Rammbock

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Messagepar BRUNO MATEI » 13 Décembre 2010, 21:52

RAMMBOCK.
Titre original: Siege of the Dead
Réalisateur: Marvin Kren.
Année: 2010.
Origine: Allemagne.
Durée: 1H04.
Distribution: Michael Fuith, Theo Trebs, Steffen Münster, Jörn Hentschel, Brigitte Kren, Sebastian Achilles, Emily Cox.

BIOGRAPHIE: Né en 1980 à Vienne (Autriche), Marvin Kren a travaillé depuis les dix dernières années comme assistant réalisateur, cadreur et producteur. Il a étudié l’économie européenne et la gestion des affaires à Vienne et de 2006 à 2008 il suit des études de metteur en scène à l’école des medias de Hamburg. Il a réalisé des nombreux court-métrages, comme Love is Hard as Walls, des documentaires et des séries. Rammbock est son premier long métrage.

Dans la mouvance actuelle des films d'infectés tels que Rec, la Horde ou The Crazies, Rammbock, production allemande de courte durée (1H04) tire son épingle du jeu par son refus du spectaculaire outrancier grâce à une narration orientée vers la caractérisation de ses personnages humains. Des anti-héros combattants pour leur survie dans un immeuble encerclé par une menace meurtrière.

Alors que Michael vient d'arriver à Berlin pour rencontrer sa petite amie Gabi et tenter une éventuelle réconciliation, un mystérieux virus transforme les êtres humains en monstres atteints d'une folie meurtrière incontrôlée.
En l'absence de Gabi, Michael va se lier d'amitié avec un jeune plombier qui était venu réparer la tuyauterie dans l'appartement de celle-ci. Ensemble ils vont essayer d'échapper à la menace extérieure davantage pernicieuse qui essaie d'investir le portail de l'immeuble.

D'une trame convenue rebattue que l'on connait par coeur, Rammbock, petite production indépendante au budget restreint attise fugacement la sympathie et l'attention grâce en priorité à l'attachement accordé aux deux protagonistes principaux. Un duo formé par Michael, un homme désabusé à la recherche de son amour éperdue et le jeune Harper, un garçon solitaire débrouillard et courageux, bientôt en phase d'accorder une potentielle idylle amoureuse.
Deux personnages lambdas trouvant refuge dans un appartement barricadé que le réalisateur Marvin Kren filme avec humilité et empathie dans leurs tourments intérieurs, gangrénés par leur cause personnelle et l'odeur de la mort davantage exsangue d'une menace contagieuse.

Son aspect visuel froid et clinique est accentué par une photographie délavée pour authentifier l'ambiance d'apocalypse futilement et efficacement décrite. Grâce aussi à l'emploi adroit de quelques plans brefs de désolation où l'on voit apparaitre des trombes de fumée s'évacuant au dessus de la ville. Tandis qu'au travers des infos retransmises, les dépêches télévisuellles alarmistes sont narrées de manière aggravée. Et la radio n'est pas non plus en reste pour entendre inlassablement un spot publicitaire tournant en boucle afin d'avertir chaque citoyen.
Le sens du réalisme d'une ambiance anxiogène consolidée dans le quotidien morose d'une banlieue allemande avec ses quidams assiégés adhère la foi du spectateur auquel il s'identifie facilement face à ses personnages crédibilisés.
Tandis qu'au gré des rencontres impromptues, traversées de quelques attaques violentes des infectés (non dénuées de gore dans un arrache de gore hyper réaliste en tout début de métrage), nos protagonistes déconcertés vont tenter de s'unifier, trouver le moyen le plus perspicace de sortir de l'immeuble et rejoindre un bateau pour regagner l'océan se trouvant à proximité de la région.

ATTENTION SPOILER !!!
Mais il faudra pour cela envisager de manière suicidaire de tenter à traverser une ville grouillante de vermines sanguinaires et l'idée de l'appareil photo faisant office d'élément salvateur pourrait prêter à sourire chez certains spectateurs. Pourtant, cette ruse inédite destinée à aveugler la rétine des infectés se révèle plutôt bien pensée et convaincante.
Ces quelques surprises qui parsèment le récit sont plutôt bien amenées et se révèlent crédibles dans l'évolution de l'intrigue pour décrire également en filigrane une histoire d'amour désespérée aboutissant à un final poétiquement morbide.
Par petites touches intimistes, Marvin Kren nous narre donc le cheminement de Michael, désespéré à l'idée de s'octroyer une seconde chance pour sa rupture sentimentale imposée. Alors qu'il rencontrera de manière paradoxale le destin précipité, salvateur d'un couple anodin qui ira s'unir malencontreusement jusque dans la mort.
C'est ce sens sacrificiel de l'amour cathartique que l'on retrouvera à la toute fin du métrage, qui touche l'émotion impliquée du spectateur avant que n'éclot une potentielle romance entre deux jeunes novices rescapés de l'enfer.
FIN DU SPOILER.

