La Vierge de Nuremberg de Antonio Margheriti, 1963

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La Vierge de Nuremberg de Antonio Margheriti, 1963

Messagepar BRUNO MATEI » 04 Mars 2015, 07:37

Titre d'Origine: La vergine di Norimberga
Réalisateur: Antonio Margheriti
Année: 1963
Origine: Italie
Durée: 1h24.
Distribution: Rossana Podestà, Georges Rivière, Christopher Lee, Jim Dolen, Lucile Saint-Simon.

FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi.
1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.

Considéré comme l'un des fleurons de l'horreur transalpine au sein de la carrière inégale de Margheriti, La Vierge de Nuremberg emprunte le cinéma gothique avec l'originalité d'un script débridé illustrant en toile de fond le spectre du nazisme et les horreurs des expériences chirurgicales. Chaudement photographié dans une lumière sépia transfigurant l'architecture gothique d'un manoir jalonné de pièces secrètes, chambre de tortures et galeries souterraines, La Vierge de Nuremberg épouse l'esthétisme pictural avant de nous embarquer dans une intrigue machiavélique au suspense charpenté. A la suite d'un cauchemar, Mary se réveille pour entendre des cris en interne du château auquel elle vient d'emménager avec son époux. Ces supplices l'entraînent finalement vers la salle des tortures. Attirée par l'instrument de la Vierge de Nuremberg, elle décide d'ouvrir le sarcophage orné de pointes pour découvrir le corps sans vie d'une jeune femme énuclée. Après avoir perdu connaissance, elle se réveille dans sa chambre parmi le témoignage de son mari. Il lui explique alors qu'elle sort d'un mauvais cauchemar. Mais l'attitude interlope d'une des gouvernantes et du valet finissent par la convaincre que cette nuit de cauchemar n'était pas le fruit de son imagination.

Baignant dans le climat envoûtant d'un manoir vétuste hanté par les exactions moyenâgeuses d'un ancêtre sadique, La Vierge de Nuremberg cultive un goût pour le macabre et le malsain parmi l'originalité d'un script usant de faux suspects et estocades meurtrières pour mieux laisser planer l'ambiguïté. Dominé par la présence charnelle de Rossana Podestà, le cheminement narratif est entièrement alloué à l'instinct investigateur de son personnage sévèrement malmené par l'entourage familial. Une épouse démunie déambulant seule dans les salles du château avec appréhension et fascination puisque témoin malgré elle du potentiel coupable après avoir subi les visions morbides de cadavres mutilés. A ce titre, on peut mettre en exergue le caractère atroce de la torture du rat lorsqu'une femme est retrouvée la tête encagée avec le rongeur venu lui dévorer la bouche ! Une séquence viscérale assez intense et audacieuse, notamment par l'effet de répulsion causé en caméra subjective, et usant discrètement de gore graphique. Outre la flamboyance gothique de ses décors raffinés, de l'interprétation aérienne de Rossana Podesta et des seconds-rôles taillés à la serpe (Christopher Lee et Anny Delli Uberti mènent diaboliquement la danse !), La Vierge de Nuremberg sait entretenir un suspense affûté lorsque notre héroïne tente avec prudence d'ôter la soutane de l'inquisiteur. Jouant avec l'icône du spectre maudit revenu d'entre les morts pour s'y venger, Antonio Margheriti dépoussière l'épouvante séculaire par le biais d'une intrigue délirante faisant intervenir l'horreur du nazisme et les expérience médicales officieuses. Le dénouement haletant s'avérant d'ailleurs assez glauque et poignant lorsque Spoiler !!! le passé traumatique du meurtrier nous est détaillé parmi l'implication d'une vendetta, et avant de nous révéler l'apparence émaciée de son visage meurtri Fin du Spoiler.

Irrésistiblement envoûtant par son ambiance insolite aussi macabre que malsaine et cultivant l'art de conter une intrigue à suspense plutôt fétide, La Vierge de Nuremberg créé la surprise d'une horreur hybride mettant en parallèle les horreurs chirurgicales du Nazisme avec l'intégrisme médiéval. Une pépite gothique iconoclaste donc comme seuls les italiens ont le secret !

Vous pouvez retrouver toutes mes chroniques sur le blog: Strange Vomit Dolls (http://brunomatei.blogspot.fr/)
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BRUNO MATEI
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