Splice de Vincenzo Natali, 2009

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Splice de Vincenzo Natali, 2009

Messagepar BRUNO MATEI » 18 Août 2015, 06:18

Réalisateur: Vincenzo Natali
Année: 2009
Origine: U.S.A/France/Canada
Durée: 1h47
Distribution: Adrien Brody, Sarah Polley, David Hewlett, Delphine Chanéac, Brandon McGibbon, Simona Maicanescu.

Sortie salles France: 30 Juin 2010. U.S: 4 Juin 2010

FILMOGRAPHIE: Vincenzo Natali est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 6 Janvier 1969 à Détroit, Michigan. 1997: Cube. 2002: Cypher. 2003: Nothing. 2009: Splice. 2013: Haunter.

Mise en garde contre les manipulations génétiques à des fins médicales, Splice empreinte ce thème d'anticipation pour façonner une série B efficace malgré le caractère prévisible du scénario. Afin de favoriser la recherche médicamenteuse, un couple de chercheurs a décidé de jouer aux apprentis-sorciers en combinant l'ADN humain avec celui de divers animaux. Il en résulte une créature hybride mi-humaine, mi-animale que le duo décide de planquer dans la grange de leur foyer. Prénommé Dren, cette dernière adopte un comportement toujours plus agressif depuis sa claustration, quand bien même les rapports du couple de scientifiques s'avèrent houleux face à leur situation devenue ingérable.

Sous couvert de science-fiction alarmiste, le réalisateur de Cube exploite le mythe du savant fou sous l'impulsion d'un suspense soutenu quant à l'évolution morale (et physique) de la créature. Par le biais d'effets spéciaux très réussis, Splice insuffle un indéniable pouvoir de fascination pour son apparence immaculée nantie d'un regard sensuel aussi trouble que magnétique. Le réalisateur accordant notamment avec soin documenté de dépeindre les diverses étapes de sa transformation, de sa gestation à sa maturité. Outre l'aspect attractif de cette découverte révolutionnaire tenant lieu de situations tantôt tendres, tantôt cocasses, l'intrigue met en parallèle les rapports équivoques du couple de chercheurs bravant les lois pour parfaire leur intérêt personnel (la quête de célébrité) et médicale (notamment afin de créer un vaccin contre Alzheimer). De leurs expériences frauduleuses émanent un comportement malsain bâti sur le mensonge, la trahison et même l'adultère lorsque la sexualité commence à susciter chez l'un d'eux un désir irrépressible d'expérience nouvelle avec l'autre. Par leur autorité contradictoire dénuée de repère dans leur éthique du Bien et du Mal, et l'attitude toujours plus farouche de Dren, une tension palpable commence à s'irriguer autour d'eux, quand bien même le spectateur, conscient de leur tardive prise de conscience, redoute une issue dramatique. Sans véritable surprise quant au cheminement narratif prévisible, Splice n'en demeure pas moins captivant, de par le caractère attachant des amants en perdition (Adrien Brody et Sarah Polley provoquent une réelle empathie dans leurs accès de remords et quête désespérée de rédemption) et l'aspect onirique d'une créature en mutation progressive (nouvelle icone cinégénique du bestiaire fantastique).

Sans révolutionner le genre mais avec sincérité de le respecter, Splice parvient surtout à générer suspense et tendresse autour des agissements véreux du trio maudit, que ce soit au niveau de leur amour maternel ou de la montée progressive du danger engendrant le ressort du sacrifice. Outre l'alchimie romantique du duo de comédiens se disputant la vedette avec intensité, le film cultive un sens de l'émerveillement en la présence androgyne de Dren, victime hybride enfantée par le genre humain.
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BRUNO MATEI
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