par SUSPIRIA » 11 Mars 2010, 12:49
4è film du réalisateur allemand Christian Alvart après l'excellent thriller "Antibodies" et "Le Cas 39", "Pandorum" production germano-américaine surfe sur le même mode d'"Alien", référence en la matière ou plus récemment les excellents "Event Horizon" et "Pitch Black" en associant allègrement la science-fiction claustrophobe et l'épouvante high-tech matinée de terreur pure et avec cette belle osmose son 4è long métrage se révèle une splendide petite réussite du genre grâce à son habileté à réinterpréter l'horreur, réinventer un environnement hostile qu'est la plénitude de l'espace et ses mystérieux univers en se démarquant de ses modèles par un scénario intéressant teinté de paranoia et de schyzophrénie, souvent inquiétant, surprenant, parfois confus, parsemé de petites trouvailles fort bienvenues et d'une interprétation hors paire plutôt bien dessinée par des personnages investis et étoffés avec qui on fera connaissance au fur et à mesure de la progression du récit, chaque nouvel occupant mystérieux arrivant à un moment propice de l'histoire.
Des acteurs concluants jusqu'aux seconds rôles comme ce black dérangé inquiétant, peu accomodant et rassurant introduit à mi-parcours de chemin, tel un marabout du futur prêchant l'emprise inévitable du Mal dans ce nouveau temple de la mort inédit tout droit sorti d'un véritable enfer. L'actrice Antje Traue qui compose la seule présence féminine campe avec une belle assurance une guerrière farouche et rebelle affirmée et déterminée dans sa lutte pour la survie. Dennis Quaid dans le rôle du lieutenant fait également plaisir à voir depuis ses rares apparitions à l'écran. Il compose ici un astronaute barbu sûre de ses convictions, commandant en chef de bord fermement décidé à réactiver coûte que coûte au péril des vies le réacteur nucléaire qui nourrit leur engin spatial dans la salle des machines. Un lieutenant méthodique qui réservera bien des surprises aux spectateurs et à l'équipage dans ce huis-clos bien glauque et malsain à l'ambiance anxyogène terriblement fascinante aidée aussi par des décors soignés, lugubres, qui respirent, transpirent l'humidité et la mort renfermant à chaque recoin la possibilité d'une attaque imprévisible et subite d'une rare sauvagerie par cette nouvelle race de mutants du futur fortement influencée par le look similaire des créatures de l'espace dans l'amusant nanar "Metalstorm" d'Albert Band. De splendides goules visqueuses et rampantes (voir la superbe scène nauséeuse du dortoir), infernales et cannibales d'une rare sauvagerie et rapidité quand elles se mettent à courser à vive allure pour décimer leur proie tétanisée de peur devant tant d'acharnement barbare à vouloir à tous prix les tuer dans leur seul but de se nourrir ! Quand à l'énigme de leur origine elle ajoute un supplément de souffre dans cet opéra de la mort réellement angoissant et formidablement jouissif dans ces attaques animales répétées d'une rare brutalité, certaines scènes gores cruelles n'étant pas épargnées ou n'importe quel protagoniste peut à tout moment perdre le fil de sa vie.
La conclusion finale renferme à nouveau un rebondissement bienvenu auquel un nouveau paysage de toute beauté dépaysera le spectateur contemplatif de cet "ailleurs" d'un autre temps, d'un nouveau monde : Tanis, population : ?
"Pandorum" est un spectacle intelligent particulièrement soigné à tous les niveaux, captivant et haletant passé trop injustement innaperçu lors de sa sortie. Vous pouvez donc sans problème lui laisser sa seconde chance en dvd (ou mieux en blu-ray) pour cette série B luxueuse qui possède une vraie identité et fout vraiment les jetons, un space-opéra horrifique viscéral de qualité équivalente à "Event Horizon".