Red to kill

-> Le gros Gore qui tache et les films dégueux à vomir

Messagepar Sir Gore » 14 Octobre 2006, 14:11

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Casting: Lily Chung, Ben Ng, Money Lo.

Ming-Ming est une jeune handicapée mentale vivant avec son père. Le jour où celui-ci décède, la vie de la jeune danseuse bascule et c'est dans un institut spécialisé q'’elle se voit contrainte de poursuivre son existence. Epaulée par ses trois poissons rouges et sa nouvelle amie Man Yee Lo, assistance sociale, Ming-Ming va tenter de reprendre le contrôle de sa vie. C'est cependant sans compter sur un violeur qui sévit depuis quelques temps au sein du quartier. L'homme dont les pulsions s'éveillent à la vue de la couleur rouge va bien entendu s'en prendre à la malheureuse héroïne et la détruire aussi bien physiquement que mentalement. La justice ayant fait chou blanc, Ming-Ming et Man Yee Lo vont devoir prendre elles-mêmes les choses en mains et assouvir leur besoin de vengeance…

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Avouons-le direct, Red to Kill est l'un des films les plus malsains et dérangeants jamais tournés. Une véritable plongée dans un univers glauque, crasseux et immonde, qui laisse franchement perplexe, mais en même temps satisfait, comblé par ce qu'on attendait de lui.

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Les bandes d'exploitation à Hong Kong, c'est décidément pas comme celles de chez nous, occidentaux. Alors que nos vieilles séries Z, films de cannibales ou de zombis généralement de nationalité italienne ou américaine étaient la plupart du temps bâclés par de minables tâcherons sans la moindre notion cinématographique, les cantonais eux savent généralement tenir une caméra, mieux même, bon nombre d'œuvres classées dans la dite Category 3 en raison de leur complaisance dans le sexe et l'atroce font preuve d'un intérêt formel ostensible. C'est le cas de ce Red to Kill, thriller sulfureux et ultra-violent relatant un sinistre fait divers réel comme quoi une jeune handicapée mentale, violée par un dégénéré mental, n'aurait pu fournir un témoignage convaincant afin de mettre son agresseur sous les verrous lors du procès, occasionnant la libération immédiate de celui-ci. Billy Tang nous fait ressentir au mieux l'atmosphère sale et oppressante de son métrage en optant pour une mise en scène très brute, aidée d'une photographie sombre et saturée, un peu à la manière d'un esthétisme 80's à la fois cheap et mystérieux. Les décors cliniques hostiles de cet hôpital psychiatrique, lieu principal de l'action, y participent également pour beaucoup.

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Mais venons-en au fait: ce film choque non seulement par son degré extrême de sadisme (viols et brutalités physiques à la pelle) et la crudité de son érotisme, mais également par son caractère complaisant et son traitement totalement irrationnel; les acteurs n'ont aucune crédibilité et surjouent affreusement, tout sonne faux dans les situations, les rebondissements, les réactions et sentiments des personnages, on appuie le trait à n'importe quelle occasion et on renforce chaque effet à grandes nappes de synthétiseur bontempi - pour mettre le trouillomètre à zéro ou pour faire verser des
larmes -, l'ensemble en devient profondément grotesque mais jamais drôle pour autant. Ces manies de mauvais film d'exploitation renforcent au contraire le malaise éprouvé, à l'instar du monumental Ebola Syndrome notamment, autre bande hardcore d'une morbidité inconcevable, car l'on se sent comme pris dans le piège d'un long cauchemar sordide.

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Cependant, Red to Kill ne serait pas forcément à la hauteur de sa réputation sans la composition démentielle de Ben Ng en psychopathe dangereusement obsédé sexuel, qui suscite un effroi palpable malgré les outrances de son jeu. Comme le cinglé Anthony Wong dans The Untold Story et Ebola Syndrome, quoiqu'en beaucoup plus caricatural, il représente une figure de salopard proprement impossible à oublier, tant il va jusqu'au bout de son rôle.

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Œuvre nauséabonde, transgressive et quasi traumatisante, Red to Kill se doit d'être placé parmi les cadors des productions HK classées Category 3. Le genre de film qui divise, entre ceux qui crient à la série Z abjecte et les autres qui prennent leur pied devant un spectacle aussi singulier et extrême.

8/10

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Messagepar The Trooper » 14 Octobre 2006, 14:57

Gunblast, je ne peux que te feliciter.... B)
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Messagepar Sir Gore » 14 Octobre 2006, 15:05

Thanks le Troop. :) As-tu vu ce bon gros film de barjo ?
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