Panics (Bad Dreams)
Réalisateur: Andrew Fleming.
Date: 1988.
Origine: U.S.A.
Durée: 1H24.
Distribution: Jennifer Rubin, Bruce Abbott, Richard Lynch, Dean Cameron, Harris Yulin, Susan Barnes, John Scott Clough, Elizabeth Daily, Damita Jo Freeman.
L'argument: Cynthia est la seule survivante d'un suicide collectif. Quand elle se réveille après 14 ans de coma, elle prend conscience que ses camarades sont morts mais que Harris, le chef de la communauté, veut qu'elle vienne les rejoindre...
Mon avis: Par le réalisateur d'"1 garçon, 1 fille, 3 possibilités" et de "Dangereuse Alliance", Andrew Fleming réalise et écrit en 1988 son premier long-métrage "Bad dreams" plutôt inspiré par le succès prodigieux de la série des Freddy, en particulier le 3è volet (même décor psychiatrique, même actrice pour l'héroine principale, sens du délire des scènes-chocs et surtout sujet similaire) car la trame pourrait en être un dérivé puisque pendant la quasi totalité du métrage on veut nous faire croire qu'un manipulateur d'une secte, fellé de la casquette, campé par le génial et étrangement patibulaire Richard Lynch revient 14 ans plus tard se venger dans l'esprit de la seule et unique survivante échappée in extremis de son suicide collectif. Fermement décidé à la ramener dans le royaume de l'autre monde, le gourou va s'amuser à pousser au suicide tous les proches déjà psychologiquement perturbés de la jeune héroine à peine sortie d'un long coma pour la convaincre d'en finir avec la vie.
L'intérêt de cette petite série B diablement troussée et menée sans aucun temps mort vient de son sens de l'efficacité dans sa réalisation adroite et la structure établie de son scénario plutôt délirant s'amusant avec masochisme et roublardise sur les nombreuses mises à mort parfois gores et spectaculaires pour ces prochaines victimes. Des patients fragiles et dépressifs soignés dans une clinique psychiatrique vont être amenés un à un à mourir dans de mystérieuses circonstances.
Comme son titre français l'indique, l'ambiance de "panic" s'accomode rapidement avec les sens du spectateur partagés entre confusion, regard amusé et sens de la véracité dans cette accumulation de scènes-chocs et situations bien barrées se jouant de la folie mentale, rendue contagieuse du personnel davantage immergé dans l'alliénation collective. Surtout quand Cynthia, l'héroine, convaincue que l'unique responsable de cette mascarade se révèle être son ancien maître sectaire rappelera à l'ordre ses camarades tourmentés que cet être démoniaque est bel et bien revenu d'entre les morts et semer la pagaille !
Sur un air de déjà vu, le récit ne manque pourtant pas d'intérêt dans sa folie ambiante et son sens de l'efficacité éprouvé. Surtout quand son final toujours autant débridé (la séquence hallucinogène du conducteur écrasant à répétition son psychiatre renommé ou la conclusion vertigineuse amenée en haut d'un immeuble) délivrera enfin SA vérité des faits !
Un coup de théâtre innatendu qui retourne à contre sens sa narration, un rebondissement plus habile résumant bien le côté psychotique de tous ses protagonistes dans cet univers épris de soins maladifs !
Fleurant bon le charme des années 80, campé par de bonnes trognes connues des fantasticophiles et conduite par la charmante et séduisante Jennifer Rubin, "Bad Dreams" est une bonne série B sympathique et agréable, vive et nerveuse ne cédant jamais à l'ennui.