Otage de Florent Emilio Siri, 2005

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Otage de Florent Emilio Siri, 2005

Messagepar BRUNO MATEI » 29 Août 2015, 06:13

Titre d'Origine: Hostage
Réalisateur: Florent Emilio Siri
Année: 2005
Origine: U.S.A.
Durée: 1h53
Distribution: Bruce Willis, Ben Foster, Jonathan Tucker, Marshall Allman, Kim Coates, Robert Knepper, Tina Lifford, Kevin Pollak.

Sortie salles France: 27 Avril 2005. U.S: 11 Mars 2005

FILMOGRAPHIE: Florent Emilio Siri est un réalisateur et scénariste français, né le 2 Mars 1965 à Saint-Avold en Lorraine.
1998: Une Minute de Silence. 2001: Nid de Guêpes. 2005: Otage. 2007: L'Ennemi Intime. 2012: Cloclo. 2015: Pension Complète.

Quatre ans après nous avoir agréablement surpris avec le très efficace Nid de Guêpes, digne hommage à Assaut, Florent Emilio Siri empreinte la voie du thriller à suspense avec Otage. Un huis-clos aussi intense qu'implacable comme le souligne son prologue abrupt lorsqu'un négociateur se retrouve en porte-à-faux face au comportement désaxé d'un père de famille déterminé à abattre froidement sa femme et son fils. Cette séquence choc d'une rare violence dans le châtiment imparti aux victimes, notamment cette mort impardonnable perpétré sur l'enfant, nous éprouve émotionnellement par son réalisme rigoureux, même si le hors-champs nous épargne intelligemment l'impact graphique du carnage annoncé. Par l'intensité de la prestation de Bruce Willis endossant avec humanisme fébrile le négociateur, nous nous éprenons d'empathie pour l'accablement de son affliction allouée à la responsabilité de sa déroute. Un an plus tard, toujours marqué par cette tragédie, Jeff Taller se retrouve à nouveau confronté à une situation de prise d'otage lorsque trois jeunes marginaux ont décidé de s'en prendre à la famille d'un riche comptable.

Convenue mais efficace, l'intrigue aurait pu s'en tenir là pour laisser diluer le traditionnel suspense haletant autour des stratégies du négociateur jouant une ultime fois le héros en guise de rédemption. Mais afin de corser l'affaire, Florent Emilio Siri relance rapidement les enjeux avec le stratagème imposé d'une autre bande de malfaiteurs délibérés à faire chanter Jeff Taller afin de le forcer à récupérer un Dvd chez le domicile du comptable. Sa femme et sa fille étant kidnappés vers un endroit tenu secret, le négociateur n'a d'autre choix que de s'efforcer de convaincre les trois marginaux à libérer les otages et tenter de pénétrer en interne de la bâtisse pour pouvoir avoir accès au disque contenant des informations capitales. En décuplant les situations de péril face au contexte inédit de deux prises d'otages, Florent Emilio Siri insuffle un suspense d'une tension tangible dans son lot de rebondissements et revirements souvent imprévisibles. Exploitant à merveille les compartiments intimes de la riche demeure (barricadée de l'extérieur par une alarme dernier cri !), notamment les combles derrière les murs que le fils cadet parvient à emprunter pour pouvoir s'y réfugier et correspondre avec la police, Otage multiplie les situations de stress parmi ce personnage secondaire aussi audacieux que retors. Par le tempérament erratique des trois ravisseurs, l'intrigue suscite également une angoisse diffuse par la rigueur de son réalisme traversée d'éclairs de violence à la dramaturgie tantôt éprouvante, tantôt dérangeante. Dans celui du héros hanté par le passé de son échec professionnel, Bruce Willis agence les actions de bravoures de dernier ressort et négociations perfides dans une prise de conscience hésitante afin d'acheminer deux situations alertes vers le succès. Un dilemme draconien que l'acteur parvient à rendre crédible face à sa fonction désespérée de héros faillible néanmoins motivé par la volonté de vaincre sa peur afin d'épargner victimes et sa propre famille.

Fort d'un scénario astucieux fertile en rebondissements impondérables et péripéties explosives, Otage parvient surtout à faire naître l'angoisse et la tension parmi l'efficacité d'une réalisation maîtrisée exploitant sans fioritures le cadre d'un huis-clos de tous les dangers. Un thriller percutant donc largement au dessus du tout venant commercial, notamment dans la vigueur vertigineuse de ses séquences d'action éprouvantes.
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BRUNO MATEI
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