Seizure, le Reine du Mal

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Messagepar BRUNO MATEI » 25 Août 2011, 11:58

SEIZURE, LA REINE DU MAL.
Titre d'Origine: Seizure
Réalisateur: Oliver Stone.
Année: 1974.
Origine: Canada / U.S.A.
Durée: 1h38.
Distribution: Jonathan Frid, Martine Beswick, Joseph Sirola, Christina Pickles, Hervé Villechaize, Anne Meacham, Roger De Koven, Troy Donahue, Mary Woronov, Richard Cox, Henry Judd Baker, Lucy Bingham.

FILMOGRAPHIE: Oliver Stone (William Oliver Stone) est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 15 septembre 1946 à New-York.
1974: La Reine du Mal, 1981: La Main du Cauchemar, 1986: Salvador, Platoon, 1987: Wall Street, 1988: Talk Radio, 1989: Né un 4 Juillet, 1991: Les Doors, 1991: JFK, 1993: Entre ciel et Terre, 1994: Tueurs Nés, 1995: Nixon, 1997: U-turn, 1999: l'Enfer du Dimanche, 2003: Comandante (Doc), 2003: Persona non grata, 2004: Looking for Fidel (télé-film), 2004: Alexandre, 2006: World Trade Center, 2008: W.: l'Impossible Président, 2009: Soul of the Border, 2010: Wall Street: l'argent ne dort jamais.

Premier essai derrière la caméra d'Oliver Stone, Seizure est un ovni sorti de l'esprit personnel d'un cinéaste expérimental contrarié par l'idée de la mort et de cette peur indissociable qui refrène l'être humain.

Un célèbre écrivain réputé pour ses écrits horrifiques est obsédé par un cauchemar récurrent auquel ses héros de son dernier roman viennent le tourmenter durant ses nuits agitées. Un jour, alors qu'il reçoit la visite de nombreux invités familiers, ses personnages de fiction semblent prendre vie pour venir les provoquer dans une série d'épreuves létales.

Attention, curiosité incongrue à réserver à un public averti ! Dans la mesure où Seizure se rapproche plus du trip expérimental, abstrait et décousu que le divertissement ludique classiquement convenu. Dès son premier long-métrage, Oliver Stone semble passionné par le traitement de son sujet physiologique et tente de nous livrer une oeuvre interlope ne ressemblant à rien de connu. Un trio de personnages véreux au look improbable (un géant athlétique atteint de mutisme, un nain mesquin surnommé l'araignée et une vamp indocile représentée par la reine noire) sèment la zizanie parmi un groupe d'invités réunis dans la demeure d'un célèbre écrivain. Ils vont devoir faire preuve de courage et persévérance face à nombres d'épreuves diaboliques concoctées par ces adeptes du Mal afin de leur faire tester leur capacité physique et psychologique à se mesurer face à la mort.
Dans un montage anarchique et épileptique, de manière aussi à mieux nous égarer dans les péripéties agencées, Seizure souhaite nous confronter à notre peur innée de la mort et de l'inconnu irrationnel. De cette potentielle emprise surnaturelle apte à nous nuire dans le seul but de commettre le Mal de par leur nature intrinsèque. Oliver Stone mène futilement le doute chez le spectateur puisqu'en amont de l'intrigue, une info capitale est signalée par le biais d'un poste de radio annonçant succinctement que trois individus dangereux ont réussi à s'évader d'un asile psychiatrique pour sévir en toute liberté. Mais le fait que ces épreuves létales perpétrées pour nos protagonistes, asservis par l'autorité de personnages délétères, semblent bien présager que nous avons certainement affaire à des icônes maléfiques matérialisées par un écrivain obsédé par ses angoisses néfastes. A moins que toute cette mascarade n'était qu'un énième cauchemar illusoire fantasmé par l'esprit dérangé d'un homme esseulé en prise avec ses démons intérieurs.

Après maintes péripéties saugrenues engagées pour les victimes sévèrement fustigées entre elles, l'épilogue bicéphale dévoilera enfin le fin mot de l'énigme après avoir une fois de plus induit en erreur le public décontenancé. Une supercherie perfide élaborée par un réalisateur néophyte souhaitant finalement souscrire à une métaphore sur les affres de la peur enfouies en chaque être humain.

En dehors d'une interprétation d'ensemble plutôt honorable, on peut souligner la prestance singulière de l'acteur nain Hervé Villechaize (l'île fantastique), plutôt inquiétant et sardonique dans ses exactions perfides à provoquer sournoisement ses victimes démunies. Mais c'est sans compter sur la présence de l'une des reines de l'horreur que Seizure accorde une belle alchimie diabolique en la présence de Martine Beswick. Vamp mécréante et intraitable, son look macabre accoutré d'une robe opaque et surtout son expressivité ténébreuse d'un regard envoûté attribuent une belle dimension horrifique culminant son apogée dans une dernière séquence proprement terrifiante !

Dans une multitude de séquences débridées, baroques, dérangées et désordonnées, Seizure rebute et provoque l'anxiété, distille un futile malaise lattent accentué par une ambiance malsaine sous-jacente où des démons atypiques sèment la panique dans l'esprit chétif des pauvres victimes. Oliver Stone utilise l'ustensile de l'épouvante afin de mieux nous confronter à notre rapport conflictuel avec la peur morbide. Une forme d'exutoire de songer à dépasser et dominer l'esprit anxiogène de la crainte afin de renouer avec la paix et la sérénité intérieure. Parfois maladroit, confus, brouillon, étrange, insolite et désincarné, cette rareté est une étrange découverte qui ne risque pas de laisser indifférent.
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BRUNO MATEI
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