.: L'HISTOIRE
Pontypool, Ontario. Grant Mazzy, autrefois grande star de la radio nationale, se dirige, comme chaque matin à la station radio de la ville, située dans le sous-sol de l'église. Il y rejoint Sydney et Laurel, la productrice et l'ingénieur son. Mais en plein milieu de la matinée, des émeutes font rages dans la région : un terrible virus vient d'être relâché. L'équipe n'a pas le choix : rester dans le sous-sol et informer la population.



.: LA CRITIQUE
Spectateurs, préparez-vous à frissonner. Contrairement à ce qu'on peut lire sur le reste du net, "PONTYPOOL" n'est PAS un film de zombies. Ici, pas de massacres, ni de corps décharnés. Il y est certes question d'un étrange virus, qui va peu à peu rendre fous nos protagonistes.
Tourné en quinze jours, le réalisateur Bruce McDonald - plus connu pour son travail pour la TV américaine - a réussi la prouesse d'instaurer un climat particulièrement effrayant sans que l'on ne voit rien de ce qu'il se passe effectivement dans la petite ville de Pontypool.
Le film se déroule dans un seul lieu : la station de radio, et pendant une heure et demie, la tension va aller crescendo. Stephen McHattie, déjà vu dans "WATCHMEN", interprète Grant Mazzy, l'animateur radio à la voix de crooner qui aurait mieux fait de rester au lit. En cette fameuse journée, quelque chose ne semble pas tourner rond chez ses auditeurs. Il reçoit tout d'abord un mystérieux témoignage : une prise d'otage aurait eu lieu dans sa paisible bourgade. Puis, les appels suivants deviennent carrément effroyables. Les témoins parlent de gens qui se piétinent, meurent par centaines. Il se passe quelque chose, mais personne ne sait exactement quoi.
Plus les témoignages deviennent «graves», plus notre attention s'accroît. Le spectateur écoute incrédule, comme Grant, les propos décousus et de plus en plus délirants qui viennent de l'extérieur.
Dans ce film, tout se joue grâce aux dialogues échangés entre nos trois personnages et surtout, entre Grant Mazzy et les personnes de l'extérieur. Plus l'on avance dans le film et plus ce que l'on nous rapporte du monde extérieur devient effrayant et absurde : une annonce diffusée en français - d'où l'importance de regarder le film en VO... - retentit dans le studio et ordonne de ne plus parler à ses proches et de ne communiquer qu'avec les bébés, tout en évitant de parler anglais. Plus tard, une personne sur le terrain fait parvenir à la radio une étrange voix déformée d'enfant qui appelle à l'aide...
Le monde extérieur semble devenir fou... Malheureusement, nos trois héros commencent eux aussi à répéter les mêmes mots et à avoir un comportement dérangeant... Qu'est-ce qui provoque cette étrange attitude ? D'où pourrait venir ce virus qui contamine même nos héros cloitrés dans le studio ? Je vous laisse regarder "PONTYPOOL" pour le découvrir. Nul doute que certains d'entre vous auront du mal avec l'explication de cette étrange maladie, plutôt floue mais largement originale ! En tout cas, le film vaut largement le coup d'il. Les dialogues sont incisifs, l'angoisse ne cesse de monter et on se surprend à frissonner. Si ce film a réussi à retenir l'attention du public survolté du BIFFF 2010, ce n'est pas pour rien...
Restez bien après le générique, le réalisateur vous a concocté un dernier petit délire entre le personnage de Grant et sa productrice. Ça n'apporte rien de plus mais c'est drôle !
Note de Myrtle : 8 sur 10
Critique du film "PONTYPOOL"