Scalps de Fred Olen Ray, 1983

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Scalps de Fred Olen Ray, 1983

Messagepar BRUNO MATEI » 12 Février 2016, 07:20

Réalisateur: Fred Olen Ray
Année: 1983
Origine: U.S.A.
Durée: 1h22
Distribution: Jo-Ann Robinson, Richard Hench, Roger Maycock, Frank McDonald, Carol Sue Flockhart, Barbara Magnusson.

Sortie salles U.S: Décembre 1983.

FILMOGRAPHIE: Fred Olen Ray est un producteur de cinéma, réalisateur, scénariste américain, également catcheur et acteur, né le 10 septembre 1954.
Retrouvez l'intégralité de sa filmo à la fin de la chronique.

Curiosité horrifique oubliée et méconnue que l'éditeur Uncut Movie sortit de sa torpeur dans une édition Dvd passable (l'image vaporeuse s'avère digne d'une Vhs), Scalps est une série B d'exploitation portant la signature de Fred Olen Ray. Un cinéaste prolifique soumis à l'enseigne Z, faute de budget souvent précaire et d'une distribution amateuriste. Réalisé avec les moyens du bord en un minimum de temps, Scalps ne déroge pas à la règle. Le cinéaste concentrant l'essentiel de son action dans la scénographie aride d'un désert californien. En l'absence de leur professeur, six jeunes étudiants spécialistes d'archéologie ont pour mission de fouiller les terres sacrées d'une ancienne tribu indienne. Malgré le remord et la culpabilité de l'un d'eux, ils finissent par libérer l'esprit maléfique d'un sorcier délibéré à leur faire payer la violation de territoire. A partir de ce pitch linéaire, Fred Olen Ray en exploite un slasher surnaturel où l'ombre d'une présence délétère plane sur les épaules des protagonistes et avant que la violence ne s'abatte sur eux. En terme d'imagerie gore et malgré son interdiction dans certains pays, Scalps s'avère un peu timoré si on épargne deux séquences assez impressionnantes.

Celui d'un égorgement réaliste perpétré à l'arme blanche suivi du scalp de la victime. Sur ce dernier point, on préférera quand même se remémorer la vigueur cinglante (car beaucoup plus réaliste) des exactions de Frank Zito instaurées dans les deux versions de Maniac. Au niveau du cheminement narratif, n'attendez donc aucune surprise, l'intrigue s'efforçant de suivre le cache-cache improvisé entre les victimes et un démon indien ayant parvenu à posséder l'esprit de l'un d'eux. Par le biais de cette possession démoniaque, on songe à Evil-Dead réalisé un an au préalable, quand bien même l'une des protagonistes susceptible aux présences occultes nous refait le coup du médium doué de visions. Si les comédiens amateurs n'apportent aucune densité humaine à leur fonction alimentaire (si bien qu'on peine à les distinguer), une sympathie niaise émane de leur effort à exprimer angoisse et désarroi face à la menace invisible, quand bien même leur esprit de cohésion nous accorde un soupçon d'attachement. En dépit de ses carences et d'une réalisation approximative (faux raccords à l'appui), Scalps parvient pourtant à diluer une atmosphère d'inquiétude au coeur des collines californiennes. Le réalisateur parvenant souvent à cristalliser une atmosphère maléfique parmi l'environnement naturel d'un soleil écrasant ou celui d'un ciel nocturne. En prime, et par l'effet du ralenti, certaines séquences oniriques dégagent un sentiment d'insécurité anxiogène lorsque les victimes pourchassées tentent de fuir le démon à travers la végétation. Grâce à la structure feutrée de ce climat tantôt crépusculaire, tantôt solaire, Scalps parvient à fasciner durant tout le périple de survie.

Relique bisseuse à la lisière du nanar, Scalps constitue un produit d'exploitation bourré de maladresses mais néanmoins envoûtant par sa faculté à nous immerger dans un environnement aussi malsain qu'interlope. Son côté fauché et le jeu aseptique mais avenant des comédiens ajoutant charme et sympathie pour leur comportement hagard et désorienté d'une épreuve de survie en chute libre. Par le biais de son thème social imparti à la cause indienne, on peut également souligner le mérite du cinéaste à militer contre le massacre des colons américains. A réserver toutefois aux inconditionnels.
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BRUNO MATEI
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