The Silent House

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar Lan » 29 Mars 2011, 12:47

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Ecrit par Oscar Estévez, Gustavo Hernández, Gustavo Rojo
Avec Florencia Colucci, Abel Tripaldi, Gustavo Alonso, María Salazar

Année : 2010
Pays : Uruguay
Durée : 86 min

.: L'HISTOIRE
Laura et son père Wilson s'installent dans une maison à la campagne pour la retaper sur demande de son propriétaire qui souhaiterait la mettre en vente au plus vite. Ils passeront donc la nuit sur place avant de commencer les travaux le lendemain matin. Tout semble se passer pour le mieux avant que Laura n'entende un bruit provenant de l'extérieur mais devenant de plus en plus fort au premier étage de la maison. Wilson s'aventure donc en haut pour voir ce qu'il en est tandis que Laura l'attend seule au rez-de-chaussée...

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.: LA CRITIQUE
Film bancal au parcours en or, "THE SILENT HOUSE" est souvent victime de son propre « buzz » mené de manière maladroite. Vendu comme une prouesse technique, l'emploi du plan séquence est au contraire d'un argument marketing, un véritable choix de mise en scène justifié par une intention de réalisation complexe et ambitieuse. La catch-line de l'affiche « La peur en temps réel » est définitivement une erreur de jugement. En effet, si ce fameux plan séquence impose une unité spatiale, il en est tout autre concernant la temporalité du récit, bien plus insaisissable.

œuvre bâtarde, "LA CASA MUDA" se propose comme la reconstitution d'un fait divers sordide exploré à travers le prisme du cinéma de genre. Visiblement cinéphile, le réalisateur récite ses classiques et se réapproprie les codes du genre.
Si une filiation assez vaste se dessine entre les œuvres d'Alfred Hitchcock, Brian De Palma ou encore "PARANORMAL ACTIVITY", le "BLACK CHRISTMAS" de Bob Clark apparaît ici véritablement comme une œuvre matricielle.
Comme son aîné précédemment cité, le spectateur est plongé au cœur d'une maison, ici abandonnée, et voit les victimes disparaître une à une sans véritablement parvenir à identifier l'origine du mal. La scène d'exposition semble au premier abord et rétrospectivement maladroite, au point d'apparaître comme une véritable erreur d'écriture allant jusqu'à fausser l'ensemble du récit. Les relations entre les différents protagonistes sont peu convaincantes et mal articulées, empêchant le spectateur attentif d'adhérer pleinement à l'aspect fictionnel du récit.

Néanmoins, malgré ses nombreux défauts, certains aspects de "LA CASA MUDA" sont particulièrement réussis et déplacent l'intérêt du film bien au-delà du simple enjeu narratif. Le choix du plan séquence permet une variation de point de vue qui traduit parfaitement la schizophrénie du personnage principal. L'un des meilleurs moments du film reste la découverte du polaroid, objet extra-diégétique, exploité dans tout son potentiel cinématographique.
Les photos imposent la temporalité d'une action passée et résolue qui se joue à nouveau sous nos propres yeux. La protagoniste principale, fantôme du passé, redécouvre et prend conscience avec le spectateur de sa propre histoire. En brouillant les points de vue et la temporalité du récit le réalisateur permet une immersion totale au sein de ce lieu, afin d'y appréhender pleinement les évènements qui ont pu s'y dérouler. "LA CASA MUDA" parvient à tirer son épingle du jeu grâce à une réalisation solide et sans concession qui appuie des intentions de réalisation très claires.
Gustavo Hernandez convoque tout le potentiel fictionnel de l'image fixe et en mouvement pour tenter de retranscrire le récit d'un évènement passé. Tiré d'une histoire vraie, la force du propos tient dans la manière d'explorer les faits par l'intermédiaire des acteurs principaux de ce même événement, sans renoncer aux fantasmes inhérents à ce type d'exercice.
"THE SILENT HOUSE" se présente ainsi comme la mise en scène du chainon manquant entre réalité et fiction nourrissant l'imagerie du cinéma de genre. Les incohérences scénaristiques, fantasme fictionnel du réalisateur constamment présent à l'intérieur même de son récit, se bousculent avec la réalité des faits, non pas inscrite dans l'image mais définitivement perdue dans le temps. Si pour beaucoup le « twist » final est « tiré par les cheveux », il est en réalité la base d'un récit qu'il faudrait prendre à rebours, témoignant par la même du travail d'écriture de Gustavo Hernandez.

Note de Skotu : 7 sur 10

Critique du film "THE SILENT HOUSE"
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