Parsemé d'un sens discret de l'humour caustique, Rammbock n'invente rien et n'est pas censé révolutionner le genre mais il se révèle une production mineure plutôt bien bricolée, efficacement menée et convaincante dans son énième huis-clos assiégé par des fous-furieux sanguinaires. Et cela en dépit de sa courte durée.
Par son traitement humain établi en faveur de ses personnages, il vaudra nettement mieux que les produits sevrés aux actions clippesques et au gore racoleur, tendance The Crazies ou du DTV coutumier bas de plafond.
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Messagepar san » 13 Décembre 2010, 22:09

Héhé...ça donne envie de regarder celà le plus vite possible !! ! !merci :rolleyes:
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Messagepar Lan » 20 Mai 2011, 14:24

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Ecrit par Benjamin Hessler
Avec Michael Fuith, Theo Trebs, Sebastian Achilles, Melanie Berke, Emily Cox

Année : 2010
Pays : Allemagne
Durée : 64 min

.: L'HISTOIRE
Alors que Michael arrive à Berlin pour rendre visite à Gabi, son ex-petite amie adorée, un terrible virus – transformant le commun des mortels en tueur sanguinaire – se propage rapidement à travers la ville. Michael, s'inquiétant de ne pas trouver Gabi chez elle, fait la rencontre d'Harper, un jeune apprenti plombier qui effectue des travaux dans l'immeuble. Ensemble, ils parviennent à se barricader tandis que des hordes contaminées par le virus envahissent les lieux. Cernés par ces zombies assoiffés, Michael et Harper doivent combattre pour défendre leur vie et il leur faudra user de toute leur ingéniosité pour survivre et retrouver Gabi.

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.: LA CRITIQUE
Ce n'est plus une nouveauté, encore moins une réjouissante surprise pour le fan au cœur glougloutant à chaque annonce d'un projet ô combien rare mais précieux mêlant viande putréfiée et tronçonneuse. Le zombie/infecté à fait son retour sur nos écrans. Si on doit pas mal de réussites à ce genre bien à part et ô combien codifié, la surmultiplication des aventures de nos amis qui puent a tout de même de quoi commencer à inquiéter.
Les classiques du genre ont déjà été écrits, quelques bombes sont sorties des années après pour ranimer tout ça, mais depuis qu'on s'est rendu compte que le zombie était bancable, on n'en finit plus de les voir déambuler en bas de chez nous, pour le plus grand plaisir des fans jusqu'à il y'a peu. Mais l'overdose guette.
Y'a-t-il quelque chose de nouveau à faire avec ces fameux codes ? Les moyens employés pour survivre et la reconstruction hypothétique d'une civilisation par nos habituels rescapés peut-elle encore nous faire sursauter ? Reste-t-il quelque chose à voler dans le supermarché ?

Et bien oui, on peut toujours étonner à partir du cahier des charges usé jusqu'à la moelle du film de zombie (infecté dans ce cas précis, mais bon la nuance entre les deux m'a toujours semblée floue... Ah si, les infectés ont une tendance naturelle prononcée pour la course à pied, à la différence de leurs cousins à la démarche pachydermique.). Toute la saveur de ce film étonnant réside donc dans son traitement hors norme.
Si l'on retrouve notre groupe de survivants, bloqués dans des immeubles, on va suivre plus particulièrement le parcours de Michael, amoureux transit et malheureux suite à sa rupture avec Gabi, qu'il comptait revoir en lui ramenant ses clefs d'appartement, et Harper un jeune plombier qui se trouvait à faire des travaux dans le même immeuble. Ils croiseront tour à tour des voisins tous plus normaux les uns que les autres, aux histoires simples et plausibles, en tentant de s'échapper et, accessoirement pour Michael, de retrouver Gabi.

C'est là toute l'originalité de "RAMMBOCK" : tout est fait pour plonger le spectateur dans une forme rafraichissante et bienvenue de réalisme. Pas de héros baraque et infaillible ici, sinon ceux du quotidien, pas de costauds qui dessoudent du zombie à grands coups de sulfateuse (voir pour s'en convaincre la scène très drôle où Harper tente d'utiliser en vain le lance-pierre qu'il vient de se confectionner dans la cuisine...). Michael (très juste interprétation de Michael Fuith) a tout du loser patenté : faible, rondouillard, l'air perdu. On est loin du leader viril. A ses côtés le jeune Theo Trebs (Harper), un peu plus dégourdi, fait la balance avec son compagnon d'infortune, les deux formant un très attachant duo.
Les choix de mise en scène sont eux aussi dans cette optique de réalisme : on voit peu les infectés, le gore est réduit à sa portion congrue, les différentes réactions face à la situation rencontrée par les différents protagonistes sont toutes à mesure humaine, ce qui en accentue l'aspect dramatique. On est presque plus dans un drame intimiste que dans une histoire sensée nous relater l'apocalypse. C'est là la grande force du film : une sobriété efficace et poignante, rarement utilisée dans le genre.

Note de jaimelaviande : 7 sur 10

Critique du film "RAMMBOCK"
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