Titre original: Lo Strano vizio della Signora Wardh
Genre: Giallo
Année: 1970
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Sergio Martino
Casting: George Hilton, Edwige Fenech, Conchita Airoldi, Ivan Rassimov, Alberto de Mendoza...
MON AVIS: Julie Wardh (edwige fenech) cache un secret ambigu derrière son passé de femme perturbée mais un mystérieux assassin au rasoir sévit dans la ville, tandis qu'une vieille connaissance liée à son secret refait bizarrement surface.
Un giallo dans la tradition du genre comportant son lot de meurtres stylisés couleur rouge sang sous sa forme la plus érotique, femmes voluptueuses intégralements nues, suspense et rebondissements jusqu'à l'ultime révélation finale qui en clouera plus d'un même si au bout d'une heure quinze de métrage on se plait à deviner un élément important du fil de l'intrigue mais détrompez vous car le dernier quart d'heure risquerait de tout remettre en question ! (j'ai beaucoup aimé également cette dernière séquence à connotation fantastique dans cette apparition fantomatique)
Sergio Martino s'en sort plutôt bien dans sa réalisation assez habile et surtout inventive comme ce plan magnifique ou l'on regarde un meurtre en direct à travers une paire de lunettes ou le tempo de ce coeur qui bat de plus en plus lentement pour annoncer au spectateur une mort certaine. Belle science du suspense. Il y a aussi une séquence très efficace dans un ascenseur ou l'on devine qu'une main gantée va subitement faire irruption, procédé classique et 100 fois vus sauf qu'ici on se surprends à sursauter de l'effet de surprise attendu !!! Il y a aussi cette vision suréelle du radiateur qui coule des goutelettes de sang. Mais l'idée la plus forte et la plus ingénieuse restera la séquence du faux suicide avec ce glaçon qui fond lentement coincé dans un barillet de serrure pour arranger un meurtre et faire croire que la porte était fermée de l'intérieur ! jubilatoire ! Martino étudie aussi le plus soigneusement possible certains plans baroques de toute beauté.
Le début du film commence de manière assez classique avec un meurtre tous les quarts d'heure en moyenne puis le rythme s'accélère, le récit devient plus inquiétant, plus prenant, les personnages deviennent plus intéressants et les rebondissements et coups de théatre font leur apparition à intervalle régulier jusqu'à ce que l'on s'aperçoit au bout d'une heure que l'assassin est enfin stoppé ! mais chut ne déflorons pas l'intrigue machiavélique qui se lie au bout du compte en vous laissant savourer un giallo des plus réussis sublimé par l'apparition d'Edwige Fenech en haut de tête d'affiche aussi rayonnante vêtue que dénudée, elle reste d'une beauté charnelle et d'une présence érotique qui enflamme presque tous les plans. A moins d'être trop inconditionnel de son "physique" ! un regard et des yeux noirs pénétrants à damner un saint, lol.
Les décors particulièrement soignés, en priorité l'aspect intérieur des maisons au niveau de l'ameublement, de la décoration des murs avec une utilisation élégante des couleurs qui complètent l'écran offrent un attout supplémentaire au charme de ce giallo comme ce songe cauchemardesque sado maso visuellement splendide qui rappelera aux fans une séquence célèbre du "Venin de la peur" de Lucio Fulci et la musique entêtante de Nora Orlandi ne laissera non plus personne indifférent.
Mathias je crois que tu seras aux anges...
8/10.