas avec le dos de la cuillère ! Il s'en donne à coeur joie dans l'incongru, le démonstratif outrancier, l'abondance de sang et un soupçon de crudité dans l'agonie de ses victimes ! Des meurtres graphiques chocs qui vaudront à eux seuls la vision de ce slasher mineur sans prétention.
Egorgement en gros plan, fourche plantée tendrement dans l'estomac, couteau pénétré en pleine tête dont la lame sera extraie par la gorge et tête explosée au ralenti ! (à la manière de Maniac de Lustig). Ces fabuleux trucages à l'ancienne à base de latex se révèlent impressionnants, bluffants et terriblement jouissifs !
C'est ce qui fera principalement l'attraction alléchante et généreuse de "Rosemary's Killer" là ou la série refoulée des "Vendredi 13" n'osait pas se dévergonder dans le meurtre contemplatif non dissimulé.
Toute la globalité du métrage va se focaliser sur une ambiance angoissante classiquement établie et plutôt efficace dans ces effets latents de suspense 1000 fois éprouvé mais qui fonctionnent toujours malgré tout quand la réalisation se donne la peine de gérer un petit climat tendu entre deux sursauts à effet de surprise bien connu des amateurs.
La musique de Richard Einhorn aux accents lugubres, lancinants et stridants rappele fortement l'ambiance crée par Harry Manfredini pour la série des "Vendredi 13" ! il ne manquerait plus qu'on y ajoute le "tchi tchi tchi, ah ah ah !" pour s'y croire pleinement et se retrouver soudainement dans un énième volet en compagnie de notre tueur préféré à masque de Hockey !
Le final involontairement parodique et archi balisé nous refait encore le coup de "Jason renouvellé" (à savoir, une dernière survivante que le tueur va se contenter de courser durant 10 minutes) et son twist final, c'est à dire le dernier : "ouh fait moi peur avant de quitter le spectateur !" sombre dans la gaudriole à force de ridicule.
Sans parler de la révélation identitaire du meurtrier emmitouflé d'un treillis de soldat qui tombe complètement à plat.
Malgré son final casse-gueule, "Rosemary's killer" reste un sympathique slasher ludique qui se permet aussi d'être convenablement interprété, en particulier envers la complicité quelque peu attachante créé par nos deux protagonistes.
Il n'est ni plus idiot, ni pire qu'un épisode de "Vendredi 13" et sait doser avec un certain savoir faire ambiance mystérieuse et meurtres gores du plus bel effet sans jamais céder à l'ennui et cela dans une ambiance eightie qui ne pourra que contenter les inconditionnels et nostalgiques du genre spécifique, si balisé et orthodoxe.
A réserver en priorité aux afficionados donc.