Terreur sur la Ligne de Fred Walton, 1979

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Terreur sur la Ligne de Fred Walton, 1979

Messagepar BRUNO MATEI » 31 Juillet 2014, 06:34

Titre d'origine: When a Stranger Callls
Réalisateur: Fred Walton
Année: 1979
Origine: U.S.A.
Durée: 1h37
Distribution: Charles Durning, Carol Kane, Colleen Dewhurst, Tony Beckley, Ron O'Neal, Steven Anderson.

FILMOGRAPHIE: Fred Walton est un réalisateur et scénariste américain.
1979: Terreur sur la Ligne. 1986: Week-end de terreur. 1987: Confession criminelle. 1987: Hadley's Rebellion. 1988: I saw what you did (télé-film). 1989: Seule dans la tour de verre (télé-film). 1990: Murder in Paradise. 1992: The Price She Paid (télé-film). 1992: Homewrecker (télé-film). 1993: Terreur sur la ligne 2 (télé-film). 1994: Dead Air (télé-film). 1995: The Courtyard (télé-film). 1996: The Stepford Husbands (télé-film).

Primé à Avoriaz deux fois consécutives, Terreur sur la Ligne s'est notamment attribué d'un joli succès commercial lors de sa sortie. Aujourd'hui oublié, voir même dénigré d'une certaine frange de cinéphiles et critiques spécialisées, ce premier long-métrage de Fred Walton s'avère un vrai coup de maître dans sa maîtrise du suspense et de l'angoisse influencée par Hitchcock. Divisé en trois actes, les 21 premières minutes nous relatent le harcèlement téléphonique d'une jeune baby-sitter, Jill Johnson, prise à parti avec un dangereux maniaque. Alors que ce dernier lui répète incessamment la même question: "Etes vous allée voir les enfants ?", elle finira par invoquer l'aide de la police en désespoir de cause. A travers ce huis-clos étouffant, Fred Walton nous élabore un modèle de mise en scène dans son management d'une tension exponentielle qui ne va pas lâcher d'une semelle l'anxiété du spectateur. La victime confinée dans une sombre demeure dont elle connait mal les lieux nous exprime d'autant mieux sa solitude craintive lorsqu'elle se laisse gagner par la paranoïa d'un danger imprécis mais persistant. Le tueur ne cessant de la rappeler au combiné pour lui rabâcher cette même question dérangeante ! Qui plus est, l'empathie qu'on lui éprouve est notamment exacerbée par sa fragilité émotionnelle à ne pouvoir canaliser ses sentiments de stress. Son harcèlement psychologique permanent éveille donc chez elle une lourde angoisse qui ira crescendo SPOIL ! jusqu'à l'issue implacable d'un twist particulièrement sordide Fin du Spoil !

Le second acte s'intéresse au plus près du profil psychologique du tueur, un malade tout juste évadé de l'asile après y avoir purgé 7 ans d'internement. C'est dans un bar miteux qu'il décide d'aborder un soir une sexagénaire particulièrement acariâtre. Au même moment, le détective privé John Clifford se lance à sa poursuite lors d'une traque impitoyable puisque délibéré à l'assassiner outrageusement. Cette fois, le réalisateur peaufine avec circonspection l'entretien d'un climat ombrageux à travers ses ruelles sombres infréquentables et à travers le sort réservé à une potentielle nouvelle victime. Quand au profil du criminel, il nous caractérise un psychopathe réduit à l'état de clochard car contraint de fréquenter les réfectoires humanitaires afin de subvenir à sa survie. Profondément paumé et meurtri de sa solitude, il déambule la nuit dans les quartiers défavorisés en quête de compagnie amicale avant de se torturer l'esprit de ses visions morbides. Car conscient de sa déficience mentale et incapable de pouvoir s'insérer dans la société, il finira par songer au suicide en guise de rédemption ! Superbement incarné par Tony Beckley (il décédera d'un cancer 3 jours après la sortie française du film !), l'acteur réussit à exprimer les sentiments de névrose, de désarroi et d'accès de violence dans sa condition de psychopathe désoeuvré en quête éperdue d'un main secourable et de repentance. Le troisième et dernier acte renoue avec la terreur invoquée au préambule parmi la nouvelle intervention de la baby-sitter, Jill Johnson. Aujourd'hui mariée et mère de 2 enfants, elle se prépare à dîner au restaurant avec son époux, quand bien même une nourrice est recrutée pour la garde de ses chérubins. Là encore, la montée en puissance du suspense et de l'angoisse confinés en interne de la cellule familiale vont être poussés à leur paroxysme lors d'un point d'orgue littéralement cinglant !

Fer de lance qui influencera une poignée de slashers ostentatoires (son remake aseptique, la saga Scream), Terreur sur la Ligne reste un modèle de suspense horrifique (rien que le prologue est à enseigner dans les écoles de ciné !) allouée à la fragilité psychologique des victimes terrorisées mais aussi à celle du tueur lamenté. Pour parachever, il faut impérativement vanter l'efficacité ensorcelante de sa partition ombrageuse savamment orchestrée pour exacerber l'angoisse !
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BRUNO MATEI
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