Ecrit par David Keating, Brendan McCarthy
Avec Eva Birthistle, Ella Connolly, Amelia Crowley
Année : 2011
Pays : Ireland | UK
Durée : 90 min
: OMGon
.: L'HISTOIRE
Les parents d'une fille tuée par un chien ont l'opportunité de passer trois jours avec elle.



.: LA CRITIQUE
"WAKE WOOD" fait donc partie de la nouvelle vague de films produits par la célèbre firme Hammer, après la série internet "BEYOND THE RAVE" et le remake copier/coller de "MORSE", "LAISSE-MOI ENTRER".
Impossible de ne pas penser à "SIMETIERRE" devant cette tragique histoire de parents endeuillés, qui découvrent par hasard l'existence de rites occultes dans le village où ils ont emménagé. La possibilité de faire revivre leur fillette tuée quelques mois auparavant était bien trop tentante, même pour seulement trois jours... Mais le jeu en valait-il vraiment la chandelle ?
Nous connaissons tous ce sentiment d'impuissance et de désarroi face à la perte d'un proche. Il semble d'autant plus difficile de surmonter celle de son propre enfant, comme c'est le cas pour Patrick et Louise, qui viennent de perdre leur fille unique le jour même de son neuvième anniversaire.
D'abord, on est touché par la violence visuelle quasi immédiate de la mort d'Alice, sauvagement attaquée par un chien. Les images sont assez crues, et le cadre rural du film renforce son caractère réaliste et rugueux : la césarienne pratiquée sur un bovin donnera plus tard la chair de poule, bien que l'acte en soit n'ait rien d'ignoble.
Cette scène s'illustrera d'ailleurs comme le symbole de ce qui va suivre, à savoir le rituel de « renaissance » (et plus précisément son déroulement) auquel va assister Louise en cachette, avant de se laisser à son tour convaincre de ramener sa fille à la vie. Là aussi, les détails macabres ne nous sont pas épargnés et la manipulation d'une dépouille en présence de son entourage est assez troublante.
Les cadavres n'ont pas fini d'être malmenés dans "WAKE WOOD". Ainsi, le spectateur découvrira avec effroi jusqu'où ces parents sont prêts à aller pour atténuer leur souffrance et se donner l'illusion d'un bonheur qui sera de courte durée. Les actes auxquels ils finissent par se livrer témoignent d'un désir irraisonné et sans doute un peu égoïste de repousser une échéance de toute évidence inévitable.
Le couple se retrouvera bien entendu dépassé par les évènements, essayant de braver les règles ancestrales imposées par la communauté de villageois. Et c'est tout l'enjeu du film de David Keating : une telle opportunité de résurrection n'étant évidemment pas sans conséquence, ne vaut-il pas mieux accepter la mort de l'être cher que de devoir faire son deuil une seconde fois (avec tout ce que cela implique dans le cas présent) ?
Si "WAKE WOOD" semble de trame classique et assez prévisible de prime abord, il n'en demeure pas moins d'une profondeur rare au regard de la plupart des productions horrifiques récentes. Au-delà de la transgression et de ses répercussions (encore plus horribles que le décès lui-même), il y a là un rapport assez particulier à la mort, notamment à travers la profanation du corps, qui ne laisse pas indifférent...
Note de Lan: 7.5 sur 10
Critique du film "WAKE WOOD"