Simetierre de Mary Lambert, 1989

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Simetierre de Mary Lambert, 1989

Messagepar BRUNO MATEI » 27 Août 2014, 06:47

Titre d'Origine: Pet Sematary
Réalisatrice: Mary Lambert
Année: 1989
Origine: U.S.A.
Durée: 1h43
Distribution: Dale Midkiff, Denise Crosby, Fred Gwynne, Miko Hughes, Brad Greenquist, Blaze Berdahl.

Récompense: Prix du Public au Festival d'Avoriaz, 1990

Sortie salles France: 17 Janvier 1990. U.S: 21 Avril 1989

FILMOGRAPHIE: Mary Lambert est une réalisatrice américaine, née le 13 Octobre 1951 à Helena, Arkansas (Etats-Unis).
1977: Rapid Eye Movements. 1987: Siesta. 1989: Bobby Brown his Prerogative (dtv). 1989: Simetierre. 1991: Grand Isle. 1992: Simetiere 2. 1994: Dragstrip Girl (télé-film). 1996: Le Visage du Mal (télé-film). 1997: Le Prix du Désir (télé-film). 1999: Clubland. 2000: In Between. 2000: Cercle Fermé. 2001: Strange Frequency (télé-film). 2001: Les Sorcières de Halloween 2 (télé-film). 2005: Urban Legend 3: Bloody Mary. 2008: The Attic. 2011: Mega Python vs. Gatoroid.

Poème mortifère sur l'injustice et la peur de la mort, Simetierre aborde le genre horrifique avec une intelligence rare pour décrire la descente aux enfers d'une famille incapable d'accepter l'idée de trépasser. D'après un célèbre roman de Stephen King, Simetierre tire parti d'une idée fort originale pour renouveler le mythe du zombie et engendrer une réflexion sur la souffrance physique et morale. Louis Creed, Rachel et leurs deux enfants emménagent dans leur nouvelle demeure bucolique située à proximité d'une route dangereuse, des camions circulant à grande vitesse. Chaudement accueilli par leur voisin de pallier, ce dernier propose rapidement au père de famille de lui faire visiter un cimetière pour animaux, quand bien même à quelques mètres de là une autre nécropole d'origine indienne possède la faculté de ressusciter les morts ! Il aura fallu qu'un évènement tragique intente à la vie du chat de la famille Creed pour que Louis se laisse tenter par l'expérience de résurrection !

Baignant dans un climat funèbre perpétuellement palpable, glacial et lancinant, Simetierre aborde le sujet de la mort sans inhibition, à l'instar de la cruelle malédiction qui va s'abattre sur la famille Creed. Confrontés à une succession de deuils improvisés, nos protagonistes sont ici caractérisés comme des citoyens égoïstes, apeurés et capricieux lorsque le fardeau de la mort les mesurent à leur douleur intime. C'est d'abord leur fille possessive Ellie qui voue une obsession morbide pour la survie de son chat, terrifiée à l'idée qu'un jour il puisse lui être soutiré par la faucheuse. Pendant ce temps, Louis, éminent médecin, est déjà fragilisé par la mort d'un de ses patients, quand bien même ce dernier lui revient sous l'apparence d'un zombie pour l'avertir de ne pas franchir la zone du cimetière indien. Quand à sa femme Rachel, elle reste perturbée par un épisode de son enfance lorsqu'elle devait surveiller l'état dégénératif de sa soeur souffrante du cancer. Hantée par son apparence émaciée et sa lente agonie, elle espérait finalement qu'elle meurt dans les plus brefs délais afin d'apaiser sa souffrance d'assister à autant de déchéance physique. Spoiler !!! Après la mort inopinée de leur chat, il aura fallu que le fils cadet des Creed meurt accidentellement, écrasé sous les roues d'un camion, pour que le paternel se résigne à braver la loi de son repos éternel, et donc de le ressusciter ! Fin du Spoiler. Le problème est que lorsque le défunt revient à la vie, c'est pour importuner les vivants de sa triste condition d'estropié hanté par l'imprécation. A travers cet argument fantastique particulièrement fascinant car posant notamment la question spirituelle sur l'existence de la vie au-delà de la mort, Simetierre met à l'épreuve le courage d'une famille accablée par le deuil mais ayant la possibilité d'en violer le fondement pour pactiser avec le surnaturel !

Traversé de séquences impressionnantes d'une rude intensité émotionnelle (la dégénérescence corporelle de Zelda, la tragédie accidentelle du petit Gage et ses funérailles houleuses, sa vengeance implacable auprès de sa famille), Simetierre préconise le drame psychologique sous couvert d'une horreur éprouvante jamais racoleuse. Il en émane une descente aux enfers implacable dans sa cruauté requise et son ironie macabre (notamment la mort insupportable d'un enfant, sa nouvelle condition de victime récalcitrante et l'exutoire de son sacrifice qui s'ensuit !). La mort, omniprésente, n'étant qu'un rappel spirituel, une fatalité et une catharsis afin d'abréger à jamais les souffrances du défunt.
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BRUNO MATEI
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