Rolling Thunder de John Flynn, 1977

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Rolling Thunder de John Flynn, 1977

Messagepar BRUNO MATEI » 24 Juillet 2014, 07:05

Titre français: Légitime Violence
Réalisateur: John Flynn
Année: 1977
Origine: U.S.A.
Durée: 1h42 (version intégrale)
Distribution: William Devane, Tommy Lee Jones, Linda Haynes, James Brest, Dabney Coleman, Lisa Blake Richards, Luke Askew.

FILMOGRAPHIE: John Flynn est un réalisateur et scénariste américain, né le 14 Mars 1932 à Chicago, décédé le 4 Avril 2007 en Californie.
1968: Le Sergent. 1972: The Jerusalem File. 1973: Echec à l'Organisation. 1977: Légitime Violence. 1980: Les Massacreurs de Brooklyn. 1980: Marilyn, une vie inachevée. 1983: Touched. 1987: Pacte avec un Tueur. 1989: Haute Sécurité. 1991: Justice Sauvage. 1992: Nails (télé-film). 1993: Scam (télé-film). 1994: Brainscan. 1999: Meurtres très ordonnés. 2001: Protection.

Vigilante movie bien ancré dans les années 70 dans sa violence aride façon Peckinpah et dans sa représentation nihiliste d'une Amérique gangrenée par la criminalité, Rolling Thunder bénéficie aujourd'hui d'une côte d'estime bien plus considérable que lors de sa sortie. Pour exemple, Quentin Tarantino lui voue un tel culte qu'il emprunta le titre éponyme afin de nommer sa boite de distribution Dvd spécialisée dans le cinéma d'exploitation. Après 7 ans de captivité au Vietnam, le major Charles Rane retour chez lui pour être accueilli comme un héros de guerre multi décoré et ovationné par la population. Traumatisé par ce qu'il a vécu, ses relations avec son fils et sa femme battent de l'aile, quand bien même cette dernière lui avoue qu'elle l'a trompé avec l'un de ses amis. Quelques jours plus tard, une bande malfrats s'introduisent dans sa demeure pour lui réclamer une mallette de dollars. Tenant tête à leur exigence, il est sévèrement battu puis torturé par un broyeur de cuisine lui arrachant la main.

Entre le western et le film d'auto-défense initié par Bronson avec Un Justicier dans la Ville, Rolling Thunder se détache du lot traditionnel par une aura toute particulière pour le genre d'exploitation où vendetta est synonyme de violence expéditive. Celle d'un climat poisseux au sein d'une Amérique hantée par des fantômes marginaux, même si c'est au niveau de la frontière mexicaine que notre anti-héros s'aventurera afin de retrouver les assassins de sa famille. Epaulé d'une blondinette de 30 ans en quête affective, Charles Rane l'utilise au départ comme appât pour mieux amadouer les criminels et avant d'aborder une relation faussement sentimentale. Déambulant dans les endroits miteux de bars et de bordel, notre exterminateur n'a comme seul dessein d'affronter l'ennemi par le sang afin de satisfaire ses pulsions meurtrières. Muni d'un crochet de boucher à la place d'une main amputée et de diverses armes à feu, c'est une guerre toute aussi bestiale qu'il décide de déclarer dans un dernier baroud d'honneur suicidaire. Avec son ambiance défaitiste où les contrées désertiques sont desséchées par le soleil, Rolling Thunder contraste avec la désillusion du vétéran traumatisé par les horreurs de la guerre et devenu depuis machine à tuer. Sa tentative de réhabilitation au sein de sa patrie ne sera de courte durée puisque conscient qu'il n'est plus que l'ombre de lui même, un mort-vivant préalablement sacrifié dans une geôle de prisonniers. Diatribe contre la barbarie de la guerre, John Flynn dresse ici l'inquiétant portrait d'un martyr devenu insensible à la douleur parce que épris de masochisme pour la torture quotidienne qu'il a autrefois expérimenté. A travers son errance désabusée et sa complicité fragile avec son amie de passage, le film observe leur parcours de laissés-pour-compte rêvant d'un ailleurs édénique (celui de la nature réfrigérante de l'Alaska !) afin d'oublier leur morne existence.

Le Mort-Vivant
Traversé d'éclairs de violence sèche jusqu'au point d'orgue paroxystique, Rolling Thunder est une odyssée de l'amertume et de la solitude, le tableau dérisoire d'une Amérique post-vietnamienne dénuée de repères, au moment même où l'un de leur vétéran aura décidé une seconde fois de s'y sacrifier. C'est ce qui fait l'originalité et l'intensité de cet étrange périple hanté par le charisme sévère d'un acteur concis, William Devane.
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BRUNO MATEI
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