On croit rêver. Cette adaptation cinématographique d'un fameux jeu vidéo n'aurait sans aucun doute guère été reniée par des metteurs en scène tels que Bruno Mattei.
Resident Evil peut sans problème s'apparenter, par son scénario ridicule et abracadabrant, son faux-Gore, ses personnages complètement grotesques et les dialogues à mourir de rire qui vont avec, à
Virus Cannibale, fleuron de la série Z italienne des années quatre-vingt et sommet de je-m'en-foutisme honteux. Mais Paul W.S. Anderson nous rappelle que nous sommes en 2001, si bien que l'on a ici droit à d'immondes effets numériques et une vaste soupe techno/rock en guise de bande-son; par conséquent, les similitudes s'arrêtent là. Dépourvu de sa prétention excessive,
Resident Evil aurait eu la possibilité d'être perçu comme un honnête téléfilm de M6 (tout y fait penser: l'enchaînement de situations plus débiles les unes que les autres, les acteurs très mauvais, pas crédibles et caricaturaux jusqu'à se transformer en véritables pantins, les images de synthèse complètement catastrophiques, les séquences d'action mollassonnes et filmées avec les pieds, les révélations à retardement tellement mal amenées qu'elles se transforment en purs instants de comédie involontaire). Quelques scènes potentiellement efficaces - notamment celle du couloir aux lasers tranchants -, des zombies au maquillage correct ainsi que les beaux yeux de Milla Jovovich et Michelle Rodriguez résument les uniques atouts d'un tel fiasco, un tel monument d'humour non souhaité, un film aussi débile, ridicule et raté, qui ne peut en aucun cas louper la coche des plus monstrueux navets réalisés en ce début de nouveau millénaire. Consternant.
2/10
