Silent Hill de Christophe gans, 2006

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Silent Hill de Christophe gans, 2006

Messagepar BRUNO MATEI » 24 Octobre 2015, 06:12

Réalisateur: Christophe Gans
Année: 2006
Origine: France/Canada
Durée: 2h05
Distribution: Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden, Jodelle Ferland, Deborah Kara Unger, Alice Krige, Kim Coates.

Sortie salles France: 26 Avril 2006. U.S: 21 Avril 2006

FILMOGRAPHIE: Christophe Gans est un réalisateur, producteur et scénariste français, né le 11 Mars 1960 à Antibes (Sud de la France).
1994: Necronomicon. 1995: Crying Freeman. 2001: Le Pacte des Loups. 2006: Silent Hill. 2014: La Belle et la Bête.

Cinq ans après le Pacte des Loups, Christophe Gans s'emploie de transposer à l'écran l'adaptation du célèbre jeu video Silent Hill. Pourvu d'un casting américain au charisme saillant, ce film d'ambiance à l'ancienne allie climat feutré et horreur insidieuse sous l'allégeance d'un spectre infantile. Souffrant de grave somnambulisme au point d'intenter à sa propre vie, Sharon, 10 ans, est hantée par de terribles cauchemars l'incitant à se réfugier dans la ville fantomatique de Silent Hill. Sa mère Rose décide de l'emmener dans cet endroit sinistré afin de tenter de démystifier l'origine de ses récurrents cauchemars. Alors qu'une motarde se lance à ses trousses, Rose et Sharon vont se retrouver embarqués dans un monde parallèle où les habitants du quartier sont entièrement soumis à la manipulation d'une fanatique religieuse.

Nanti d'une photo immaculée et de décors ombrageux plutôt malsains, Silent Hill renoue avec les ambiances diffuses des films d'horreur d'antan où la suggestion primait plutôt que l'esbroufe grand-guignolesque. C'est du moins ce que l'on peut vanter lors de sa première partie lorsque, au rythme d'une douce mélodie, Rose et l'officier partent à la recherche de Sharon dans une ville cendrée noyée de brume. Ambitieux et inspiré, Christophe Gans prend son temps à raconter son histoire en s'attardant de prime abord à soigner le cadre d'une atmosphère souvent rubigineuse. De par ses pièces décrépites martyrisées par un ancien incendie et les apparitions dantesques de créatures difformes par leur morphologie fulgurante. Il en émane un sentiment trouble d'insécurité et de malaise sous-jacent lorsque les forces des ténèbres se motivent à décourager l'investigation de nos héroïnes embarquées dans un dédale sans repère. Spoil ! Du moins avant de connaître les tenants et aboutissants des jumelles Sharon et Alessa étroitement liées à une affaire crapuleuse de viol fin du spoil. Dénonçant dans sa seconde partie le fanatisme, l'obscurantisme et les superstitions du point de vue d'un séminaire religieux, le cinéaste implique ses thèmes autour d'une douloureuse affaire d'infanticide, quand bien même la pédophilie et la démission maternelle en seront les ressorts responsables. Grâce à la sobriété des comédiennes inscrites dans une bravoure solidaire, l'empathie éprouvée renforce le caractère crédible de leur déambulation où cauchemar et réalité se confondent pour nous décrire un univers parallèle soumis à la malédiction d'une entité punitive. Outre le charisme prégnant des seconds-rôles inscrits dans le cynisme de l'influence meurtrière, on peut également saluer la présence malingre de Jodelle Ferland endossant dans une physionomie tantôt candide, tantôt hostile le double rôle équivoque de Sharon/Alessa.

Hormis quelques défaillances de rythme, son caractère déroutant en demi-teinte et la médiocrité de certains FX en CGI, Silent Hill parvient à fasciner avec le souci formel de retranscrire à l'écran un univers proprement atypique (même si certaines références à Hellraiser sont de mise pour le côté SM de créatures et victimes suppliciées). Par son climat tantôt mélancolique, tantôt malsain, et l'intensité douloureuse de son récit compromis à l'enfant martyr, Silent Hill laisse en mémoire des images marquantes aussi envoûtantes (les errances de l'héroïne au sein de la ville fantôme) que cauchemardesques (la damnation apocalyptique dans l'antre de l'église et la cruauté des châtiments corporels).
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BRUNO MATEI
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