The Shining

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Messagepar BRUNO MATEI » 17 Mai 2012, 09:39

THE SHINING
Réalisateur: Stanley Kubrick.
Année: 1980.
Origine: U.S.A/Angleterre.
Durée: 2h00.
Distribution: Jack Nicholson, Shelley Duval, Danny Lloyd, Scatman Crothers, Barry Nelson, Philip Stone, Joe Turkel, Anne Jackson, Tony Burton, Lia Beldam, Billie Gibson.

Sortie salles France: 16 Octobre 1980. U.S: 23 Mai 1980

FILMOGRAPHIE: Stanley Kubrick est un réalisateur américain, né le 26 Juillet 1928 à New-York, décédé le 7 Mars 1999 à Londres.
1953: Fear and Desire. 1955: Le Baiser du Tueur. 1956: l'Ultime Razzia. 1957: Les Sentiers de la Gloire. 1960: Spartacus. 1962: Lolita. 1964: Dr Folamour. 1968: 2001, l'Odyssée de l'Espace. 1971: Orange Mécanique. 1975: Barry Lindon. 1980: Shining. 1987: Full Metal Jacket. 1999: Eyes Wide Shut.

La vague de terreur qui balaya l'Amérique est là !
En 1980, Stanley Kubrick entend donner sa définition de l'horreur avec Shining, d'après le célèbre roman de Stephen King. Bien qu'infidèle au matériau d'origine, cet abysse de claustration vertigineuse est entré au panthéon des oeuvres les plus emblématiques de l'horreur contemporaine.

Durant une saison hivernale, un écrivain se retrouve isolé à séjourner en tant que gardien dans un hôtel parmi la présence de sa femme et de son fils. Rapidement, son état mental semble perturbé par l'atmosphère diabolique émanant de l'hôtel. Son fils, Danny, possédant le don du "Shining", est en proie à d'horrible visions lui présageant un horrible drame.

Stanley Kubrick, Stephen King et Jack Nicholson. La réunion talentueuse de trois égéries du 7è art délibérés à agencer un concerto de l'horreur dans l'antre d'un hôtel fastueux. En affiliant le film de demeure hantée et le slasher en pleine vogue (nous sommes en 1980 !), le réalisateur se réapproprie d'un scénario tortueux illustrant la lente déliquescence d'un écrivain sombrant dans l'ultime folie. Tout est ici mis en oeuvre pour nous offrir deux heures cinglantes de pure anthologie oscillant la terreur flamboyante et le trouble anxiogène par l'emprise maladive de Jack Nicholson. La manière fort judicieuse dont Stanley Kubrick exploite le cadre et l'espace de son gigantesque huis-clos luxueux est conçue pour nous piéger de l'intérieur d'un dédale hanté. Un couple et leur fils se retrouvent isolés dans les montagnes du Colorado pour séjourner quelques mois dans un hôtel clôturé en période hivernale. Et le mari de se retrouver molesté par des fantômes délétères assujettis par un cimetière indien, préalablement construit à l'emplacement de l'établissement ! Alors qu'un carnage eut été commis l'année dernière par un autre géôlier, Jack Torrance semble opéré à reproduire le même schéma compromis au massacre familial à la hache.

Dans une totale maîtrise technique décuplant d'amples mouvements de caméra à la steadycam ou au travelling latéral pour mieux nous imprégner de l'atmosphère régie par les salles de l'hôtel, Stanley Kubrick distille de prime abord une peur diffuse. De manière assidue, une inquiétude trouble et dérangée s'émane de l'esprit équivoque du père contrarié. Alors que son jeune fils, Danny, en prise avec ces visions télépathiques d'horreur scabreuse (deux filles jumelles retrouvées ensanglantées dans un couloir ou l'enceinte baroque d'un ascenseur régurgitant des flots de sang), commence peu à peu à suspecter l'état pathologique de son géniteur. Dans une chronologie irréversible, la plongée dans la folie de Jack Torrance nous sera ouvertement dévoilée par sa femme ayant découvert sur le tard ses sombres écrits récursifs ("trop de travail et pas de plaisir font de Jack un triste sire", traduit dans la VF par : "Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras").
L'explosion de violence est proche, l'oppression gravite d'un échelon au fur et à mesure d'une montée des marches entreprise à reculons avec Wendy pourvue d'une batte, car opprimée par l'homme à la hache ! Alors que dehors, un cuisinier possédant lui aussi le don de "shining" part en direction des routes enneigées rejoindre les potentiels survivants d'un carnage auguré.

Dans le rôle de l'écrivain poussé à la folie la plus psychotique, Jack Nicholson endosse avec extravagance (non dénuée d'humour sardonique !) un personnage malmené par les forces du Mal.
Son regard gouailleur renforcé par un rictus diablotin dégage une posture iconique à inscrire dans les annales du plus fascinant cinglé du cinoche à sensation ! Sa course intrépide pour appréhender à la hache son épouse empotée, entouré de son fils dégourdi, nous octroient des confrontations rageuses inscrites dans l'affres de la déraison.

L'Oeil du Labyrinthe
Jalonné de séquences grandioses restées dans toutes les mémoires (l'ascenseur évacuant un océan de sang, l'étreinte d'une femme nue subitement putréfiée, l'offensive cartoonesque dans la salle de bain, la poursuite nocturne dans le dédale champêtre), Shining est une symphonie stridente de la clameur. Scandé par une partition classique empruntant à Berlioz mais aussi une harmonie de cordes et percussions et transcendé par l'interprétation gouailleuse de Jack Nicholson, cette variation sur la folie se combine en un opéra de peur. Un ballet funèbre, trouble et dérangé, concocté avec l'alchimie formelle de sons et lumières, de manière à brimer le spectateur parmi la décadence de spectres farceurs.

LA PHOTO FINALE (source wikipedia)
La photo qui termine le film est semblable à la fin quelque peu mystérieuse et ambiguë de 2001. Elle a engendré plusieurs interprétations: la première serair que Jack Torrance, absorbé par l'hôtel, y deviendra un revenant de plus; le seconde serait que Jack a fréquenté l'hôtel hanté par les fantômes dans une vie antérieure, en 1921. Kubrick lui même n'a jamais donné une réponse définitive, préférant laisser les spectateurs décider d'eux mêmes.

Certaines personnes pourront penser que ce dernier plan est signe qu'en réalité, à la scène de la 1ère apparition du barman, nous avons quitté le réel et les hallucinations pour rentrer dans le vrai monde fantastique et surnaturel. L'image du film après analyse et avoir vu le dernier plan, change complètement, et on voit un Jack qui fait un pacte avec le diable dans le but d'avoir de l'alcool pour toujours. Il va devoir tuer son fils en particulier, qui dérange le délire de Jack, ou le monde du diable. Finalement, après avoir échoué, Jack se retrouve mort, mais le dernier plan sur la photo témoigne qu'il a réussi à rentrer dans la "soirée", dans ce monde; on notera son visage heureux. Stanley Kubrick quant à sa vision du film nous donne un indice: "Shining est un film optimiste. C'est une histoire de fantômes. Tout ce qu'il dit c'est qu'il y a une vie après la mort, c'est optimiste". Voilà qui veut tout dire.
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BRUNO MATEI
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