The Devil's Rejects de Rob Zombie, 2005

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The Devil's Rejects de Rob Zombie, 2005

Messagepar BRUNO MATEI » 13 Novembre 2015, 07:31

Réalisateur: Rob Zombie
Année: 2005
Origine: U.S.A.
Durée: 1h50 (Director's Cut)
Distribution: Sid Haig, Bill Moseley, Sheri Moon Zombie, William Forsythe, Ken Foree, Matthew McGrory, Leslie Easterbrook, Geoffrey Lewis.

Sortie salles France: 19 Juillet 2006 (Interdit aux - de 16 ans). U.S: 22 Juillet 2005

FILMOGRAPHIE: Rob Zombie est un chanteur, musicien et réalisateur américain, né le 12 Janvier 1965 à Haverhill, dans le Massachusetts.
2003: House of 1000 Corpses. 2005: The Devil's Rejects. 2007: Werewolf Women of the S.S. (trailer). 2007: Halloween. 2009: Halloween 2. 2012: The Lords of Salem. 2016: 31.

Faisant suite à la Maison des 1000 morts deux ans après sa confection, The Devil's Rejects en modifie sa topographie horrifique pour privilégier l'ultra-violence d'un road movie poisseux à travers la traque du shérif Wydell contre trois psychopathes qu'endossent le Capitaine Spaulding, Otis Driftwood et Baby Firefly. Fou de haine et de vengeance après que son frère eut été assassiné par ces derniers, John Quincy Wydell décide d'enfreindre les lois pour mieux les alpaguer quitte à en perdre son âme dans sa justice expéditive bafouée par la lâcheté et le goût du meurtre. Road movie pétulant consigné dans la démesure d'une ultra violence toujours plus dégénérée, hymne aux bandes crasseuses des Seventies dont Texas Chainsaw Massacre en porte les stigmates, Rob Zombie se surpasse à transfigurer le portrait d'anti-héros habités par des pulsions sanguinaires dans leur furieux désir de liberté. Avec le parti-pris jusqu'au-boutiste de nous illustrer sans détour leurs exactions gratuites, The Devil's Rejects dérange, incommode, ébranle le spectateur, partagé entre fascination morbide, rire nerveux et gêne morale. Les séquences les plus extrêmes imposant un réalisme cru à la limite du supportable lorsque les victimes moribondes supplient leur bourreau d'apaiser leur souffrance.

Si le scénario linéaire s'avère une limpidité scolaire, la manière ultra efficace dont Zombie exploite sa narration par le brio de la mise en scène engendre des morceaux d'anthologie à une cadence métronomique. D'un réalisme documenté et d'une audace désinhibée, le cinéaste ne cesse de provoquer à étaler sans répit des séquences d'humiliations et de tortures avec une immoralité assumée. Que ce soit du point de vue de nos sociopathes fraternels ou de la dérive licencieuse du shérif soumis à sa vendetta, The Devil's Rejects dépeint avec une flamboyance débridée un jeu du chat et de la souris au sein d'une Amérique profonde peuplée de rednecks ignares. Sur ce point, les seconds-rôles aux gueules burinées parfois grotesques ne manquent pas de cocasserie dans leur verve de mauvais goût (à l'instar de cette discussion échangée autour d'une transaction de volailles). De par ses trognes aussi vulgaires que mal élevées et notre trio de psychopathes puant la sueur et l'insalubrité, Rob Zombie en extrait une forme de parodie sarcastique, limite cartoonesque pour la caricature de ses malfrats se complaisant sans retenue dans l'insouciance, le sexe, la drogue, l'alcool et surtout la violence. Autour de ces postures sans vergogne, Rob Zombie parvient in extremis à modifier la donne dans sa dernière partie lorsque nos bourreaux vont se substituer aux victimes puisqu'un shérif assoiffé de sang aura décidé de les molester en fraudant les règles du jeu. Et de manière miraculeuse, de nous invoquer un soupçon d'empathie pour la rédemption suicidaire de ces rebuts de la société ! De par leur fin de course déloyale sujette à sévices humiliants, leur sens de fraternité familiale et leur appétence d'une liberté absolue. Zombie provoquant également l'émotion durant cette fuite sur bitume à travers l'intrusion de clichés reminiscents imposant, non sans lyrisme, leurs retrouvailles chaleureuses (sourires exaltants à l'appui !) au sein d'une campagne ensoleillée. Comme si ces déchets de l'humanité n'étaient finalement pas si éloignés de notre sens du bonheur !

Les Nouveaux Sauvages.
Aussi dérangeant qu'ultra jouissif dans son concentré d'ultra violence désinhibée et de mauvais goût cartoonesque (du moins pour les amateurs purs et durs de bandes déviantes sardoniques), Devil's Rejects transfigure le portrait au vitriol de psychopathes à la manière d'une "horde sauvage" contemporaine en quête ultime d'un enfer plus serein. Un moment de cinéma inoubliable transcendé par le talent viscéral des comédiens dans leur stature fétide, un chef-d'oeuvre d'immoralité où perce finalement (l'illusion) d'un humanisme désespéré.
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BRUNO MATEI
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