par SUSPIRIA » 12 Mars 2010, 22:20
Moi qui m'attendait à un film de trouille je n'avais pas accroché à l'époque à la première vision.
5 ans plus tard, avec le recul et étant averti du contenu, voici mon (nouvel) avis:
Réalisateur nippon devenu célèbre avec la série horrifique des "Ring" 1 et 2 et de son chef-d'oeuvre "Dark Water" (ça n'engage peut-être que moi), Hideo Nakata s'attaque au remake us de sa propre suite "Ring 2" déjà tournée en 1996 mais s'oriente aujourd'hui dans une autre direction au risque de fuir le public ciblé, friand d'épouvante du 1er volet qui était venu retrouver une bonne dose de terreur avec cette fille maudite aux longs cheveux noirs ! La scène d'intro particulièrement angoissante et déjà vu mais toujours efficace et bien rodée renvoit au 1er Ring avec cette cassette que l'on injecte dans son magnétoscope pour y observer devant sa tv un écran blanc injecté de parasites et ensuite entrevoir une multitude de plans baroques et insolites en noir et blanc comme cette jeune femme iréelle dans un cadre se coiffant délicatement les mèches de cheveux et surtout cette vision éloignée d'une jeune fille sortant d'un puits venue annoncer la prochaine mort devant celui ou celle qui osera la regarder droit dans les yeux à travers l'écran de télévision ! De ce fait il ne vous restera plus que 7 jours pour renvoyer la cassete à une prochaine innocente victime trop curieuse ou votre mort sera décisive et inévitable !
La bonne idée de ce remake qui part d'un début si conventionnel sera d'éviter pour la suite des évènements la redite et les effets faciles du "ouh fais moi peur encore une dernière fois !" à grands coups de scènes chocs orthodoxes et de plans impromptus en forme de sursauts ! Hideo Nakata décide avec ce remake de nous orienter vers une histoire touchante et humaine entre une mère, Rachel (Naomi Watts magnifique et très convaincante) et son fils Aidan (correctement joué par David Dorfman au regard quelque peu trouble), victime malgré lui.
Le combat de celle-ci sera de délivrer son fils des racines du mal à travers la possession de la jeune fille du fond du puits appelée Samara qui n'est plus réfugiée dans une cassette vidéo mais dans le corps du petit Aidan. Et durant tout le métrage c'est la lutte acharnée, désemparée et courageuse d'une mère combative décidée coûte que coûte à sauver son fils aux prises avec les forces du mal. En menant sa propre enquête autour de cette malédiction diabolique, cruelle et fantasmagorique elle trouvera un moyen suffisament radicale et perméable pour tenter de nuire et détruire à jamais ce spectre maudit qui n'attendait en fin de compte que la compagnie d'une mère. Là aussi on sent que Hideo Nakata apporte un soin particulier à décrire les relations sanguines parentales et fusionnelles où la séparation familiale d'un être si cher à nos yeux ne pourra apporter qu'une douleur insurmontable que ce soit du côté obscur ou devant la pureté de 2 âmes innocentes. Où cette union de même chair sera plus fort que tout grâce à l'Amour du coeur et la purification d'un élément naturel, synonyme de vie et que cette victoire ne pourra s'accomplir qu'avec une contribution mutuelle, une complicité de haute confiance pour un choix si extrême et désespéré et enfin pouvoir subvenir à l'éradication du Mal.
Hideol Nakata n'oublie pas pour autant les scènes angoissantes ou percutantes comme cette attaque subite d'un groupe de chevreuils réunis au beau milieu d'une route forrestière. Un effet choc spectaculaire qui surprend par sa violence happée innatendue et son effet de réalisme choc. Une autre superbe séquence retient aussi l'attention quand Rachel découvre dans la salle de bain son fils transi assis dans la baignoire alors qu'une trombe d'eau plaquée au plafond est prête à se déverser sur le pauvre enfant ! Une scène poétiquement suréelle qui annonce aussi que c'est cet élément révélateur de vie qui annoncera peut-etre la fin des exactions de Samara.
"Le Cercle 2" est donc un bon film fantastique languissant, efficace, parfois touchant et intimiste qui privilégie le caractère psychologique de ces 2 personnages principaux superbement interprétée par Naomie Watts en mère débordante d'amour et David Dorfman en fils innocent épris d'affection maternelle et victime malgré lui en proie avec les forces du mal. La faculté et l'habileté de savoir également raconter une histoire simple et belle qui a sû éviter le caractère naif et les niaiseries conformes auquel il aurait pû sombrer.