La Pluie du Diable de Robert Fuest, 1975

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La Pluie du Diable de Robert Fuest, 1975

Messagepar BRUNO MATEI » 27 Novembre 2015, 07:23

Titre d'Origine: "The Devil's Rain"
Réalisateur: Robert Fuest
Année: 1975
Origine: U.S.A/Mexique
Durée: 1h30
Distribution: Ernest Borgnine, Tom Skerritt, Joan Prather, Eddie Albert, William Shatner, Ida Lupino, Woody Chambliss, Keenan Wynn, Claudio Brook, Erika Carlsson, George Sawaya, John Travolta

Sortie salles France: 27 juillet 1977. U.S: Juillet 1975.

FILMOGRAPHIE: Robert Fuest est un réalisateur et scénariste anglais, né le 30 Septembre 1927 à Londres, décédé le 21 Mars 2012.
1967: Just like a Woman. 1970: And soon the Darkness. 1970: Les Hauts de Hurlevent. 1971: L'Abominable Dr Phibes. 1972: Le Retour du Dr Phibes. 1973: Les Décimales du Futur. 1975: La Pluie du Diable. 1977: Three Dangerous Ladies. 1980: Revenge of the Stepford Wives (télé-film). 1981: The Big Stuffed Dog (télé-film). 1982: Aphrodite.

Relativement peu connu du public et oublié des cinéphiles, La Pluie du Diable fait office d'ovni horrifique pour sa thématique empruntée au satanisme auquel son esthétisme funéraire fait tout le sel d'une narration assez superficielle. Sa réussite formelle émanant de son ambiance ombrageuse particulièrement palpable au sein d'un village fantôme abritant une secte d'adorateurs du diable. En dépit de son scénario linéaire plutôt redondant et sans véritable surprise (si ce n'est la découverte du réceptacle des âmes maudites), La Pluie du Diable parvient néanmoins à entretenir l'intérêt grâce à la cristallisation de cette atmosphère insolite implantée en plein désert californien. Quand bien même des suppôts encapuchonnés récitent leur prière dans une église désaffectée après avoir dédié leur âme auprès de leur gourou. Enlaidis d'un visage tuméfié et de yeux énucléés, Robert Fuest y apporte une touche d'originalité pour leur physionomie difforme si bien que si la pluie venait à s'abattre sur eux, leurs corps s'y liquéfieraient jusqu'à former une mare gélatineuse sur le sol !

Récompensé du Prix des Meilleurs Effets Spéciaux au festival du Rex, ses séquences chocs s'avèrent assez convaincantes pour impressionner (et amuser) le spectateur, témoin contemplatif d'un spectacle d'épouvante assez délirant. Principalement lors de son final explosif auquel un orage purificateur va venir y semer la zizanie alors que l'église se retrouve assiégée par les flammes ! Epaulé d'une partition dissonante et d'une photo sépia mortuaire (horizon picturale d'une nature crépusculaire à l'appui), le film fait preuve d'une volonté expérimentale à nous immerger dans les manigances occultes d'une secte multipliant les sacrifices humains afin d'asseoir leur suprématie. L'intrigue se focalisant sur le patrimoine d'une famille maudite auquel l'un des membres, Jonathan Corbis, aura juré de se venger après avoir été condamné au bûcher. 300 siècles plus tard, par on ne sait quel miracle, ce dernier réapparaît d'entre les morts pour perdurer sa doctrine sataniste auprès de ses disciples en ascension. Mais pour parfaire son dessein et y sacrifier les âmes, il doit être en possession d'un précieux livre qu'un de ces ancêtres sauvegarde secrètement. Une intrigue parfois confuse qui ne passionne guère mais qui parvient néanmoins à convaincre par le biais d'une distribution impliquée (on y croise le vétéran Ernest Borgnine, Tom Skerritt, William Shatner et même John Travolta lors d'une apparition furtive !) tout en conférant une certaine empathie au sort précaire de la famille Preston. Pour l'anecdote, aussi étonnante que troublante, et afin de renforcer la véracité des faits diaboliques, Anton Szandor LaVey, créateur de l'Eglise de Satan édifiée en 1966, fut consultant et figurant durant les scènes des divers rituels.

En dépit d'une intrigue sommaire plutôt répétitive et d'un suspense à court de carburant, La Pluie du Diable puise son charme formel et son intérêt ludique dans la cristallisation d'une atmosphère démoniaque littéralement ensorcelante. Il en émane une sympathique série B, efficace, baroque et parfois même impressionnante pour la parenthèse des scènes-chocs, une expérience sataniste aussi convaincante dans sa description emphatique d'un séminaire macabre.

Récompenses: Prix du meilleur second rôle féminin pour Ida Lupino, par l'Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur en 1976.
Prix des meilleurs effets spéciaux, lors du sixième festival du film fantastique de Paris en 1977.
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BRUNO MATEI
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