A Tombeau Ouvert de Martin Scorsese, 1999

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A Tombeau Ouvert de Martin Scorsese, 1999

Messagepar BRUNO MATEI » 17 Septembre 2015, 06:41

Titre d'Origine: "Bringing Out the Dead"
Réalisateur: Martin Scorsese
Année: 1999
Origine: U.S.A.
Durée: 2h00
Distribution: Nicolas Cage, Patricia Arquette, John Goodman, Ving Rhames, Tom Sizemore, Marc Anthony, Cliff Curtis.

Sortie salles France: 12 Avril 2000. U.S: 22 Octobre 1999.

FILMOGRAPHIE: Martin Scorsese est un réalisateur américain né le 17 Novembre 1942 à Flushing (New-york). 1969: Who's That Knocking at my Door, 1970: Woodstock (assistant réalisateur), 1972: Bertha Boxcar, 1973: Mean Streets, 1974: Alice n'est plus ici, 1976: Taxi Driver, 1977: New-York, New-York, 1978: La Dernière Valse, 1980: Raging Bull, 1983: La Valse des Pantins, 1985: After Hours, 1986: La Couleur de l'Argent, 1988: La Dernière Tentation du Christ, 1990: Les Affranchis, 1991: Les Nerfs à vif, 1993: Le Temps de l'innocence, 1995: Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain, 1995: Casino, 1997: Kundun, 1999: Il Dolce cinema -prima partie, A Tombeau Ouvert, 2002: Gangs of New-York, 2003: Mon voyage en Italie (documentaire), 2004: Aviator, 2005: No Direction Home: Bob Dylan, 2006: Les Infiltrés, 2008: Shine a Light (documentaire), 2010: Shutter Island. 2011: Hugo Cabret. 2013: Le Loup de Wall Street.

Oeuvre à part dans la carrière de Martin Scorcese, de par son climat mortifère aussi envoûtant que déconcertant, ainsi qu'un cheminement narratif imbibé de mélancolie existentielle, A Tombeau Ouvert s'édifie en expérience surréaliste à tendance spirituelle. Ambulancier noctambule, Frank Pierce côtoie la mort chaque nuit lorsqu'il tente de secourir des blessés caractérisés par des marginaux suicidaires, vieillards avinés, trafiquants de drogue, délinquants criminels et sdf psychotiques. Ereinté par la fatigue et angoissé à l'idée de ne pouvoir sauver plus de vie, il sombre dans une perpétuelle morosité avant de se raccrocher à la compagnie amicale d'une jeune fille en berne.

Humour noir sous acide, personnages extravagants aux comportements non-sensiques, ambiance crépusculaire d'un New-York hanté par les âmes des défunts, A Tombeau Ouvert bouscule l'habitude du spectateur tributaire du bad trip d'un secouriste égaré dans sa névrose paranoïaque. Celle de témoigner chaque nuit de la mort d'autrui, d'entendre par télépathie le cri salvateur d'un mourant réfutant l'idée de survivre, quand bien même la famille se morfond dans l'angoisse de craindre le trépas. Au milieu de cette situation sinistrée où les cadavres viennent remplir chaque jour les morgues des hôpitaux, notre héros insomniaque tente timidement de se réconforter auprès d'une âme en peine, une jeune fille toute aussi aigrie à l'idée de se rapprocher de la mort. Baroque, stylisée, alambiquée, la mise en scène inventive de Scorsese se voue à désincarner la scénographie cauchemardesque d'une cité urbaine abritant les plus défavorisés avant de les soutirer à la vie. Outre sa facture blafarde particulièrement tangible rehaussée d'une photo fiévreuse, A Tombeau Ouvert est également privilégié du talent de ses interprètes s'adaptant naturellement à leur posture fragile. Nicolas Cage endossant avec humanisme sentencieux un ambulancier en perdition morale car partagé entre l'amertume morbide et l'abattement besogneux à perdurer sa quotidienneté professionnelle. Patricia Arquette lui prêtant la vedette avec une vulnérabilité toute aussi précaire dans sa fonction esseulée de fille paumée.

Rendez-vous avec la mort
Baroque, décalé, excentrique, ténébreux, mélancolique et anxiogène, A Tombeau Ouvert n'a pas pour ambition de caresser le spectateur dans le sens du poil, faute notamment d'une ambiance dépressive émanant des états d'âme du héros ainsi qu'une narration alerte aux situations débridées. Martin Scorsese interrogeant incessamment la conscience de ses témoins sur la difficulté d'apprivoiser la mort et sa fatalité parfois cruelle avant de se raccrocher à une idéologie christique. Une oeuvre profonde aussi fragile que délicate comme le souligne sa réflexion existentielle sur le sens de la mort.
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BRUNO MATEI
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