La Revanche de Frankenstein de Terence Fisher, 1958

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

La Revanche de Frankenstein de Terence Fisher, 1958

Messagepar BRUNO MATEI » 02 Avril 2015, 06:26

Titre d'origine: The Revenge of Frankenstein
Réalisateur: Terence Fisher
Année: 1958
Origine: Angleterre
Durée: 1h29
Distribution: Peter Cushing, Francis Matthews, Eunice Gayson, Michael Gwynn, John Welsh, Lionel Jeffries.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville.
1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.

Un an après le succès de Frankenstein s'est échappé, Terence Fisher renoue avec les expériences frauduleuses du baron dans La Revanche de Frankenstein. Une suite quelque peu ternie par son demi-échec en salles en dépit d'un résultat assez convenable dans l'hexagone. Après avoir échappé à la guillotine, le baron Frankenstein réussit à s'exiler 3 ans plus tard en Allemagne pour renouer avec ses travaux. C'est avec l'aide d'un assistant et d'un bénévole qu'il continue de parfaire sa mission, celle de créer l'être parfait en transplantant le cerveau d'un génie dans le corps d'un autre sujet. Prenant à contre-pied l'aspect explicitement horrifique de la créature du précédent volet, La Revanche de Frankenstein adopte une démarche beaucoup plus subtile pour mettre en exergue la nouvelle identité d'un monstre estropié. Car complexé d'une infirmité physique, Karl accepte de se prêter à l'expérience scientifique du baron pour retrouver une apparence ordinaire dans le corps saint d'un étranger. Qui plus est, pourvu d'un cerveau intelligent, Frankenstein se motive à l'exploiter afin de créer l'être parfait.

L'apparence beaucoup plus humaine de cette créature hybride renforce l'intensité dramatique émanant de sa situation démunie lorsqu'elle prend conscience que sa fonction cognitive lui remémore la douleur qu'elle éprouvait autrefois dans son ancien corps. D'où une réflexion sur la réminiscence et l'autosuggestion à travers le trouble de la neurologie. Devenu à son tour monstre de foire car à nouveau emprisonné dans un corps dégénératif, son désespoir l'entraîne vers une rancune meurtrière. Cet excellent scénario, nous le devons à un fidèle artisan de la Hammer, Jimmy Sangster. Ce dernier n'hésitant pas non plus à verser dans l'ironie caustique lorsque le Baron souhaite se substituer au monstre par le biais d'une conclusion aussi déroutante que couillue. Se raillant de la religion comme le laisse suggérer Frankenstein depuis ses premières expériences sur la résurrection, le prologue en rajoute une louche dans l'humour noir lorsqu'un prêtre se retrouve finalement décapité par guillotine pour tenir lieu du vrai coupable. En ce qui concerne la caractérisation du Baron, le personnage est ici beaucoup plus posé, moins excentrique et plus avisé afin de paraître aux yeux des autres un scientifique avenant plutôt discret. Aussi à l'aise que dans son précédent rôle, Peter Cushing insuffle un charisme taillé sur mesure dans sa posture de praticien plus sournois à accomplir ses méfaits parmi l'indulgence d'un adjoint moins retors.

Toujours aussi captivant mais moins spectaculaire et horrifique que son modèle, La Revanche de Frankenstein tire-pari de sa perspicacité narrative à renouveler le concept scientifique du Baron dans une horreur aussi insinueuse qu'insidieuse. Le ressort psychologique de la créature cultivant notamment une réflexion sur l'apparence corporelle avide de sainteté. Un thème d'actualité on ne peut plus édifiant dans une société aussi matérialiste que la notre !
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Retourner vers Cinéma Horreur & Fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités

cron