LA ROSE ECORCHEE

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LA ROSE ECORCHEE

Messagepar BRUNO MATEI » 15 Février 2013, 07:42

Titre d'Origine: The Blood Rose / Devil's Maniac
Réalisateur: Claude Mulot
Année: 1969
Origine: France
Durée: 1h32
Distribution: Philippe Lemaire, Annie Duperey, Elizabeth Teissier, Olivia Robin, Michèle Perello, Valérie Boisgel, Jean-Pierre Honoré, Gérard Antoine Huart, Howard Vernon.

FILMOGRAPHIE: Claude Mulot (Frédéric Lansac) est un réalisateur et scénariste français, né le 21 août 1942 à Paris, décédé le 13 Octobre 1986 à Saint-Tropez.
1968: Sexyrella. 1969: La Rose Ecorchée. 1971: La Saignée. 1973: Profession : Aventuriers. 1974: Les Charnelles. 1975: Le Sexe qui parle. 1976: La Rage de jouir. 1977: Suprêmes jouissances. 1977: La Grande Baise. 1977: Belles d'un soir. 1978: Le Sexe qui parle 2. 1980: La Femme Objet. 1980: l'Immorale. 1980: Les Petites Ecolières. 1981: Le jour se lève et les conneries commencent. 1983: Black Venus. 1986: Le Couteau sous la gorge.

Claude Mulot, spécialiste du porno durant les années 70, réalise avec son second long-métrage un authentique fleuron bisseux du fantastique français. L'une des rares incursions pour l'hexagone dans le gothisme flamboyant hérité des cinéastes transalpins Bava et Freda. Le casting est constitué d'une flopée de comédiens hétérogènes comme Annie Duperey (plus gracile que jamais !), notre future voyante astrale Elizabeth Tessier, le vétéran Howard Vernon, Philippe Lemaire, et enfin les deux nains Roberto et Johnny Cacao. Sans occulter le charme de demoiselles dénudées d'une beauté particulièrement lascive (Olivia Robin en tête pour son physique particulièrement longiligne et ensorcelant).
La trame de la Rose Ecorchée est une déclinaison à peine voilé des Yeux sans Visages de Franju. La femme d'un riche peintre se retrouve défigurée suite à un accident volontairement perpétré par la maîtresse jalouse. Éperdument amoureux mais anéanti par le chagrin, Frédéric se calfeutre à l'intérieur de son château parmi la présence monstrueuse de son épouse. Jusqu'au jour où l'un de ses amis botaniques, ancien chirurgien, lui offre l'opportunité de tenter une greffe de visage afin que Anne puisse retrouver sa beauté d'antan. Seulement voilà, ils ont besoin de kidnapper une jeune pèlerine afin de pouvoir lui prélever des tissus vivants.

Esthétiquement splendide, la Rose Ecorchée s'avère de prime abord un régal pour les yeux tant Mulot s'attarde à fignoler ses cadrages, ses éclairages baroques sous des décors d'architecture aux nuances polychromes. Le tout filmé en interne d'un château ancestral (comme le souligne le générique introductif !). Baignant constamment dans une ambiance mélancolique, le film est une élégie romantique pour deux amants maudits, séparés par la jalousie d'une mégère capricieuse. Les protagonistes principaux qui évoluent durant le récit (Frédéric, Anne et le docteur Romer) sont caractérisés par des personnes meurtries et égoïstes mais davantage gagnés par la contrariété du remord. ATTENTION SPOILER !!! C'est d'ailleurs avec la remise en question du docteur Romer (incarné par un Howard Vernon étonnamment sobre !), épris de contrition, que l'opération tant escomptée va converger vers une débâcle familiale. FIN DU SPOILER.
D'un érotisme timoré pour contempler la présence suave de filles déshabillées et frileux en terme d'effusions gores, la Rose Ecorchée déploie néanmoins en de brèves occasions une certaine violence impudente pour les altercations commises sur des femmes démunies. L'ambition du réalisateur Claude Mulot n'est donc pas de nous façonner un film d'exploitation plagiant sans vergogne les thèmes chers à Georges Franju mais de nous narrer avec lyrisme prude une cruelle histoire d'amour. La présence saugrenue des deux nains peut parfois prêter à sourire dans leur jeu quelque peu inexpressif mais ils réussissent néanmoins à véhiculer une présence insolite parmi l'orgueil des autres antagonistes !

Le château des amants maudits
Oublié de tous mais défendu bec et ongle par une poignée de fantasticophiles puristes, La Rose Ecorchée est l'une des rares réussites françaises à avoir su faire preuve d'ambition formelle en empruntant le patrimoine du gothisme italien. Le soin alloué à la mise en scène, la sincérité des comédiens et surtout l'esthétisme stylisé émanant des intérieurs du château convergent vers un conte aussi étincelant qu'infortuné.
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BRUNO MATEI
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