Bénéficiant d'une certaine renommée dans le cercle du cinéma Gore/trash underground allemand, Timo Rose a réalisé au cours de ces dernières années une petite lignée de films d'horreur en vidéo qui l'ont peu ou prou révélé dans ce domaine. Avec
Space Wolf, il s'offre les talents de maquilleur d'Olaf Ittenbach (fameux auteur des dérangeants
Black Past et
The Burning Moon puis de l'ultra-Gore
Premutos) et met en scène l'escapade en forêt d'une bande de délinquants accompagnés par leur psy qui tournera au bain de sang à la suite d'un pétage de plomb collectif puis de l'arrivée d'un mystérieux loup-garou, particulièrement féroce si celui-ci en est. Rose ne semble guère pressé par ce qui concerne le fait de filmer la boucherie et tente d'apporter une certaine profondeur à ses personnages. Grâce à des comédiens plus honnêtes que la moyenne et des dialogues qui pour une fois sonnent relativement juste, il y parvient d'une certaine manière, mais l'aspect excessivement amateur de la réalisation fiche tout en l'air. Comme si le format vidéo froid et laid ne suffisait pas, Timo Rose aggrave la situation en utilisant des effets de caméra minables, à la portée de quiconque possédant un caméscope chez soi. On sent qu'il a souhaité attribuer un rendu « clipesque » à la mise en scène et compte tenu du misérable budget de production, le résultat tient du gros fiasco. Le dernier quart de la bande, qui illustre le carnage du loup-garou, réserve quelques plans de Gore extrême et sauve l'honneur. Têtes fendues ou décapitées, corps partagés ou sectionnés, la boucherie est belle et bien là, même si l'on aurait pu avoir quelque chose de plus copieux et moins expéditif sous la dent. Olaf Ittenbach s'est occupé des effets spéciaux dans leur intégralité et cela se voit: malgré les moyens limités, les trucages Gore sont excellents et le design de la bestiole relativement réussi. Bien évidemment, le générique et la musique, malgré un titre rap sympa, paraissent très cheap et renvoient à un film fait à la maison. En dépit de son amateurisme évident,
Space Wolf demeure une curiosité à découvrir pour les inconditionnels de ce que l'on pourrait appeler « l'école du Gore underground germanique ». Moins efficace qu'un Ittenbach ou un Schnaas en terme de Gore pur et dur, il ne nous gratifie pas moins de quelques atrocités bien senties durant ses vingt dernières minutes et se doit d'être vu rien que pour cela.
4/10