Réalisé dans la pure tradition du cinéma d'exploitation italien de la fin des années quatre-vingt, où l'industrie du film d'horreur accusait de sérieux signes d'essoufflement tout autant en terme de recettes que d'inspiration,
L'Attaque des Morts-Vivants demeure du reste une sympathique production mise en boîte par le rare Claudio Lattanzi et le prolifique Joe D'Amato (ce dernier ne fut pas crédité au générique) qui parvient sans peine à émerger des abysses excrémentielles dans lesquelles le genre était alors noyé et constitue un agréable divertissement, avec son lot de qualités comme de maladresses.
L'ambiance, la musique et l'esthétique du film représentent ses principaux atouts. Lattanzi et D'Amato instaurent une atmosphère troublante et envoûtante, un tantinet altérée par la relative médiocrité du jeu d'acteurs, des effets spéciaux et du scénario, certes, mais conservant néanmoins un certain impact. La bande-son, composée par Carlo Maria Cordo, recèle d'excellentes nappes de synthétiseur eighties, qui vieillissent bien et s'accommodent à merveille au climat glauque du métrage. Pour sa part, la mise en scène a beau ne pas être techniquement très rigoureuse, elle fait montre d'une mobilité et d'un dynamisme plutôt étonnants (conf. plusieurs travellings exécutés "caméra à l'épaule" relativement efficaces). Joe D'Amato occupe comme souvent la place de chef-opérateur et signe une photographie d'assez bonne tenue, un brin terne mais pas dégueulasse. D'un autre côté, l'interprétation passable, les trucages très cheap on aura même l'occasion de remarquer la prothèse en latex qui s'ôte curieusement du cou d'une actrice sur lequel elle avait été appliquée et l'intrigue franchement faiblarde (voire inepte, si l'on en juge ce mélange peu probant de zombie movie et de film de terreur animale) ne permettent guère à l'ensemble d'atteindre des sommets. Il fallait de toute manière s'en douter.
Série Z distrayante et pétrie de charme,
L'Attaque des Morts-Vivants ne mérite certainement pas la réputation de navet inabordable qu'on lui prête. Sans faire preuve de génie, cette « bisserie » horrifique se regarde avec beaucoup de plaisir et reste quoiqu'il en soit nettement plus fun que bon nombre d'exécrables productions issues de la même école (
Virus Cannibale,
Le Manoir de la Terreur et consorts).
6.5/10


